Évidemment, c'est LA nouvelle dont tout le monde parle dans le petit monde des médias aujourd'hui.
Alors qu'elle célébrera son 125e anniversaire d'existence l'an prochain, La Presse menace de suspendre sa publication si l'entreprise ne parvient pas à s'entendre avec ses employés syndiqués pour réduire de façon importante ses coûts d'exploitation.
L'éditeur du quotidien Guy Crevier s'est adressé à ses employés dans un communiqué interne que Rue Frontenac publie intégralement.
"À compter du 1er décembre prochain, peut-on y lire, La Presse ne
pourra tout simplement plus poursuivre ses activités sans changements
importants dans ses coûts. À défaut d’un règlement à cette date, la
publication de La Presse sera suspendue, sur papier et sur Cyberpresse. Il est de mon devoir de vous en informer dès maintenant."
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J'ignore s'il s'agit là d'une tactique de l'employeur pour déstabiliser les employés syndiqués en jouant la carte de la peur, ou si la gravité de la situation est vraiment alarmante. J'imagine qu'on en saura plus bientôt.
Ensuite, est-ce que "suspendre la publication" signifie que La Presse ne paraîtra plus jamais (ce qui serait très étonnant), ou qu'au 1er décembre s'il n'y a aucune entente avec les syndicats, les syndiqués seront mis en lock-out par l'employeur comme c'est arrivé récemment du côté de la rue Frontenac?
Commentaire d'un journaliste de La Presse interrogé aujourd'hui: "Ce qu'il manquait dans l'annonce de cet avant-midi: le mot lock-out. Ne soyons pas dupe: suspension ne veut rien dire d'autre que lock-out. Une stratégie que l'on pensait réservée au «grand méchant» Quebecor."
Pour la première option, que La Presse ferme ses portes, je suis peut-être trop optimiste, mais ça me semble un peu trop radical. La famille Desmarais déciderait tout bonnement, à trois mois d'avis, de tirer la plogue? Pas sûr.
Ça sent plus la déclaration de lock-out imminent. J'ai hâte de voir quelle sera la réaction des syndiqués…
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La Presse, survol d'une difficile négociation (Les Affaires)
La Presse en grosse réflexion (28 mai 2009)
La concentration, c'est mieux que rien (23 novembre 2008)
L'État Desmarais (19 novembre 2008)
Anyway, ça fait 125 ans que « La Presse » est vendue…
Quand il ont annoncé la recesion, elle était sur le point de se terminer.. Mais ces la pression des grandes entreprise qui se sert de l’excuse de la recession pour remanier les contrats avec les employés et sous-traitant prétextant qu’il ne sont plus viable… Venez pas me faire a croire qu’en 125 ans ils ne se sont pas acccumuler un certain tresor avec les bonne années qu’ils on eu… Et tout a coup 2 ou 3 mauvaise années les meterais en perile?? Les temps sont peut-être un peu difficile pour eux mais le temp est parfait pour acculler tout le monde et en profiter pour augmenter les profit des prochaine années… La recession c’est vitale pour les grandes entreprises, ca ne touche partiquement pas les moyennes entreprises et sa écrase les gens pauvres et les jeunes travailleur… 3 mois à vivre.. c’est ce qui reste a beaucoup de monde.. mais pas à la presse…
P.S. J’ai plusieurs talents dont celui de faire pleins de faute.. Je l’accepte.
Les médias vivent une situation particulière qui était présente avant la crise. En gros: les revenus de publicités fondent, parce que ce qui s’en va sur le Web ne s’en va pas seulement dans les sites de médias d’informations, mais aussi sur Youtube, Facebook, et autres.
Bref, il y a peu de temps, les médias traditionnels avaient presque le monopole sur la publicité. Sur Internet, ils en ont environ un cinquantième. En plus, la publicité sur Internet est plus facilement mesurable quant à ses résultats. Donc: les annonceurs paient moins, parce qu’ils arrosent moins large et ciblent mieux.
La crise n’a fait qu’aggraver la situation d’un secteur qui était pas mal amoché. Aux États-Unis, des journaux autrefois ultra-rentables, comme le NY Times congédient des employés par dizaines, quand ils ne ferment carrément pas.
Au Québec, le marché plus fermé (langue, et concentration des médias entre peu de groupes de presse), a retardé un peu l’inévitable, mais ça s’en vient aussi. Ce n’est pas pour rien que La Presse a coupé l’édition du dimanche. C’est tout de même (potentiellement) un septième de son offre publicitaire! Même un magazine comme L’actualité a perdu presque le tiers de ses revenus publicitaires.
Bref, La Presse n’est pas encore fermée, mais la baisse des revenus publicitaires et le déficit de la caisse de retraite, même leurs propres employés le concèdent.
Patrick Déry
Magazine Trente
A voir l’épaisseur d’un journal essentiellement constitué de publicité, de photos démesurément grandes, de couleurs, de contenu « magazinier » (votre maison, votre char, votre piscine, votre resto, vos voyages etc..) et d’une page éditoriale au contenu plus que prévisible (pour être poli!), on peut se réjouir pour tous les arbres qui seraient ainsi épargnés!