Chez Christiane Charette, j'ai participé ce matin à une longue discussion sur le Journal de Montréal, l'avenir des journaux et plus globalement du journalisme.
Étaient aussi autour de la table: Nicolas Langelier (journaliste indépendant et président de l'Association des journalistes indépendants du Québec), Philippe Marcoux (Radio-Canada), Paul Cauchon (Le Devoir) et Marco Fortier (ex-Journal de Montréal, RueFrontenac.com).
À écouter ici.
Si le journalisme veut survivre en conservant son intégrité face à son public de mieux en mieux et de plus en plus informé de manière diversifiée (par le biais du web gratuitement), les artisans du journalisme devront envisager un type de participation plus axé sur le modèle coopératif (à l’origine du mouvement Desjardins) et plus innovateur (à l’origine de l’entreprise Bombardier, par exemple) afin de créer un nouvel espace de pensée plus critique face à TOUTES les formes de pouvoir participant à la vie en société.
Par exemple, ce que je trouve intéressant dans ce panel, c’est la présence de Marco Fortier qui, si ma mémoire ne me trompe pas, a fait ses débuts à Place Publique, un périodique papier distribué gratuitement et faisant deux choses que personne d’autre ne fait à une plus grande échelle dans le marché montréalais :
– faire de l’info communautaire (de l’info de proximité, de perspectives communautaires et, surtout, d’impact sur la vie de tous les jours concernant les lecteurs qui lisent ce type de journaux – des citoyens beaucoup plus actif ET interractif sur le terrain) ;
– faire de l’info DANS LES DEUX LANGUES et, pourquoi pas ?, dans les trois langues les plus parlées sur l’Ile de Montréal (français, anglais, espagnol).
Je sais, ça va à l’encontre des puristes et ça semble irréalisable à court terme MAIS les possibilités de la micro-édition et le potentiel coopératif de ce genre de concept (à plus large échelle) est possible si vous combinez astucieusement mailing direct avec mailing virtuel. En plus d’offrir des formats de conversion papier sur votre plateforme numérique qui soit extrêmement flexible à utiliser.
Règle d’or d’Einstein : ne jamais sacrifier la simplicité à l’efficacité.
Bref, les moyens de production de la nouvelle et les intérêts de la population peuvent enfin converger.
Pour ceux qui ne comprendraient pas de quel type de révolution on parle en ce moment, allez chercher du côté de la Révolution Française et, surtout, du côté d’un personnage comme Gracchus Baboeuf, fer de lance encore anonyme d’un mouvement de profusion des moyens de diffusion de l’information (sous forme de micro journaux) et qui a débouché sur la révolution que l’on sait.
En d’autres termes, la société industrielle a vécue sa révolution populaire, à travers les prises de position de son prolétariat ; il est temps maintenant de se rendre compte que la société post-industrielle (basée sur la manipulation ou l’échange de l’information) accouchera elle aussi de sa révolution popularie basée cette fois sur les revendications légitimes de son cervotariat.
En d’autres mots, le fordisme de l’information que QMI essaie d’imposer à ses travailleurs de l’information est un modèle qui va à l’encontre de la révolution techno en cours, en ce moment.
Un petit travail de recherche amusant ?
Essayez de trouver ce livre-là :
« Gracchus Babeuf,
tribun du peuple »
– Françoys Larue-LANGLOIS
(un indice : l’auteur est Québécois, l’éditeur est Français : le Félin, KIRON)
collection Les Marginaux
dernier mot sur l’affaire :
(un mémo sur mon frigidaire 😉
« «Refrigerator Journalism»
Expression inventée par le professeur de journalisme Don Ranly. Le «journalisme de réfrigérateur», c’est tout simplement du journalisme «hyperlocal». Et ce serait une façon pour les journaux locaux de rester branchés sur leur communauté.
Selon une définition trouvée ici, ce genre de journalisme «réfère aux choses que les parents découpent et affichent sur le frigo. Intensément personnel. Hypermicrolocal. Tellement local qu’il pourrait bien n’intéresser qu’une seule famille.»
Par exemple, en publiant deux pleines pages de photos de jeunes qui jouent au soccer dans la paroisse, un journal s’assure que les parents, grands-parents et parrains de tous ces jeunes s’organiseront pour obtenir une copie du journal, découper la photo et la coller bien en évidence sur le frigo!
C’est le «journalisme de réfrigérateur». »
– Steve Proulx
29 juillet 2008, 10:37
http://www.voir.ca/blogs/steve_proulx/archive/2008/07/29/trois-buzzwords.aspx
Puisque vous êtes de plus en plus nombreux à vous exprimer sur les différents sujets de ce blogue, j
Salut Steve !
Tu m’excuseras mon retard. Je viens d’écouter la discussion à Radio-Canada auquelle tu as participé. J’aime bien Christiane Charette.
Tu as dit que si tu étais chroniqueur au Journal de Montréal, même pigiste, tu aurais cessé d’écrire, par solidarité envers les employés en grève.
Wow ! J’étais épaté quand j’ai entendu cela.
Ta voix était celle qui portait le moins. La radio, ce n’est pas pour toi, du moins un show au complet. J’ai pas encore vu ce que cela donne à la télévision. Je m’étais promis de te regarder, mais ce n’est pas encore fait. Cela viendra.