Secousse sismique dans le monde des lettres françaises. Le Nouvel Observateur, respectable hebdomadaire fort lu dans l’Hexagone et au-delà, publie en couverture de son dernier numéro une photo inédite de Simone de Beauvoir, qui aurait eu cent ans aujourd’hui. L’auteure du Deuxième sexe, figure de proue de la mouvance féministe, y apparaît dans son plus simple appareil – la photo a été prise à Chicago par Art Shay, un ami de Nelson Algren, l’«amant américain» de l’écrivaine.
L’association féministe «Choisir la cause des femmes», que Beauvoir avait elle-même fondée avec Gisèle Halimi, s’indigne de cette photo qui «n’illustre en rien les écrits, la philosophie, le féminisme et la personnalité de Simone de Beauvoir». Réplique de Michel Labro, codirecteur de la rédaction du magazine: «Nous avons un peu de mal à comprendre. On choisit une Une avant tout pour exprimer un propos. Quel était le titre du dossier? La "scandaleuse". Par sa vie, son histoire et son œuvre, Simone de Beauvoir a choqué, provoqué. Elle a pris à contre-pied la société bourgeoise de l'époque, a bousculé les conformismes. Voilà la force de Simone de Beauvoir, en qui beaucoup de femmes se reconnaissent toujours.» Puis: «On aurait pu choisir une Une plus classique, avec une photo de la femme au turban, un peu austère, ou bien celle de la jeune fille rangée, ainsi qu'elle se décrivait elle-même. Mais nous n'aurions pas montré la modernité de Simone de Beauvoir, qui continue d'incarner le féminisme encore aujourd'hui.»Pour ma part, j’ai tendance à me ranger parmi certains lecteurs du Nouvel Obs, qui reconnaissent d’abord la grande beauté de cette photo, et réclament maintenant des équivalents masculins: Sartre, Camus, Houellebecq à poil!
Sans rire, voilà beaucoup de bruit pour peu de choses, non?
À lire, le billet de Pierre Assouline sur le sujet.
Je trouve la photo de la Une ainsi que le titre très approprié compte tenu la tendance à choquer de la grande dame en question. De plus, quoi de plus flatteur à l’aube de ses cent ans de montrer De Beauvoir comme elle a toujours été en tant que femme de tête: controversée et magnifique à la fois. Scandaleuse, oui, et déesse féminine sous toutes les facettes possibles. L’art, pour Simone De Beauvoir, n’était-il pas le plus grand moyen d’expression qui soit? Celui qui pourra toujours tout dire, tout montrer?
Que les lecteurs prudes se taisent et reconnaissent une Une bien choisie qui parle d’elle-même.
À poil tous!
Sartre? Pitié, non!
Houellebecq? Sans doute que cette provocation s’inscrirait dans la continuité de son travail. Mais souhaitons-nous vraiment nous infliger ce supplice?
Camus? D’accord!… C’est pour quand?
Et Simone? (Est-ce parce qu’on a vu ses fesses qu’on peut se permettre de l’appeler ainsi par son prénom?) Plutôt d’accord avec Labro.
Du bruit pour rien? Peut-être pas. Cet événement permet de réfléchir, une autre fois, les rapports qu’entretiennent les médias avec la pensée et les intellectuels. L’appropriation médiatique des intellectuels entraîne comme nécessairement la désintellectualisation de ceux-ci. Je ne suis pas certaine qu’une telle chose soit contraire à la démarche même de Simone de Beauvoir. Je suis en tout cas assurée que cette appropriation pourra, dans le cas qui nous occupe, provoquer de nouvelles lectures de son oeuvre.
Le hic? Ces réinvestissements réducteurs occupent l’entièreté de l’espace médiatique. Peut-être nous serions-nous attendus à autre chose du Nouvelle Obs…
Après les belles fesses de la Beauvoir,pourquoi pas le faux-cul de Philippe Sollers???
Simone de Beauvoir expose un corps musclé par la marche. Si elle avait l’intention de choquer les gens, elle se serait étendue sur un lit, les jambes écartées pour montrer son étoile percée. Et au lieu de faire face au miroir, elle nous aurait exposé ses seins qui ressemblent probablement à deux gazelles qui sautent dans les champs. Nous aurions vu son mont de vénus en forme de triangle renversé, vue de l’extérieur. Mais la dame expose la peau de son corps vue de dos. Ses jambes et ses cuisses musclées sont tendues ce qui n’incite pas à la rêverie nocturne pour les mecs. En tout les cas, la pose met en évidence l’image d’une femme qui n’a pas peur du jugement des autres. et je dois vous dire que, pour avoir lu tous les livres de simone de Beauvoir, elle est une grande avantureuse dans tous les sens. Mais lorsqu’on lit : » Je me prétendais modèle, ou putain. Avec ma robe fannée, mes gros bas, mes souliers plats, mon visage sans art, je ne trompais personne. » Vous n’avez pas la touche qu’il faut » me dit un boiteux aux yeux cerclés d’écailles. Vous êtes une petite bourgeoise qui veut jouer à la bohème », vous pouvez lire la suite à la page 377 de Mémoire d’une jeune fille rangée, on comprend que La grande et unique Simone de Beauvoir était loin d’être une femme sensuelle et intrigante. Elle se donnait pour survivre, mais elle avait, malgré tout, une certaine pudeur. La preuve, vous la voyez de dos. Donc vous admirez de la peau et des forme. Un point c’est tout.
Au-delà des formes, j’espère qu’on se souviendra surtout que sa contribution littéraire et philosophique fût et sera toujours supérieure à celle de son illustre conjoint volage : Jean-Saul Partre.
D’ailleurs, parlant de « Simone » éclipsée par son « médiatique » de mari, je vais allez relire l’auto-biographie de Simone Monet-Chartrand. Une grande dame et une grande féministe du Québec.
Ça m’étonnerait qu’on la montre à poil, cette féministe québécoise importante…
Par contre, j’aimerais bien qu’on associe à son nom un plus gros et plus beau parc que celui qu’on lui a déjà attribué « en son honneur ». Franchement, on aurait pu faire mieux… Non ?
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