Nous sommes en octobre 2000, si ma mémoire est bonne. Je reçois quelques amis à la maison pour un petit party d'Halloween, parmi lesquels François Couture, avec qui j'ai étudié en littérature à l'Université de Sherbrooke et qui est alors au beau milieu de l'aventure Effet pourpre, cette frondeuse maison d'édition qu'il a fondée quelques années plus tôt.
Une heure avant d'arriver, François m'appelle: «Ça t'ennuie si j'emmène Robert Gray et son chum?» «Bien sûr que non…» Ça me fait plaisir de voir l'atypique écrivain, dont je m'apprête à commenter le 3e roman (pour ceux que ça intéresse, je viens de retracer le papier).
C'est un bien drôle d'oiseau qui débarque peu après. Sympa comme tout, fier comme un paon mais s'intéressant à chacun et chacune, adorable quoi, Sir Robert Gray donne une couleur inattendue à la soirée. À un moment, lui et sa mie se mettent même en tête de réaménager mon appartement selon les règles feng shui…
Je ne l'ai pas revu depuis, mais c'est avec un réel chagrin que j'ai appris, hier, la mort de Sir Robert Gray. Il avait à peine 60 ans. L'Halloween sera en noir et blanc cette année.