André Lemelin |
André Lemelin, à qui l'on doit, pour une bonne part, le regain de popularité que connaît le conte depuis une dizaine d'années, publie sur son blogue une réflexion de fond sur le phénomène. Inquiet des mutations que connaît le genre, aujourd'hui confronté à de nouvelles réalités (médiatisation, succès de masse), il souhaite rappeler ce qu'est le conte, au départ, et le distinguer de ses désormais multiples dérivés. Un extrait:
La commercialisation affecte le conte en profondeur, comme elle le fait avec toutes les autres activités humaines, de même qu'avec la culture ; je pense ici aux questions de professionnalisation, de rémunération, de médiatisation, de marchandisation, de théâtralisation, d'industrialisation («création / production / diffusion»), etc.
Mais de tous, c'est la spectacularisation du conte, «qui est la transformation d'une soirée (ou matinée ou après-midi) de contes en spectacle de contes», qui est le plus insidieux, car elle altère («dégradation par rapport à l'état initial ou normal d'une chose») le conte et abolit la relation que le conteur entretient avec l'assistance.
Le document complet est ici.
J’ai lu le texte et j’appuie ; il est complet ! Tellement complet, que je l’ai envoyé aux Productions du littoral, l’association du conte en Estrie dont j’ai jadis fait partie.
Le document est absolument bien fait et j’en ai retenu cette définition très juste et abondamment expliquée :
« cette personne qui a retenu un conte, qui l’a mémorisé par répétitions orales et qui l’a transformé en canevas sur lequel elle peut broder ses mots — tout en demeurant elle-même et en relation avec l’assistance, dans un lieu approprié ».
Ceux qui ont le goût de contester ou appuyer, je vous conseille le ici du billet çi-dessus, il vaut son clic et je ne vous conte pas d’histoire !