Montréal, 13 janvier 2010 – Il y a des causes nobles et des causes prioritaires. Dans le feu de l’action, on peut avoir du mal à différencier les deux.
Il est noble de la part des journalistes en lock-out de RueFrontenac de vouloir amasser des fonds pour envoyer deux journalistes à Port-au-Prince afin de couvrir la catastrophe.
C’est noble, mais ce n’est pas prioritaire.
La priorité, en ce moment, est que TOUS les dons que les Québécois daignent faire soient dirigés vers l’aide aux sinistrés et la reconstruction de Port-au-Prince.
C’est tout.
Moi, je met tout l’émotif de coté pour m’exprimer comme je le sens.
Haïti vient d’être rasée. Elle sera prise sous contrôle total de puissances extérieures qui profitenteront de l’opportunité de la bâtir, et d’en tirer profit.
Soit.
Une tutelle d’origine externe sera probablement le meilleur régime politique que le peuple Haïtien aura connu depuis 200 ans.
Désolé si c’était froid.
Je suis l’un des donateurs de la collecte Twitter pour les journalistes en lock-out de RueFrontenac.
«Noble»? Sais pas. Mais je trouve que des journalistes de plus qui informent de ce qui se passe là-bas, c’est important pour Haïti. Ils sont empêchés de travailler par leur employeur qui les ont placé en arrêt de travail et ces pros font de gros efforts pour continuer d’informer… Je trouvais que ça méritait un coup de pouce.
Ça m’empêcherait d’envoyer de «l’aide aux sinistrés et la reconstruction de Port-au-Prince». Come on…
Ça me fait penser… Tu as un service à demander? Demande à quelqu’un de très occupé, tu as plus de chances qu’il trouve le temps pour te rendre ce service!
Ce qui est «noble» est prioritaire!
Pingback depuis Twitter Trackbacks for La cause prioritaire – Angle mort [voir.ca] on Topsy.com
@Mario Asselin
C’est très simple comme calcul. Si vous aviez donné tout les sous aux Haitiens plutôt que d’en donner à Rue Frontenac, ben les Haitiens auraient eu plus de sous.
La couverture d’Haiti est mondiale. C’est pas comme si y’avait juste le Journal de Montréal et Fox qui couvrait la catastrophe!
Je ne vois pas du tout comment votre don à Rue Frontenac va aider les Haitiens… Faut l’expliquer celle-là
Je ne prétends avoir «raison» ou «tort». Je respecte la critique qu’on pourrait faire de mon geste d’appui à l’équipe de journalistes de RueFrontenac et je ne compte pas me justifier infiniment…
J’ai voulu permettre, avec d’autres, à une équipe de journalistes francophones de rapporter ce qu’il verront ou entendront sous l’angle qu’ils choisiront de prendre pour qu’ici, endroit où il y a beaucoup d’Haïtiens d’origine, on soit plus sensibles à tout ce travail à faire pour réparer ces dégats énormes. Vont-ils nous revenir avec de l’info que nous n’aurions pas eu autrement? Sais pas. Je suis de ceux qui croient que plus d’information, c’est plus de démocratie. Mais bon… je le répète… il peut très bien que je n’ai pas raison.
Et si après avoir lu ce qu’ils nous rapporteront nous étions plus «généreux» envers les Haïtiens d’ici et de là-bas?
C’est «mon pari»!
Je ne crois pas avoir rien enlevé à personne.
Hum… Il aurait probablement fallu dire «Je crois n’avoir rien enlevé à personne»!
Suivant le même calcul, devrait-on dire que les médias qui ont envoyé leurs journalistes là-bas auraient dû plutôt faire un don pour le montant équivalent à la dépense plutôt que de les envoyer ?
Le citoyen peut donner, mais les entreprises aussi.
Ruefrontenac a un système de financement différent d’un journal typique. Mais au final, y a-t-il vraiment une différence ?
Radio-Canada qui envoie une barge de journaliste là-bas et qui paie de la pub dans les journaux pour annoncer qu’ils vont couvrir le désastre 24/7, c’est tout aussi malaisant. Non ?
En tout cas, moi ça me chicote tout autant.
Je crois simplement qu’il y a beaucoup trop de journalistes en Haïti présentement. Oui il faut rendre compte de la situation. Mais si toutes les équipes de journalistes sur place étaient des médecins et des infirmières, je crois que les Haïtiens ne se sentiraient pas aussi démunis présentement…
C’est une cause noble de vouloir couvrir un événement de cette envergure et de participer à l’effort d’informer… Mais je ressens un malaise quand je vois tant de journalistes – surtout à la télé – en direct de Port-au-Prince avec des équipements et des génératrices qui pourraient tellement être utiles pour dégager les survivants des décombres.
Je suis journaliste et personnellement, je ne voudrais pas couvrir cet événement. Je voudrais y être pour aider, bénévolement, de mon propre temps. Avoir l’occasion de sauter dans un avion vers Haïti, je le ferais!
Personnellement, tous ces journalistes qui se précipitent en Haiti comme les mouches sur un cadavre ça me met mal à l’aise. Je conçois que les journalistes doivent être présents (je suis moi aussi journaliste). Mais où est la limite ? Sauvetage et soins me paraissent être la priorité.
