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Impropre comme un métis

Je devais vous partager ceci. Une collègue à moi a demandé au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles une simple statistique. Combien y a-t-il de Québécois "métissés". En d'autres mots, des Québécois dont un des parents n'est pas de couleur blanche. Ce sont des questions qui se posent.

Elle a reçu une réponse qui fait penser au meilleur moment du roman 1984 de George Orwell, où l'État impose sa novlangue, un langue révisée de telle sorte qu'il est impossible d'exprimer des idées subversives ou critiques.

Voici ce que la représentante du ministère de l'Immigration a répondu. C'est elle-même qui a mis les caractères gras:

"Tout d'abord, il est problématique de répondre à vos questions en raison des termes que vous utilisez. Les termes "Québécois de souche" et "Québécois métissés" sont impropres et ne doivent pas être utilisés. Ils soulèvent la questions: de qui parle-t-on? Ils tendent aussi à placer un rapport de "nous" et "eux".

Toutefois, les données qui se rapprochent le plus à votre demande se rapportent au statut des générations.

[…]

Pour votre question "Combien y a-t-il de "Québécois métissés", (c-à-d un parent né au Québec et un parent immigrant), les termes sont impropres et ne doivent pas être utilisés. Vous devriez parler de la "génération 2,5", soit un natif dont un des parents est né à l'étranger."

Ainsi, le mot "métissé", comme dans: "Personne issue du croisement de races différentes (spécialement des races blanche et noire)" est un mot "impropre". C'est un mot SALE.

Éclairez ma lanterne, pourquoi au juste? Je ne saisit pas exactement où se situe le caractère "impropre" du mot.

Et n'allez pas croire que seul le gouvernement du Québec a du mal avec le mot "métisse". Aux États-Unis aussi. Voilà pourquoi Barack Obama est noir, et non métisse, même s'il est né d'un père noir et d'une mère blanche.

Pourquoi ce malaise avec le métisse? Surtout que le métissage est l'avenir du monde, semble-t-il…