22 janvier 2009 – La journée d’aujourd’hui m’a fourni quelques précieuses leçons de radio. Je vous raconte. On m’avait invité à Christiane Charette ce matin pour commenter l’actualité de la semaine en compagnie de trois novices dans le domaine : Joseph Facal, Nathalie Petrowski et ma collègue Josée Legault.
Avant d’entrer en ondes, j’avais sagement préparé quelques petits commentaires sur l’actualité de la semaine. Rien de trop long à expliquer, ni de trop compliqué, ni trop polémique. Car je sais qu’à la radio, je n’aurai pas le temps ni de m’étendre, ni de nuancer convenablement mes propos. On cherche une opinion bien ramassée, propre et de bon goût.
J’étais donc prêt.
Mes compatriotes aussi. Et c’est ici que ça se corse.
Aussitôt les micros ouverts, lesdits compatriotes ont tôt fait de mitrailler des commentaires identiques à ceux que j’avais cogité. Tout ce que j’avais préparé avait été épuisé. Il ne me restait plus qu’à improviser, ou reformuler dans d’autres mots ce qui venait tout juste d’être énoncé. J’en ai donc retenu ma première leçon de radio :
1) Quand ça part, arrange-toi pour parler avant les autres.
Ainsi, dès le début de l’émission, j’avais le coeur comme un beatbox, l’ordi dans ma tête cherchait à générer une réflexion intelligente, j’avais un petit goût de syndrome de l’imposteur au fond de la gorge et une soudaine envie de disparaître.
Je fixais, ébaubi, ma collègue Josée (qui m’a permis de la tutoyer). Sa fougue, sa pertinence, sa passion de communiquer ses avis. Je m’accrochais à ses paroles en espérant que ça ne se termine jamais.
Puis, Mme Charette s’est retournée vers moi et m’a demandé en substance : « Et vous, Steve Proulx, qu’est-ce que vous pensez de l’affaire dont il est question autour de cette table depuis cinq minutes? »
J’étais mûr pour ma deuxième leçon de radio :
2) N’écoute pas les autres parler, pense à ce que tu vas dire quand ce sera ton tour.
J’ai dû bredouiller quelque chose pour répondre à Mme Charette. Je ne me souviens plus. Toujours est-il que j’ai vécu le reste de cette table ronde à peu près dans cet état d’esprit.
En sortant de Radio-Canada, après ce très pénible moment, j’ai fait un petit post-mortem avec moi-même et j’en ai tiré une troisième leçon.
3) Répandre ses opinions en direct demande un réel talent. Que je ne possède pas.
4 leçon de radio- avoir présent de quoi ne se peut parler.
Si j’avais été à ta place, je serais sorti de là immédiatement, sans attendre. Quand on invite quelqu’un à la radio, c’est pour le laisser parler, pas pour le faire à sa place…
Alors essaie un peu d’imaginer l’auditeur curieux, devant cette avalanche d’animatrices en délire. La passion n’excuse pas la bêtise, et encore moins l’impolitesse.Et voilà pourquoi je n’écoute jamais Christiane Charette le matin.
Je souffre du même défaut que toi. Je suis un mauvais auditeur…Un mauvais sujet de sa majesté…
Maudit, pour une fois qu’y’avait quelque chose de bon à Christiane Charette, j’ai raté ça! XD
Bon, j’ai un peu de diffiulté à décoder M. Escudero, mais M.Proulx vous auriez pu servir un ; » Pouvez-vous répéter la question? » à la manière d’une certaine cretonne qui ne se laissait jamais « décontenancer ».
J’ecoute regulierement cette emission en podcast suite a mon exil en Europe. Je l’apprecie pour la variete des sujets mais j’avoue que lorsque trop d’invite sont presents autour de la table, cela peut rapidement devenir cacophonique et on se demande pourquoi certaines personnes sont invites.
La revue de l’actualite du vendredi devrait etre maintenu dans le format ou Mme Charette discute avec J. Boileau et N. Petrowski. Deja qu’il y avait Joseph Facal, je me demandais sincerement ce que vous faisiez la!!! J’aurais bien aime vous entendre sur differents sujets (medias, livre que vous avez ecrit, etc.) mais c’etait une erreur de vous inviter dans ce contexte.
J’espere qu’ils auront la decence de vous inviter prochainement…seul cette fois-ci.
Salutations