@Mathieu Charlebois
Vous frisez la mauvaise foi, m’sieurs Chalebois… C’est la job d’un journal que d’envoyer des journalistes. Comme c’est la job d’un dépanneur de vendre des p’tits gâteaux.
C’est tout à l’honneur de Rue Frontenac de vouloir couvrir l’évènement et je suis sur qu’ils feront un excellent travail.
Mais je persiste à dire que si quelqu’un donne 50$ à Haiti et 50$ à Rue Frontenac, c’est comme s’il venait de jeter 50$ dans les poubelles.
La couverture, elle sera faite et refaite et re-refaite. De tous les de points de vue, tous les angle, dans toutes les langues. Des images nous seront mitraillées à la vitesse grand V. Des reportages radio, vidéos, de magazines, de blogues, de la télé. On verra probablement des documentaires, des films et j’en passe.
Rue Frontenac n’est pas essentiel là-bas. Ils feront un bon job. Honnête, objective, bien documentée. Mais ils ne sont pas essentiel. Les sous qu’on leur donne par contre, auraient été essentiel à Haïti.
Coudonc, est-ce que vous faites qu’un seul don par année, vous ?
Pourquoi dans une même année (ou semaine, ou journée) une personne ne pourrait pas donner à la Croix-Rouge canadienne pour les gens à Haïti, mais donner aussi pour supporter des personnes en lock-out, pour des gens dans la rue, pour «Moisson **le-nom-de-ma-région**», pour Opération Enfant Soleil, pour les œuvres du cardinal Léger, ainsi que pour Amnistie internationale. C’est, personnellement, ce que je fais.
Le sophisme du faux dilemme, vous connaissez ?
Monsieurs anonyme, êtes-vous vraiment en train de mettre les journalistes en lock-out sur le même pieds d’égalité que les gens qui bénéficient de Moisson **le-nom-de-votre-région** et les haïtiens?
Faudrait peut-être revoir vos priorités. On peut supporter les lock-outés mais trouver que leurs donner des sous pour couvrir un évènement déjà sur-couvert est du gaspillage.
@Monsieur Lemay
Ho, mais je n’ai pas dit que c’était le meilleur investissement au monde que de donner 50$ à RueFrontenac ! Je n’aurais pas donné, mais je ne leur tomberai pas dessus pour autant. En tout cas, pas plus que je vais tomber sur tous les autres.
Parce que reste que RF est un média. Alors pourquoi je pourrais décider que RF ne mérite pas d’y être mais que TVA peut, ou que n’importe quel autre entreprise privée puisse y être ?
C’est sur la base du modèle de financement que l’on va choisir les médias qui auront le droit d’aller surproduire de l’information là-bas ?
Si RF n’est pas essentiel, on peut en dire autant de bien d’autres. Or, seul RF va se faire reprocher d’avoir mis de l’argent là-dessus, parce qu’ils font les choses autrement.
Et peut-être, justement parce qu’ils font ça autrement, sont-ils ont plus pertinents là-bas que Richard Latendresse.
De plus, pour pouvoir faire la critique que l’on tente de faire (soit 50 $ à RF = -50 pour Haïti), il faut présumer que les gens ont donné à RF en se disant qu’ils donnaient à Haïti. Je ne peux pas parler pour tout le monde, mais moi, si j’avais donné à RF, ça ne m’aurait en rien dispensé de faire un don à la Croix-Rouge ou à OXFAM. Ce sont deux causes bien distinctes.
La personne donnant 50 à RF et 50 à Haïti n’aurait peut-etre pas voulu donner 100 à Haïti. Elle se serait peut-être simplement allé voir Avatar avec sa blonde, et aurait flambé le 50$ sur l’entrée et un popcorn. Si je voulais vraiment être de mauvaise foi, je pourrais exiger que James Cameron fasse un don d’un milliard, parce que présentement, toutes les ressources doivent aller à Haïti. Heureusement, je ne suis pas de mauvaise foi.
C’est ben platte pour RueFrotenac mais s’ils n’ont pas les moyens d’y envoyer un journaliste et bien c’est tant pis. Et effectivement, le pays à besoin d’autre chose que quelqu’un pour nous dire des évidences que ça va mal là-bas.
Ah oui, un peu hors-sujet, mais j’avoue que je ne comprend pas le principle des spectacles bénéfices et des shows de télé poour amasser des fonds pour Haïti.
Rien contre les Luck Mervil de ce monde, mais a-t-on besoin de l’entendre chanter une toune pour être incité a envoyer des dons. À moins d’être caché sous une roche, je pense que pas mal tout le monde est au courant de ce qui se passe , donc pourquoi ne pas sauver des énergies en simplement indiquant des ressources fiables pour envoyer des dons et se consacrer à organiser un plan de relance effectif plutôt qu’entendre des artistes nous chanter des tounes.
Tsé si t’as besoin d’entendre le dernier gagnant de StarAc poiur t’inciter à donner de l’argent, ça vaut pas cher ton affaire…
Pingback depuis Rue Frontenac and donation priorities – Fagstein