Émouvante manifestation ce matin à la SAT, durant laquelle des acteurs de tous les secteurs du milieu culturel ont pris la parole pour dénoncer vertement les projets de coupes dans les programmes de soutien à la culture et à sa diffusion.
Pascal Assathiany, qui est à la tête des Éditions du Boréal et de Diffusion Dimédia, a pour sa part fait un bref mais vibrant plaidoyer en faveur des enveloppes touchées, notamment celle des Routes commerciales, qui permettent à nos écrivains de voir leur travail rayonner à l'étranger. «C'est à travers des histoires, nos histoires, que nous sommes représentés à travers le monde. Nos ambassadeurs sont Marie-Claire Blais, Robert Lalonde, Dany Laferrière, Michel Tremblay, Nicole Brossard, Gaétan Soucy, Gil Courtemanche, et la liste pourrait être longue», affirmait-il, soulignant l'aspect dérisoire des économies permises par les coupes envisagées: «Ce qui est sidérant, c'est la disproportion entre ce que nous perdons et les économies réalisées, soit un peu plus d'un dollar par Canadien, alors qu'il en faut plus que huit pour acheter un hélicoptère militaire.»
«Je préfère, concluait l'éditeur sous un tonnerre d'applaudissements, que ce soit notre imaginaire et notre littérature qui voyage…»
À lire ici, un communiqué sur le sujet récemment émis par Culture Montréal et le Conseil des arts de Montréal.
La culture au Québec ne tient-elle qu’à un fil?
Ça dépend de ce qu’on entend par “culture”. Les coups de coeur des grandes librairies commerciales (qu’on devrait plutôt appeler “coups de cash” puisqu’il y a belle lurette qu’ils n’ont plus grand’chose à voir avec le coeur – dixit ma soeur qui fut un temps libraire chez RB) ne risquent certainement pas de disparaître, la culture de masse non plus, choyée, encouragée… (ce qui n’est pas mauvais en soi, puisque ça permet à quelques artistes de vivre dignement.)
Celui qui risque gros, par les temps qui courent, c’est le funambule, l’artiste en équilibre qui jongle avec les miettes du banquet. Sa danse légère émerveille et attriste. Il évolue avec lenteur sur un fil de plus en plus ténu, suspendu au-dessus de nos têtes.
Oh funambule! Créature éphémère! Par ta grâce, je suis sur la pointe des pieds, le menton levé! Puisse la foule s’amasser sous ton échafaud, te pousser bien haut et, par ce geste, éloigner ses propres talons de la poussière!