La nouvelle a fait le tour du Québec à la vitesse grand V: nous ne l’entendrons donc plus, cette voix forte, dans tous les sens, qui commandait l’écoute et imposait la réflexion. Hélène Pedneault s’en est allée, hier matin, au terme d’une courte maladie. Beaucoup trop vite, c’est l’expression qui revient.
Je suis d’avis que nous l’entendrons encore longtemps, pourtant, que nous continuerons de la lire aussi: nous avons plus que jamais besoin de telles pensées, visionnaires et vigoureuses, qui ne tolèrent pas l’engourdissement de nos idéaux.
J’ai reçu il y a quelques minutes, de ma collègue et amie Constance Havard, un touchant message. Un hommage fort à-propos dans le concert des éloges…
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Bonjour à tous,
Vous avez sûrement appris le décès d’Hélène Pedneault aujourd’hui. On soulignera son activisme, son féminisme, sa dramaturgie et ses chroniques, entre autres. Mais elle était également une parolière douée.
J’avais envie de partager avec vous une magnifique chanson signée Hélène Pedneault, musique de Marie-Claire Séguin, qui l’interprète splendidement, évidemment. Comme les chansons de Marie-Claire Séguin n’inondent pas les ondes radiophoniques, peut-être ne la connaissez-vous pas ou l’avez-vous oubliée… Elle me hante depuis ce matin.
Un ange en exil
Dors ma douce
Dors ma belle
Les arbres poussent
La Terre est vieille
La vie parfois
A tellement froid
Dors ma grande
Dors ma tendre
Le soleil meurt
Dans chaque fleur
La vie parfois
S’enfuit de soi
Viens sur mon île
Ma difficile
Reste, reste, le temps est un fil
Viens ma fragile
Ma sœur d’argile
Nous ferons mentir l’inutile
Vois, le ciel est rouge
Vois, tout va, tout bouge
Les mots s’embrasent
Les corps se cassent
Les mains parfois
Manquent de doigts
Vois, les hommes sont fous
Vois, les hommes sont doux
L’amour est chaud
Prends son manteau
La vie parfois
Se moque de soi
Viens sur mon île
Ma difficile
Reste, reste, le temps est un fil
Viens ma fragile
Ma sœur d’argile
Nous sommes des anges en exil
En exil…
En perdant aussi tôt une grande dame, une femme forte et une intellectuelle ayant assumée toute sa vie la plus importante des indépendances (celle de l’esprit critique et pratique), le Québec perd un membre extraordinairement inspirant et combattif de son élite anti-establishment et anti-patriarcale.
La mort prématurée de cette femme de mots et d’émotions fortes devraient contribuer, je l’espère, à faire resurgir l’essence de ces plus importants combats.
Pour ma part, sa série radiophonique sous le thème de l’indignation, dont elle faisait l’éloge sur les ondes d’une radio publique qui n’a jamais réussi à reproduire (malgré la promesse de ses dirigeants lors de la conversion de la chaîne culturelle en juke box élitiste) le même type d’émission fleuve qui fait rêver, réfléchir et remémorer le passé en même temps.
J’en profite donc pour saluer au passage tous ceux et celles qui ont perdu cette énorme opportunité de rejoindre un public radiophonique par le biais d’émissions comme Passages, Paysages Littéraires (avec Stéphane Lépine et Robert Lévesque) ou Comme un Roman (par exemple).
Bref, en souhaitant que son implication politique et sociale vitale dans un groupe comme Eau Secours accroîtra le travail de vigilance citoyenne envers la ressource la plus vitale du Québec.
Mes hommages et mes condoléances à tous ses proches et ami-Es.
Une grande dame qui tombe dans un silence médiatique qui est aussi alarmant que sa présence a été essentielle pour la révolution féministe au Québec.
Je en connais pas l’ensmeble des oeuvres de Mme Pedneault. Par contre, je connais très bien cette chanson de marie Claire Séguin et je me dois de vous mentionner que cette chanson prend un nouveau sens quand je me la suis fredonnée.
Nous sommes toutes et tous en exil……
« Heureusement qu’on a réussi à lui fermer les yeux une fois pour toutes. […] Elle est tellement coriace
Comme toujours après un décès, il est de mise de glorifier une personne. Mais, dans son cas, c’est dommage de le faire post-mortem, car c’était un véritable talent. N’ayant pas peur de dire et d’écrire ce qu’elle pense, Hélène fut un véritable pilier comme militante féministe.
Portant bien souvent sur ses épaules, plusieurs causes à son honneur. Madame Pedneault, nous laissera un lourd héritage littéraire, digne de la réputation… plus qu’authentique d’une belle Québécoise!
Présentement en vacance je viens d’apprendre le décès de cette grande dame,je la connais pas beaucoup mais j’aimais l’entendre à l,occasion,on est toujours trop jeune pour partir , et ,si elle était malade , ses souffrances sont terminées ,c’est le seul positif ,que je voie à un départ ,si vite .Que Dieu ait son âme .
Sincères condoléances à tous ses proches.
Oui, c’est triste… mais combien d’autres personnes sont mortes du cancer avant elle? Et combien sont mortes après?
Le cancer n’est pas une maladie, mais un empoisonnement… il suffit d’arrêter de polluer et c’est terminé!
Mais Hélène peut se réincarner… même chose pour tous ceux qui sont morts… Mais ils risquent de mourrir de la même cause si rien n’est fait contre a pollution.