Clotaire Rapaille et ses théories imaginatives pour changer l'image de la ville de Québec dans le monde ont reçu une belle claque au visage de la part du type qui a inventé l'expression "nation branding".
C'est un britannique, il se nomme Simon Anholt, il étudie l'image des pays, des villes, des nations depuis vingt ans. Et il juge que le maire Labeaume gaspille des fonds publics en cherchant à changer la marque de Québec à l'étranger.
L'entrevue avec le type est dans Le Devoir de ce matin.
Et il n'est pas tendre envers Québec. Si Québec n'est pas une ville connue dans le monde, selon lui, c'est probablement parce qu'elle n'a rien d'intéressant!
Ouch!
Extraits:
M. Anholt ne se rappelle pas que la ville de Québec ait déjà figuré au
sondage [des villes les mieux perçues dans le monde], ce qui serait normal, dit-il, car Québec n'est pas une ville
«d'envergure mondiale». «Combien de gens ordinaires pensent à Séoul ou
Melbourne au cours de leur journée?» Et le 400e de Québec? «Moi j'en ai
entendu parler, mais c'est parce que je travaille dans le domaine.»[…]
D'emblée avec tous les journalistes, critiques et commentateurs dont le
métier est de trouver le meilleur plan, le meilleur resto et la
meilleure destination, «si personne n'a entendu parler d'un endroit,
c'est probablement parce que ce n'est pas intéressant», conclut-il.
On est assis dessus, la plus belle pub qu’on pourrait s’offrir à l’international. Mais pour se révéler aux yeux du monde, encore faut-il se révéler d’abord à soi. Il s’agit de la faire une fois pour toute l’indépendance, bon Dieu, d’bon Dieu…
Finalement ses théories ne sont pas si éloignées de celles de Rapaille et de son analyse accusatrice et paternaliste; tout ce qu’il dit Anholt, c’est que nous n’existons pas, à nous de lui prouver le contraire!