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Claudel pour emporter, 2

En réaction à mon billet sur le livre audio, Venise Landry me demande si je retenterais l'expérience, et s'il n'y a pas des bémols à mon appréciation. Eh bien pas en ce qui concerne Le rapport de Brodeck lu par Sylvain Machac, non. Je ne le dis pas du bout des lèvres: j'ai adoré l'expérience. J'ajoute que ce plaisir s'inscrit dans la durée: le cd représente plus de dix heures d'écoute! Ça donne l'impression d'avoir un excellent feuilleton-radio sous la main, à disposition.

Quant à Marie-Michèle Dejean, qui n'apprécie guère le medium, elle nous dit ceci: «J'aime un contact physique avec les livres que je me procure. C'est ainsi que j'entre en communication avec l'oeuvre et l'état de prodution de l'auteur.»

Je pense la même chose. Le bonheur de bouquiner à son rythme, avec son petit cinéma mental et les voix issues de son imaginaire, je ne le compare à rien. Seulement, force est d'admettre qu'un texte peut exister autrement, et même qu'au-delà de l'aspect pratique de certains supports, s'abandonner au timbre et au rythme de quelqu'un d'autre peut avoir quelque chose d'exquis, qui n'est pas étranger à l'émotion de l'enfant se faisant raconter une histoire au bord du sommeil.