Un truc qu'a écrit Zola sur l'information voilà plus d'un siècle. Pas vieilli d'une seconde.
Le virus de l'information à outrance nous a pénétrés jusqu'aux os, et nous sommes comme ces alcooliques qui dépérissent dès qu'on leur supprime le poison qui les tue. Il serait si bon de ne pas porter dans le crâne tout le tapage du siècle, la tête d'un homme aujourd'hui est si lourde de l'amas effroyable des choses que le journalisme y dépose pêle-mêle quotidiennement.
Moi, ce que j’aime de Zola, c’est l’échange que son personnage de Saccard (spéculateur financier) a avec Sigismond, le frère d’un « recouvreur de dettes plutôt louche », à propos de l’oeuvre de Karl Marx dans son roman publié en 1891 : L’argent.
Ce qui est « amusant », c’est de VOIR que l’anarco-capitalisme (représenté par la tête brûlée de la bourse incarné par Saccard) se fait faire la morale ou tracé un portrait de l’idéal collectiviste par un personnage (Sigismond) à moitié halluciné et à moitié manger rongé par une maladie pulmonaire.
Un extrait quasi visionnaire des errances mortelles du communisme (à venir à partir du siècle suivant) et du triomphe plutôt chaotique et discutable du capitalime sauvage progressant à coups de guerres mondiales, au milieu de la misère humaine et de la misère des riches, jusqu’à aujourd’hui.
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emplacement de l’extrait du roman où se trouve l’échange en question sur Wikisource : http://fr.wikisource.org/wiki/L%E2%80%99Argent_-_9