Montréal, 11 janvier 2010 – Ma lecture de la journée : dans Le Devoir, cette entrevue de Marcel Gauchet, philosophe et historien dont je n’avais jamais entendu parler de ma sainte vie, mais qui avait à dire sur l’avenir des médias des choses fort inspirantes. Quelques extraits choisis :
En démocratie, ce qui est d’abord élitiste a tendance à se répandre, parce que les masses comprennent que c’est là que ça se passe, elles ne sont pas stupides.
[…]
[Sur les médias :] Je crois qu’il faut avoir le courage de faire des trucs compliqués, difficiles, parce que c’est là qu’est l’avenir. C’est même un excellent pari entrepreneurial.
[…]
Je ne crois pas que le commentaire permanent va durer. Aucun d’entre nous ne va passer quatre heures par jour à essayer de se dépêtrer entre le déconnage complet, les rumeurs débiles et l’information fausse.
[…]
On va vers des médias de second degré. Il y aura des médias de premier degré qui couvrent, accompagnent. Mais il y aura aussi des médias fiables avec ses experts pour mettre en rapport les informations vérifiées et triées.
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Autre chose amusante de la journée : un truc viral sur Facebook auquel je me suis laissé aller. Il suffit d’ajouter ce statut sur sa page et attendre les réponses. Passionnant!
Si tu es en train de lire ce texte… Qu'on se parle peu ou bcp, qu'on ait vécu bcp ou peu de choses ensembles… Écris un commentaire du premier souvenir que tu as de moi car en fin de compte, si je t'ai comme ami(e), c'est pour une raison. Quand tu auras fini, colles ce texte sur ton mur et tu seras surpris du monde qui ont des souvenirs de toi
À mon grand dam, Martin Petit (le comique, oui) a révélé au monde entier comment on s’était rencontré :
Nous avons fait l'amour d'une façon nouvelle, évidemment il y avait de l'alcool mais aussi de la peinture, tu parlais vite, tu disais être habité par un maya, tu peignais des fresques gigantesques et nous te regardions en peignoir, Maryse Letarte et moi dans un hamac, j'ai tout ça en diapo.
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Quelques personnes ont embarqué dans le mouvement "20 sujets qui m'intéressent".
Bon, le mouvement n'est pas encore assez "de masse" pour me valoir une invitation chez Christiane Charrette, mais quand même…
Conclusion très préliminaire: ce qui intéresse les gens jusqu'ici est ma foi assez éloigné de ce qu'on retrouve tous les matins dans les journaux. Je dis ça comme ça.
Voyez ce qui intéresse Patrick Dion, La vie en instantanés, Nancy B. Pilon, Julie Dufresne, Culnezgondesupertarte et Miss Klektik.
Merci de porter à mon attention cette entrevue de Marcel Gauchet.
« Je ne crois pas que le commentaire permanent va durer. Aucun d’entre nous ne va passer quatre heures par jour à essayer de se dépêtrer entre le déconnage complet, les rumeurs débiles et l’information fausse. »
Très pertinent et plein de bon sens!!
Cher Steve, je te vois « transporté » par les 100 ans du « Devoir »!
J’ai rien contre. Sauf pour ceci:
« …En démocratie, ce qui est d’abord élitiste a tendance à se répandre, parce que les masses comprennent que c’est là que ça se passe, elles ne sont pas stupides. »
« Les masses », Steve, j’ai énormémnet de misère avec ça….
Ça me donne envie de pasticher, un exercice obligatoire chez tout apprenti écrivain.
« …En démocratie, ce qui est d’abord populaire à tendance à se raréfier, parce que l’élite comprend que c’est là que ça se passe, elle n’est pas stupide. » Ça manque d’air chez Marcel Gauchet, un fait scientifiquement avéré dans les trop hautes altitudes.
L’unanimité adoratrice devant les 100 ans du « Devoir » m’apparaît suspecte, et même à la limite, totalement ridicule. Ce n’est pas en lisant « Le Devoir » que les Québécois ont décidé d’élire le PQ de René Lévesque en 1976 ou de voter OUI à 61% au dernier référendum. Et ce n’est pas en lisant « Le Devoir » que le CH gagnera le coupe Stanley en 2010….
Depuis quand les masses comprennent que c’est avec l’élitisme que ça se passe? C’est le contraste le plus complet; la masse rejette l’élite parce que trop élitiste et ne veut surtout pas être taxée de se terrer dans les hautes sphères de la pensée. Il n’y a rien de pire que de se faire éconduire d’une conversation de garage, parce que le propos intello y est tabou et sans aucun sens…