C'est un bien beau Salon du livre qui vient de se terminer. La trentième édition du grand rendez-vous automnal a vu défiler quelque 123 500 visiteurs, et tout le monde s'entend pour dire que l'ambiance a été au beau fixe durant les six derniers jours – rappelons que le Salon durait cette année un jour de plus que d'habitude.
Parmi les nombreuses distinctions remises lors de l'événement, mentionnons les prix du Grand public Salon du livre de Montréal/La Presse, volets littérature et essai. Le premier a été décerné à Michel Tremblay pour son roman Le Trou dans le mur, et le second à Jean-François Nadeau pour son très médiatisé essai Bourgault.
Eh bien, toutes mes félicitations à Jean-François Nadeau pour ce prix du public !
En tant que souverainiste et grand admirateur de cet activiste (curieusement méconnu), je me réjouis de voir que les gens qui lisent, aiment la lecture et cherche à rencontrer leurs auteurs favoris sont encore connecté avec l’un de nos plus fier représentant québécois.
D’ailleurs, je me rappelle lorsque je suivais mon cours d’Histoire dans le Royaume du Saguenay, en Arts et Technologie des Médias, j’ai eu la surprise de réaliser que, si tout le monde connaissait René Lévesque, aucun étudiant n’avait été capable de nommer ne serait-ce qu’un des deux fondateurs du Rassemblement pour l’Indépendance Nationale.
Enfin, notre devise c’est quoi, déjà ?
J’ai d’ailleurs demandé à monsieur Nadeau si, à sa connaissance, il y avait un parc quelconque à la mémoire de ce militant flamboyant et à cet amoureux de la culture québécoise. (Après tout, se rappelle-t-on assez que l’un des plus gros hits de Charlebois a été écrit par Bourgault ? Tsé, au Québec, tout commence par un Q et finit par un Bec, c’est lui, ça aussi.)
Parfois, quand je pense à cet intellectuel de chocs, je trouve triste qu’on essaie de le réduire à un lanceur de bouteilles durant la St-Jean-Baptiste ou Trudeau vient s’installer dans le défilé alors qu’il préconisait à Ottawa la négation même de la nation Québécoise au sein du Canada…
Ah, quoi dire de plus sinon que l’écrivain lui ayant consacré une biographie « de Lux » vient également du même petit village des Cantons de l’Est que Bourgault ?
Quoi dire sinon que c’est un Beau Dommage de VOIR à quel point on peut oublier ceux qui se sont battus en risquant leurs têtes dans des idées que nul ne voulait mettre de l’avant en s’avançant avec tout le courage de leur fierté et de leur détermination afin de faire avancer un Cause que l’on considère encore dans certains milieux très restreints comme allant de soi, comme étant plus grande que soi.
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Enfin, j’ai bien aimé jaser avec Christian Vanasse également, qui était installé devant de la « propagande » anarchiste majoritairement made in Normand Baillargeon.
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J’ai bien aimé entendre MOM dire qu’il avait honte de son essai portant sur l’éthique urbaine et qu’il ne comptait jamais authorisé la réédition de cet ouvrage-là.
J’ai adoré le voir répondre aux questions de Jésuites de Gilles Archambault au Carrefour Desjardins, devant micro et public attentionné.
Je suis content que l’homme à l’auriculaire droit tatoué d’une étoile bleue écrivent encore pour une maison d’édition qui respecte à la fois le plaisir de lire, la littérature et les auteurs qui lui envoient des textes osés (dans le sens artistiques et non stupidement provocateur du terme).
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J’ai été ravi de me voir confirmer par Jean Barbe qu’il était bien l’animateur d’une émission communautaire intitulé « S’en sortir » sur les ondes du poste de télévision communautaire de Vidéotron.
J’ai souri encore plus quand il m’a demandé si on avait ressorti la série d’émission.
Et j’ai bien aimé lorsqu’il m’a confirmé mon intuition première lorsque je le voyais interviewer des gens ordinaires afin de leur faire sortir des trucs extraodinairement touchants et pertinents en pleine télé, devant des décors graphités en carton : oui, Jean Barbe est, tout comme moi, un adepte de la maieutique, une technique pédagogique datant de la Grèce Antique qui doit toujours échappé aux grands bonzes du Ministère de la Culture, de l’Éducation ou des Communications, certainement.
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J’ai adoré aussi mon échange en anglais avec un homme venu de Toronto, pour le compte de l’organisme Pathfinder, me parler de la révolution cubaine, de l’Angola et de Malcom X… pour finalement me regarder et me dire que j’étais un drôle de bonhomme ! mdr
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J’ai aimé aussi m’acheté des Archie à 3$ l’album triple en faisant rire et sourire des jeunes chicks en leur expliquant que j’achetais le truc pour ma blonde franco-états-uniennes s’ennuyant de ti-bi avec les lunettes en Arizona.
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J’ai aussi sourit de toutes mes dents de Chat d’Alice au Pays des merveilles quand j’ai demandé à l’ancien conseiller politique de Jean Chrétien ou il avait fait publié son livre sur la politique fédérale canadienne.
Eh oui, Goldenberg s’est fait publié chez Fides. La même maison d’édition ou on a fait la plus important biographie du monde journalistique québécois : la bio en deux tomes de Olivar Asselin.
Ah, comme je rêverais d’oser, tout comme lui, certains après-midi de scrum à Ottawa, gifler un politicien qui répondrait plus de trois fois à côté d’une question…
Oui, définitivement, un beau Salon du livre !
Merci au staff de la sécurité qui m’a permis de sortir de là. Merci aussi au staff du vestiaire pour avoir pris soin de mes vêtements et me permettre d’afficher mon Bray Steve Allen à tous vents en me faisant sécher les dents.
Bref, qu’est-ce que disait Bourgault déjà ?
Ah oui, je suis arrogant. Mais avouer que j’ai bien des raisons de l’être : bien fendant ! lol
Lorsque j’entends le mot « salon », je pense à un endroit calme où les invités sont reçu chaleureusement, où règne l’intimité, un éclairage tamisé produit, peut-être par quelques chandelles, bref, où il fait bon se reposer dans un certain confort.
Lorsque j’entends le mot « livre », je pense à La Rochefoucauld, Flaubert, Shakespeare, Rostand… sans doute suis-je un brin obsolète, mais j’imagine une conversation entre un adepte de Schoppenhauer et un émule d’Épicure. Ce genre de discussion que l’on retrouve sur le site de dialogus que j’aime tant fréquenter :
http://www.dialogus2.org/
Par contre, lorsque j’entends le mot « Salon du livre », je pense aux commerces, à la lumière aveuglante, au bruit assourdissant, tout ce qui, en somme, serait fort pertinent à la foire, mais beaucoup moins dans un atmosphère que l’on veut littéraire.
Je l’ai dit, je le répète, pour rencontrer un auteur, mieux vaut aller au « métropolis bleu » ou à une de ces causeries qu’organisent parfois les librairies.
Quoique… à ce qu’en dit René Homier Roy, Eric Emmanuel Schmidtt a fait une apparition au salon du livre cette année et selon ses dires (ceux d’Homier Roy et non de Schmidtt), il serait de compagnie fort agréable.
Mais bon, je suis trop pantoufflarde, hélas, pour être allée le rencontrer…