BloguesMots croisés

Des pas qui résonnent


Trois petits tours et puis s'en va…

Photo: TMR

 

Paul-André Fortier avait le sourire d'un marathonien qui vient de faire un temps canon. En nage – encore un après-midi estival hier à Nancy – il venait de descendre pour la dernière fois de cette cabane que les gens d'ici ne verront plus jamais du même oeil. Comme si l'ombre de ce «drôle de canadien» allait poursuivre la danse encore longtemps.
Quelques minutes plus tard, lors d'une causerie-débat organisée par le Ballet de Lorraine, j'apprenais que ladite scène avait été celle des cinq retenues pour le projet ayant le plus inspiré Fortier dans la création de son solo (rappelons que l'environnement change sans cesse, mais que la chorégraphie, elle, demeure la même).
De la chorégraphie en question, d'ailleurs, on retient l'évolution sensible qui, en trente minutes top chrono, mène l'interprète comme le spectateur d'une dynamique presque mécanique, tranchante, vers quelque chose de plus fluide, plus organique. Une thématique qu'on dirait en effet suggérée par l'endroit.
«Il amène de l'homme, de l'humain, dans un lieu où il y en a bien peu», me disait plus tard Christophe, danseur au Ballet de Lorraine. «Ça me touche particulièrement parce que ce même paysage est celui qui m'a accueilli quand je suis arrivé à Nancy il y a quelques années, que j'avais trouvé plutôt froid et qui m'avait fait dire: "Ouf! C'est vraiment ici que je viens vivre?" Sans le savoir, et ce n'est qu'un des aspects qui m'ont touché dans ce projet, Paul-André Fortier m'a un peu réconcilié avec l'endroit.»