Kevin, mon collègue de la section cinéma, m'a filé une copie de presse du documentaire Gonzo: The life and work of Dr. Hunter S. Thompson, qui prendra l'affiche ce vendredi.
Véritable plongée en apnée dans l'univers de Thompson (1939-2005), portraitiste téméraire des Hell's Angels, inventeur de l'ultra subjectif journalisme gonzo, amateur de drogues fortes, de fêtes et d'armes à feu, mais aussi patriote américain aux grands élans de tendresse, de romantisme acide, et rêveur d'une manière nouvelle de faire de la politique, dans la transparence complète – le chapitre sur la campagne menée par Thompson pour devenir shérif d'Aspen, Colorado, vaut à lui seul le visionnement; disons que les campagnes politiques actuelles paraissent bien propres et bien tranquilles, à côté…
À la mesure de son sujet, le docu d'Alex Gibney est hyperactif, brillant, échevelé, farci d'images oubliées des années 60 et 70, traversée de musique rock et avec, pour narrateur, nul autre que Johnny Depp, qui avait déjà incarné l'alter ego de l'auteur dans Las Vegas Parano, le film de Terry Gilliam sorti en 1998.
Ça pète le feu, je vous jure… Et c'est triste, forcément, comme toute vie que rongent patiemment l'amertume et l'alcool.
Je trouve que Thompson a bien mal vieilli. Ses articles réunis dans «Le nouveau testament Gonzo» sont illisibles. Des dizaines de pages chacun, un style étouffant, ultra référencés…
Peut-être suis-je mal tombé et que certains recueils sont plus intéressants que celui-ci?
Les légendes ont la vie dure et souvent, on ne prend pas la peine de les revisiter. On reste sur ses souvenirs… sur une fausse impression.
F.H.