Une bonne nouvelle n'attend pas l'autre pour Jean-François Beauchemin. Quelques semaines après s'être mérité le Prix des libraires 2007 pour son roman La Fabrication de l'aube (Québec Amérique), il apprend que son livre Le jour des corneilles (Les Allusifs, prix France-Québec 2005) fera l'objet d'une adaptation au cinéma. Le long métrage d'animation sera produit par la société parisienne FINALEMENT et réalisé par Serge Elissalde. Les Éditions Les Allusifs en profitent pour rééditer le roman (parution: 21 juin).
J’ai bien hâte de voir comment on va s’y prendre pour tourner un film tiré de l’excellent roman de Jean-François Beauchemin. Le réalisateur saura-t-il respecter l’aspect primitif d’une nature qui sert de décor à l’expression des relations tout aussi primitives du père et du fils? Comment va-t-il plonger en fait dans l’amour d’un fils pour un père devenu fou à la suite de la mort inopinée de ses propres parents? Raconter un conte presque fantastique qui nous renvoie à l’âge des cavernes est un défi de taille d’autant plus que l’auteur exploite un langage archaïque pour faire ressortir les balbutiements d’une humanité qui en est encore au point A de son évolution. Il sera difficile de suivre le cheminement d’un fils mal aimé que le père torture pour qu’il expie les malheurs paternels. Difficile aussi de montrer l’amour d’un fils qui assassine son père pour savoir où se cache sa tendresse refoulée. Belle histoire oedipienne dont le noud ne peut se dénouer que par l’apprentissage des connaissances comme le démontrait aussi La Petite Fille qui aimait trop les allumettes de Gaëtan Soucy! Si la version cinématographique est réussi, ça sentira le chef-d’oeuvre.
Tant mieux! Que l’un des nôtres, outrepasse nos frontières, pour devenir international, soyons-en fiers. Pour une fois, que nous ne serons pas enfermés, dans notre cocon! Diantre, L’Europe est toute une ouverture, le bassin de population n’est certes pas, le même. Ainsi : «Le jour des corneilles», deviendra, un long-métrage d’animation. Et pourquoi pas, tous les ingrédients sont là, pour réaliser une belle réussite. Peut-on, lui souhaiter un petit «César»? Une manière, très honorable de faire reconnaître le potentiel, que nous possédons chez nous.
Je suis également ravi que l’oeuvre de Jean François Beauchemin soit portée à l’écran. Je pense que le cinéma d’animation peut traduire l’aspect onirique, l’humour, l’émotion et la grande fantaisie de l’écriture.
Dans « Le jour des corneilles » il est question de LA PAROLE, et particulièrement de l’accès à la parole d’un démuni. C’est pour cela qu’il m’a semblé juste pour ma part de le porter au théâtre. A travers notre spectacle, le public reçoit cette parole avec beaucoup d’émotion et d’intérêt ! Et c’est ma grande satisfaction que les très rares personnes ayant lu le livre retrouvent dans le spectacle quelque chose du cour de l’écriture de Jean François BEAUCHEMIN. Les autres, enthousiastes, achètent le livre à l’issue de la représentation.
Je considère ce roman comme une grande oeuvre et souhaite que beaucoup de troupes ou de réalisateurs présentent leur version, qui ne pourra l’épuiser. Car elle est si forte et dense qu’elle ouvre de multiples portes.
Donc si vous êtes en région lyonnaise, vous pourrez voir une version théâtrale au Centre Culturel Charlie Chaplin de Vaulx en Velin le mercredi 17 octobre 2007 tel réservations, renseignements : 04 72 04 81 18/19
La scénographie est dépouillée. Notre travail avec un comédien, une chanteuse et un musicien porte la puissance d’évocation des mots tant dans leur sens que de leur musicalité.