Amélie Nothomb |
C'est la Belge Amélie Nothomb qui remporte le prix de Flore 2007. L'auteure de Ni d'Ève ni d'Adam, ce 16e roman en 16 ans qui avait séduit de nombreux lecteurs en renouant avec l'univers nippon de son Stupeur et tremblements, a été récompensée après 4 tours de scrutin, préférée de peu à Boris Bergmann et Emmanuel Carrère. Le jury était composé en outre de Michèle Fitoussi et Frédéric Beigbeder.
Il y a quelques semaines, j'écrivais un article sur ce roman, à lire ici.
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Daniel Pennac |
Lundi, je vous promettais de revenir sur cette curiosité technique qui avait rendu possible l'attribution du prix Renaudot à Daniel Pennac bien que ce dernier ne figurait pas dans la dernière sélection du jury. Voici un bout d'un article du Monde qui revient sur l'affaire:
C'est par téléphone de Séoul (Corée du Sud), où il se trouvait, que JMG Le Clézio, membre du jury Renaudot, a proposé au vote de ses pairs Chagrin d'école, de Daniel Pennac. Le titre ne figurait même pas sur la troisième et dernière sélection du prix, mais ce choix a aussitôt recueilli l'assentiment de Franz-Olivier Giesbert, autre membre du jury. "Il s'agit d'un très bon roman populaire, injustement traité par la critique. C'est du Marcel Pagnol", a-t-il expliqué.
Louis Gardel, juré Renaudot, parle d'"un très joli hold-up", tandis qu'André Brincourt, autre juré, se dit "fou de rage, car le Pennac n'est pas un roman, mais un essai, et que le Donner, lui, constituait un remarquable roman".
En faisant ce choix, les jurés Renaudot ont aussi décidé d'avoir un prix qui soit un véritable succès de librairie, car le livre de Pennac figure en tête des principaux palmarès. L'éditeur en a déjà vendu plus de cent mille exemplaires.
Les jurés ont surtout voulu déjouer les pronostics d'avant-prix, qui attribuaient le Renaudot à Christophe Donner et le Goncourt à Olivier Adam, avec à la clé un accord entre les maisons Grasset et Le Seuil. "Il faut sortir des combines d'éditeurs. Aujourd'hui, les jurés se parlent. C'est nouveau", ajoute Giesbert.
Bonjour monsieur Malavoy-Racine,
j’aimerais porter à votre attention la controverse entourant cette surprise plutôt désagréable pour Christopher Donner, l’auteur du magnifique « Un roi sans lendemain », qui se fait damer le pion par un écrivain talentueux et populaires, certes, mais qui n’a pas selon moi, l’envergure nécessaire pour réclamer un prix de ce genre lorsque la critique se développe comme suit à propos du « thriller biographique » consacré à Louis XVII (le vrai, pas le personnage de cinéma).
Ainsi, tous ces commentateurs encencent le livre :
Le Figaro Magazine – Jean-Christophe Buisson
Le Point – Albert Sebag
Le Figaro Madame – Evelyne Lever
Télérama – Nathalie Crom
Livres Hebdo – Daniel Garcia
Le Nouvel Observateur – Jérôme Garcin .
Ensuite, il y a l’aveu lié au coup de théâtre : JM le Clézio qui avoue tout de go qu’il est son pote et que ça justifie son vote !! Imaginez ! Le Clézio qui dit ça !
Et il y a la pièce de théâtre de Daniel Pennac, intitulée sarcastiquement « Merci »… et qui n’était rien d’autre qu’une entreprise de démolition en règle des prix littéraires. Et Pennac, en entrevue, d’en rajouter, photographié le sourire en coin sans la pipe : « C’est la revanche du cancre en quelque sorte… »
Hello ?! Personne n’allume en France devant une telle arnaque si ouvertement assumée ?!
C’est, de mon point de vue, un vrai scandale !
C’est non seulement une giffle à un auteur original qui ne méritait pas une telle déconvenue – et qui s’est retiré de la liste du Médicis avec raison – en plus de jeter un discrédit total (comme dans la pétrolière) sur les jurés ainsi que les autorités adminisatratives de ce prix.
De plus, la cerise sur le gâteau, c’est qu’avec ce prix, Gallimard enpoche le tiercé des prix littéraire puisque « Alabama song » est publié chez une filière du groupe Gallimard.
Wow ! Après le Tour de France, le Renaudot, ça vole pas plus haut !
Bref, encore un bel exemple ou la magouille rejoint le populisme.