 Gabriel Okoundji |
Aïe! On se couche tard à 3-Rivières. On a beau dire, en entrant au Zénob (le bar où se prolonge et se termine chaque journée du festival), qu'on attrape quelques petites lectures et qu'on rentre, on se prend les pieds facilement. Toutes ces voix, venues de partout au Québec mais aussi de Guadeloupe, de Roumanie, de Belgique, d'Israël. C'est un peu le chant polyphonique de l'humanité entière, juste là, pour qui veut bien tendre l'oreille.
Parlant d'Israël, j'ai bien fait rigoler la poète israélienne Colette Leinman, ce matin, en lui faisant découvrir l'expression «se prendre les pieds quelque part». Ils sont plusieurs écrivains étrangers, d'ailleurs, à noter dans un calepin les tournures de phrases entendues ici, heureux de fréquenter ce français différent.
On trouve de tout à 3-Rivières, donc. Même un ami, comme on dit. J'ai croisé hier Gabriel Okoundji, durant une émission du radio, et j'ai tout de suite aimé ce Bordelais d'origine congolaise, sa curiosité, son empathie pour cette terre québécoise qu'il foule pour la première fois, sa poésie toute nimbée des lumières de son Afrique natale, qu'il nous dit d'une voix si profonde, dans laquelle roule une vague perpétuelle.
On se couche tard et heureux, donc. Et comme j'ai malgré tout dû me lever aux aurores pour cause d'entrevue promise à Radio-Canada, je vais roupiller un petit coup. À tout de suite.