Plus que quelques jours avant le début du 9e Festival littéraire Metropolis bleu. Du 25 au 29 avril, à l'Hôtel Delta Centre-Ville (et non plus au Hyatt Regency, comme par le passé), plus de 290 écrivains et gens du livre venus du monde entier célébreront la "Liberté d'esprit", thématique de cette année. Au rendez-vous, en plus de l'écrivaine canadienne Margaret Atwood (Grand Prix littéraire Metropolis bleu 2007), on attend entre autres les Québécois Myriam Beaudoin, Hervé Bouchard et Stéphane Bourguignon, mais aussi de nombreux auteurs étrangers dont Lydia Davis (États-Unis), François Emmanuel (Belgique), Elias Khoury (Liban) et Alain Mabanckou (Congo). Notre dossier complet la semaine prochaine. www.bluemetropolis.org
Le jour, tu manges des livres. La nuit, tu vois des milliers de feuilles qui tourbillonnent autour de ta tête. Puisque tu dois gagner ta croûte, entre le jour et la nuit, tu te rends à ton travail de bouche-trou et tu fais du mieux que tu peux pour plaire au public que tu accueilles.
Tu te demandes à quelle place aller pour voir de près ces gens qui pensent et qui comblent ton vide intérieur. Tu fais un premier pas. Tu penses à ce prof qui avait vu en toi quelques talents cachés. Tu sors ton calepin et tu trouves son adresse. tu souris. Tu lui écris pendant ta pose de 15 minutes. Ensuite, sagement, tu attends une réponse de sa part. Un an passe. Il ne te donne aucun signe de vie. Deux ans passent. Tu finis par l’oublier. Trois ans passent. Tu t’en fiches carrément de cette vie à laquelle tu n’as pas accès.
Puis un jour, sans que tu t’y attendes, tu reçois une lettre de cette personne. Ce tout ambulant qui a l’art de transmettre son savoir et qui t’indiques que tu as des ailes à déployer. Cet homme qui détient les clés du succès que tu cherches à obtenir. Il t’invite au Métropolis bleu.
Un brin d’espoir s’allume dans tes yeux. Tu lis et relus ta lettre d’invitation. Puis, heureuse, tu mets le paquet pour impressionner cette personne qui cherche à te sortir de l’ombre.
Toute nerveuses, tu avances dans l’allée qui conduit à la salle des grands penseurs. Tu vois tous tes anciens professeurs. Ils sont là accompagnés d’un verre de vin rouge ou de champagne. Tu restes toi-même. Tu joues ton propre rôle. Tu traverses lentement la foule à la recherche d’un seul visage. Tu le vois. Il te vois. Tu es toute jeune et lui si vieux. Il ne se passe rien.
Dans une ambiance froide, tu deviens le centre d’attraction de tous ces écrivains qui voient en toi une chaleur à la fois sauvage et civilisée. Seule dans la foule, tu cherches à comprendre la raison de ta présence : Faire partir du nombre, c’est ça.