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Le match Houellebecq/BHL

Je ne suis pas trop Paris Match. Les week-ends amoureux de Clara et Nicolas sur les bords du Nil ou sur 5th avenue, je vis très bien sans en connaître les détails. J’ai pourtant sauté sur le dernier numéro, samedi, non pas pour Laetitia Casta en couverture, je vous prie de me croire, mais bien pour l’entrevue exclusive – il n’y en aura pas d’autre dans la presse française, paraît-il – accordée par Michel Houellebecq et Bernard-Henry Lévy à l’occasion de la parution d’Ennemis publics, fruit d’une correspondance entretenue pendant six mois, dans le plus grand secret, par ces deux monstres des lettres contemporaines.

Ces deux-là n’allaient pas s’entendre sur tout, on s’en doutait, mais, c’est plutôt touchant, les mots – et les maux – de l’un semblent avoir trouvé écho chez l’autre. «Le pessimisme de Michel, dit BHL, son retrait… Certaines des raisons qu’il donne de ne pas se soucier du cours du monde… Tout cela m’a ébranlé […] D’autant que cela faisait écho, je m’en apercevais en recevant ses lettres, à des tentations que j’ai pu avoir moi-même mais que j’ai, comment dire?, étouffées, censurées… Un moi possible, en somme.» «Je me suis simplement senti en confiance, de dire Houellebecq. Ce n’est pas un sentiment très habituel chez moi.» Et plus loin: «Sur la nécessité de se battre, sur l’engagement, oui, il m’amène à me contredire pas mal.»

Coup de génie médiatique pour les uns, livre-phare pour d’autres, Ennemis publics paraîtra chez nous le 4 novembre. On attend de feuilleter la chose pour commenter davantage.