BloguesAngle mort

L’inspiration du jour

J’ai été loin de ce blogue au cours des derniers mois. C’est que je me cherchais un peu.

Pour être motivé, voyez-vous, j’ai besoin d’un projet substantiel.

Voilà pourquoi je m’amuse beaucoup à écrire des romans. C’est substantiel. C’est un travail de longue haleine. J’y mets tout ce que j’ai. Et le résultat me remplit de fierté.

J’avais du mal à trouver cette substance dans le bloguisme, d’où ma lassitude.

Par contre, l’outil m’intéresse. Pour 2010, j’ai donc eu l’idée d’y jouxter un projet substantiel.

Pendant un an, tous les soirs, je laisserai ici un billet sur le thème : « Quelle réflexion cette journée m’aura inspirée »

Je l’avoue, j’ai piqué l’idée à Dr Doogie. On s’inspire où on peut.

C’est donc un départ. Qui m’aime me suive!

3 janvier 2010 – L’altruisme des tempêtes

Aujourd’hui, tempête oblige, j’ai par deux fois enfilé mon manteau North Face acheté au Boxing Day et mon chapeau de poil made in China acheté trop cher au Marché de Noël de Longueuil. Armé de ma pelle Yardworks achetée chez Canadian Tire, j’ai débarrassé mon entrée de ces quelques pouces de poudrerie.

Et c’est alors qu’à la presque fin de cette opération (que j’aurais pu faire commanditer par Robaxacet), un homme venant de l’autre côté de la rue s’est avancé vers moi, l’air suspect.

Je ne l’avais jamais vu. Il a retiré sa mitaine et m’a tendu la main. « Je m’appelle Sylvain, je suis ton voisin d’en face. »

Je l’ai salué à mon tour (plus tard, je réaliserai que j’ai omis de lui dire mon nom).

« Tu veux que je te donne un coup de main avec ma souffleuse? » ajoute-t-il alors en me désignant sa machine ronronnant de l’autre côté de la rue.

Sur le coup, frappé d’étonnement, j’ai refusé. « Non, non… Merci! ai-je bredouillé nerveusement. J’ai quasiment fini! »

Sylvain a donc regagné son côté de la rue, me laissant avec ma pelle et le sillon de sloche poussé par les déneigeurs juste devant mon entrée.

J’ai regretté plus tard de ne pas avoir accepté son coup de souffleuse. L’ai-je fait par orgueil? Par timidité?

Non. J’ai refusé par réflexe de survie devant l’inconnu.

Ce voisin qui m’offre son aide est un phénomène trop rare pour que je sache dans l’immédiat comment réagir.

La culture du cocooning a réduit l’antique rôle social du « voisin » à pas grand-chose. Du coup, on ne sait plus comment être voisin.

Heureusement qu’il y a les tempêtes, ces formidables génératrices d’altruisme.

Si Sylvain m’offre un coup de souffleuse à la prochaine bordée, j’ai ma réponse.

*

À lire – Sur le site d'Urbania, l'entrevue d'un bonhomme qui passe sa souffleuse à poil.