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Istanbul mon amour

Merci encore à tous ceux qui nous ont permis de jeter un oeil à leur table de chevet. J'épluche tout ça ce matin, avec beaucoup d'intérêt.

Par ailleurs, je veux mettre en relief une intéressante réaction de Marc Audet à mon papier sur Istanbul – Souvenirs d'une ville, le plus récent titre d'Orhan Pamuk:

 
Orhan Pamuk

C'est la lecture de Mon nom est rouge qui m'a fait connaître cet auteur singulier qu'est Orhan Pamuk. Avec lui plus qu'avec nul autre, il est possible de comprendre en profondeur ce qu'est la dualité culturelle turque. Dans ce livre, c'est à travers le portrait des illustrateurs, des peintres d'icônes, que le lent travail d'occidentalisation de la culture turque nous est raconté. (.)

Comment l'auteur peut-il mieux nous faire comprendre les enjeux qui sont ceux de la Turquie moderne ! À l'heure où un combat se livre entre les partisans d'un état laïque et ceux qui le voudraient plus théocratique, quand partisans de l'entrée de leur pays en Europe et ceux qui le refusent s'y affrontent.

Mais indépendamment de ces luttes de pouvoir, c'est toute l'étendue de la grande culture turque et par-delà, de la culture arabo-musulmane, qui sourd des propos de l'auteur. Les querelles plus superficielles de maintenant en dépit de leur virulence prennent une toute autre perspective qui relègue au second plan les étiquettes faciles que nous inventons pour caractériser de manière trop sommaire ceux qui n'appartiennent pas au camp que nous pensons le nôtre. Cet auteur mérite le respect et le soutien des Turcs, peu importe le camp dans lequel ils se rangent, car il est le meilleur ambassadeur de leur pays, celui qui peut nous faire comprendre à nous de l'occident toute la profondeur et la richesse de ce pays trop ignoré.