Couverture d'un épisode de la populaire série Devilman, de Nagaï. |
Le 15 mai dernier, au Japon, un ado de 17 ans se pointe au commissariat de AizuWakamatsu avec, dans un sac, la tête de sa maman. Un peu plus tôt, il l'avait décapitée avec un couteau de cuisine, avant de lui couper un bras, qu'il allait peindre en blanc et planter dans un pot de fleurs. Sympa.
Chez le désaxé, les enquêteurs trouvent des piles et des piles de mangas ultraviolents. Tout comme chez Tatsuya Ichihashi, un chômeur de 28 ans qui, quelques semaines plus tôt, avait assassiné la Britannique Lindsay Ann Hawker, une jeune prof d'anglais dont il suivait les cours.
Dans la péninsule nippone, où il se vend quelque 2 milliards de mangas pas an, ces affaires font grand bruit. Un vaste mouvement est en train de s'organiser afin qu'un certain contrôle soit exercé dans le très lucratif marché de la BD violente et/ou porno, dont plusieurs sont convaincus qu'elle encourage la violence. D'autres répondent évidemment que le genre a plutôt une fonction cathartique, dans un pays où la jeunesse a particulièrement besoin d'évacuer son stress.
Pourquoi est-ce que j'ai envie d'ouvrir un bon vieux Tintin, tout à coup?
On dit la même chose ici des films violents. Au Japon tout comme ici, les enfants ne font pas nécessairement la différence entre abstraction et réalité: ils confondent facilement les deux. Mais en vieillissant, la très grande majorité d’entre eux peuvent faire la différence et, même s’ils ce qu’ils lisent et regardent les fait vivre des émotions fortes, ils ne veulent surtout pas que cela se produise dans la vrai vie.
Malheureusement, une minorité semble avaoir grandi avec un équilibre psychique fragile et ce sont ces derniers qui sont dangereux. Faut-il tout interdire ou trouver de meilleurs moyens de les dépister? Faut-il n’en interdire que quelques spécimens ou types de violence? J’aimerais avoir la réponse toute faite, mais je me pose encore des questions.