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Le cul de Simone / échos

Mon billet précédent a suscité quelques réactions, dont celle de Jacinthe Bédard: 

"Du bruit pour rien? Peut-être pas. Cet événement permet de réfléchir, une autre fois, les rapports qu'entretiennent les médias avec la pensée et les intellectuels. L'appropriation médiatique des intellectuels entraîne comme nécessairement la désintellectualisation de ceux-ci. (…) Le hic? Ces réinvestissements réducteurs occupent l'entièreté de l'espace médiatique. Peut-être nous serions-nous attendus à autre chose du Nouvel Obs…"

À ce sujet, il importe de souligner que le dossier préparé par l'Obs ne se contente pas de commenter les formes de Simone dénudée. Jacinthe a cependant raison, selon moi, en disant que les médias (j'ajouterais les médias "à fort tirage") ressentent l'obligation, pour aborder certains sujets, de servir ces derniers à partir d'une accroche sexy au possible, qui fait appel à tout sauf l'intellect. La question réelle soulevée par cette affaire, qui décidément fait jaser beaucoup, est d'ailleurs celle-là, bien plus que de discutailler sur le droit ou non de montrer les fesses d'une icône du féminisme: y a-t-il encore de la place pour les sujets de fond, pour les thématiques qui bousculent, dans un univers médiatique où l'on distribue essentiellement de l'info pré-mâchée, comme autant de bonbons sans arrière-goût? Les lecteurs demandent-ils autre chose, au demeurant?

Pour revenir à LA photo, j'ajoute que pour moi, l'image d'une femme libre, belle et bien dans sa peau, ne me semble pas antinomique avec les idées qu'a défendues Beauvoir tout au long de sa vie.