Je ne suis pas trop Paris Match. Les week-ends amoureux de Clara et Nicolas sur les bords du Nil ou sur 5th avenue, je vis très bien sans en connaître les détails. J’ai pourtant sauté sur le dernier numéro, samedi, non pas pour Laetitia Casta en couverture, je vous prie de me croire, mais bien pour l’entrevue exclusive – il n’y en aura pas d’autre dans la presse française, paraît-il – accordée par Michel Houellebecq et Bernard-Henry Lévy à l’occasion de la parution d’Ennemis publics, fruit d’une correspondance entretenue pendant six mois, dans le plus grand secret, par ces deux monstres des lettres contemporaines.
Ces deux-là n’allaient pas s’entendre sur tout, on s’en doutait, mais, c’est plutôt touchant, les mots – et les maux – de l’un semblent avoir trouvé écho chez l’autre. «Le pessimisme de Michel, dit BHL, son retrait… Certaines des raisons qu’il donne de ne pas se soucier du cours du monde… Tout cela m’a ébranlé […] D’autant que cela faisait écho, je m’en apercevais en recevant ses lettres, à des tentations que j’ai pu avoir moi-même mais que j’ai, comment dire?, étouffées, censurées… Un moi possible, en somme.» «Je me suis simplement senti en confiance, de dire Houellebecq. Ce n’est pas un sentiment très habituel chez moi.» Et plus loin: «Sur la nécessité de se battre, sur l’engagement, oui, il m’amène à me contredire pas mal.»
Coup de génie médiatique pour les uns, livre-phare pour d’autres, Ennemis publics paraîtra chez nous le 4 novembre. On attend de feuilleter la chose pour commenter davantage.
Des ennemis qui arrivent à se toucher, c’est un peu comme de l’escrime finalement. En fin de compte faudrait peut-être parler d’adversaires. Ou d’ennemis publics mais pas privés.
J’ai lu la critique d’Assouline sur le bouquin, elle ne m’a pas particulièrement donnée le goût. Mais je vais attendre la tienne qui va peut-être me faire changer d’idée sur cette correspondance … j’aime tellement les correspondances !
Je suis justement en train de lire la correspondance d’un écrivain injustement méconnu: le Français Henri Calet.
Calet vivait dans la France de la guerre 39-45, il possède un humour noir, tendance gris, avec un style incomparable.
Il a écrit des romans, un journal, mais ce qui me plaît le plus ce sont ses chroniques. Reportages, réflexions… un journaliste poète et très subjectif.
Le pied!
moi aussi , j’aime les correspondances .. mais celle-ci si je puis me permettre , à une odeur de médiatique hors pair ..
ceci dit , pour ne pas mourir idiote , ( quoique blonde , la frontiére est mince ! ) , je vais lire ce livre …
personne ne peut s’entendre sur tout … non?
mais , créer des ponts , ils en sont capables , sinon à quoi ça sert de réfléchir ? ( question de blonde ! )