Cet été encore, les Bouquinistes du Saint-Laurent évoqueront les bords de Seine en plein Montréal, sur les Quais du Vieux-Port. Jusqu'au 15 juillet, on pourra flâner devant leurs kiosques remplis de livres neufs et usagés, de manuscrits, de gravures et de trouvailles à faire. On annonce quelques nouveaux venus, dont les Éditions du Boréal et les librairies de livres anciens et usagés Relire Livres, de même que toute une programmation d'animations musicales et littéraires. Seront au rendez-vous, entre autres, Dany Laferrière, parrain d'honneur, le comédien Albert Millaire et l'accordéoniste Bob Fournier. Tout ce petit monde migrera ensuite vers Québec, fin juillet, avant de revenir vers Sainte-Rose (Laval) pour le week-end de l'Action de grâce. www.lesbouquinistes.org
Les Bouquinistes sont de retour ! Voilà une bonne nouvelle qui coïncide avec l’arrivée de l’été. Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part, j’aime bien flâner dans le Vieux-Port à la recherche de quelques bonnes occasions. Cette année encore, certains éditeurs nous proposent leurs titres à des prix ridiculement bas, ce qui est le cas de celui de Michel David dont une quantité de titres sont disponibles pour 7 $ seulement ! Que voilà une bonne affaire, qui a le mérite d’être attribuable à une petite marche dans le bel environnement du Vieux-Montréal…
Par ailleurs, le choix de Dany Laferrière comme parrain d’honneur est excellent, lui qui se veut un grand ambassadeur du livre et un personnage haut en couleur.
Bref, un mélange de livres neufs et de livres usagés qui saura plaire à une large palette de lecteurs, même aux enfants, alors que les livres qui s’adressent à eux sont accessibles à prix d’aubaines.
Une seule déception : Les Éditions du Boréal, une maison d’édition au catalogue plus qu’intéressant, n’offrent pas de rabais significatifs…
Enfin, il y a plus que les rabais, il y a l’événement, il y a l’occasion de parler des livres, d’échanger sur nos trouvailles respectives.
Presque chaque fin de semaine, je débarque au métro mont-royal et je me tape les bouquinistes du plateau et de la rue St-Denis, en descendant vers Ste-Catherine. Même en hiver. C’est bondé, c’est cher, mais on y fait parfois de jolies trouvailles.
Je ne sais pourquoi, mais c’est tellement mieux d’aller au vieux-port, quand débarquent les bouquinistes! Je dirais bien que c’est parce que ça me rappelle Paris, mais il a mouillé toute la semaine quand j’y suis allé, avec pour résultat que trois vendeurs de livres sur quatre gardaient leur échoppe fermée…
Peut-être que c’est plus agréable parce que c’est pour un temps limité, je ne sais pas… Parce que quand on s’arrête à y penser, c’est bondé et cher, là aussi… Le plus souvent, on n’y trouve que les livres les plus communs ou les classiques archi-éculés dans leur édition la plus miteuse… Germinal, de Zola, c’est bien, mais de là à en remplir un plein présentoir…
Pourtant, la simple vue des échoppes vertes (en tout cas, elles étaient vertes l’an dernier, mais il est vrai qu’un petit coup de pinceau n’aurait pas été de trop!) me met le coeur en joie. En descendant la place Jacques-Cartier, je me surprend à presser le pas, au cas où cette fois, je tomberais sur un petit trésor. Coincés contre d’autres clients, dans les cinquante cm de large de ces mini-librairies, j’oublie mes rendez-vous, mon boulot et mes problèmes. Quand je ne trouve rien, je suis déçu, mais je reviens le plus souvent la semaine suivante, au cas…
Je chiâle sur l’achalandage, le manque de choix, le je m’en foutisme de certains boutiquiers, mais c’est immanquable: je finis toujours par acheter quelque chose…
Pour avoir eu l’occasion de vivre à Paris à quelques reprises, j’ai toujours eu un faible pour les bouquinistes. J’adore feuilleter une édition datant des années 1800 (courant en France, contrairement à ici!) dans l’espoir d’y trouver, glissée entre les pages, une trace quelconque de cette époque (j’ai déjà découvert des mèches de cheveux, des cartes postales, des petits mots doux ou des images pieuses…). C’est aussi l’impression de toucher un objet magique qui nous transporte dans une autre dimension temporelle: comment vivait-on à l’époque où ce livre fut écrit et lu?
J’aimerais bien faire la même chose à Montréal, malheureusement la brièveté de l’évènement et sa couverture très médiatisée qui attire des foules pour une courte période font qu’il est difficile de bien prendre le temps de regarder les livres et de les apprécier. De plus, les véritables aubaines sont rares. J’aimerais bien qu’éventuellement, on trouve un lieu permanent où les libraires de livres rares et anciens (et il y en a beaucoup, à Montréal, mais bien cachés!) se réuniraient pour nous faire profiter de leur manne. Nous y serions tous gagnants, amateurs de vieilles choses que nous sommes et cela créerait une sorte de permanence à un évènement autrement intéressant… mais un peu trop touristique!
Il y a déjà quelques années, existait (je ne crois pas, que c’est encore le cas), le Royaume du Livre. Trois étages où se mélangeaient, des bouquins de tous styles. Ah, la sensation de plonger, dans des trésors usés, déchirés, et jaunis. L’impression de découvrir, la perle rare de l’oubli, d’un collectionneur…
Avec le retour, Les Bouquinistes, c’est un peu le même phénomène à chaque fois. Mieux structuré, il va sans dire! Avec un porte-parole tel que Danny Laferrière, et un comédien chevronné, comme Albert Millaire, puis on ose y mettre, cette touche hors de l’ordinaire, Bob Fournier! Comment peut-on, résister à cet appel, de fouiner dans les feuilles d’un monde à inventer?
En terminant, pour avoir été à cette 16E saison, j’aborderai dans le même sens, qu’un autre commentaire : «À quand une activité permanente»? Qui résume très bien, la pensée de plusieurs. Peut-être, qu’en s’appuyant les uns aux autres, on réussirait à mieux obtenir un résultat concret? Pour ma part, je demeure toujours prête à faire des démarches, donc l’esprit bien ouvert.