Qu'allez-vous lire durant les fêtes de fin d'année? De mon côté, comme d'habitude, je vais faire un peu de rattrapage. Tellement de bons bouquins en 2008, vous ne trouvez pas?
Sur ma petite liste, il y a déjà Le voyage dans le passé, cet inédit de Stefan Zweig paru il y a peu chez Grasset, Le week-end de Bernard Schlink et Les mots tremblent, le plus récent recueil de poèmes d'Yves Préfontaine.
Sur la vôtre il y a quoi?
D’abord, je dois dire que, pour moi, c’est la relecture qui correspond le mieux au temps arrêté de cette période de l’année.
En écho à mes vacances d’écolières que j’ai très tôt consacrées à la lecture – au désespoir de ma mère, qui aurait parfois préféré que j’aille jouer dehors, mais c’est qu’elle oubliait que la littérature ouvre un dehors bien plus vaste que celui de la cour arrière – je retrouve les livres qui m’ont faite. En pyjama, au lit, couchée par terre, dans les marches de l’escalier, entre deux brassées.
L’année dernière, il y a eu « Prochain épisode », « Le Nez qui voque », « L’Idiot ». Cette année, il y a eu « Poussière sur la ville », il y aura sans doute « Le voyage au bout de la nuit », peut-être « Les âmes mortes », peut-être « Les liaisons dangereuses ». Et j’ai bien envie de « L’attrape-coeurs ».
Je me rends compte en écrivant ceci que c’est devenu ma principale, pour ne pas dire ma seule, tradition du temps des Fêtes. Au delà de l’idée un peu évidente du « cadeau » que je me ferais, il y a surtout celle, plus importante, du temps de la relecture contre celui de la lecture. Relire, c’est bien sûr découvrir l’oeuvre sous un jour nouveau, mais c’est surtout se relire soi-même tel qu’on s’était d’abord lu à travers cette oeuvre. Si le temps de la lecture peut être vu comme une sortie – de soi, de son temps, de son lieu; c’est la lecture comme voyage de Michel de Certeau -, le temps de la relecture, plus circulaire peut-être, nous force à un retour sur nous-même.
Parce qu’on dira ce qu’on voudra, la littérature ne nous fait sortir de nous-même que pour mieux nous y ramener. Et c’est surtout ça, je pense, le véritable cadeau.
(Pardonnez les guillemets pour les titres; je ne sais comment formater l’italique ici.)
Mes lectures sont souvent reliées à mon travail. Ainsi, peu avant d’apprendre que le film ne sortait plus en janvier, je m’étais plongée dans « L’Instinct de mort » de Jacques Mesrine, dont l’écriture pataude et la prétention de l’auteur m’ont quelque peu exaspérée. Durant le Festival de Toronto, j’ai mis la main sur le recueil de F. Scott Fitzgerald, « The Curious Case of Benjamin Button and Other Jazz Age Stories ». En prévision de la sortie du film, j’ai donc lu la touchante et amusante nouvelle relatant l’étrange histoire d’un homme né vieillard. Je compte bien lire le recueil au complet durant mes vacances. Dès ce soir, je vais relire « Le Liseur » de Bernard Schlink, car, étrangement, en voyant l’adaptation de Stephen Daldry lundi matin, je me suis rendu compte que j’avais gardé peu de souvenir de ce roman que j’avais pourtant bien aimé il y a quelques années.
Les années de Annie Ernaux que j’ai acheté il y a deux semaines, feuilleté quelques pages au hasard et je me suis dit qu’il me fallait attendre d’être en congé, bien tranquille, pour délicieusement le lire.
Ce que j’ai lu en le feuilletant un peu m’a complètement chaviré. Je sens que ce bouquin va me rentrer dedans comme une tonne de briques.
Je suis un lecteur délinquant. Ce que ça signifie? Que je commence souvent des livres que je mets de côté, puis que je reprends un peu plus tard. Pourquoi? Souvent parce que je commence autre chose qui me plaît un peu plus, ou qui me convient souvent mieux à ce moment là. Mais la plupart du temps, je reviens terminer ce que j’ai commencé.
Pour les fêtes, donc, j’espère pouvoir…
-terminer Les années de Annie Ernaux. Il me reste environ 30 pages. Vous en faites pas, je me souviens exactement où j’étais rendu, et j’entends encore la petite musique de ces phrases lancinantes qui vous vrillent le coeur.
-terminer Le monde selon Garp de John Irving que je lis en ce moment et qui me rappelle La Conjuration des Imbéciles de John Kennedy Toole. Curieux, je n’avais jamais lu quoi que ce soit de Irving auparavant.
-La Bible de Néon, de John Kennedy Toole, à cause de John Irving.
Et si j’ai le temps…
-Dr Mukti, de Will Self, parce que Self n’est rien de moins qu’un génie. Un génie fou, parfois difficile à suivre, mais un génie pareil, bon.
Manon, tu as bien raison, Le liseur, c’était excellent!
De mon côté, je fais dans la littérature québécoise cette année: il y a d’abord Le ciel de Bay City qui repose sur ma table de chevet. Et puis j’ai fait une petite virée à la bibliothèque en fin de semaine:
Caïques (poésie)
L’été funambule (nouvelles)
Le Bestiaire (roman)
De belles veillées en perspective…
Joyeuses lectures et bonne digestion d’atokas!! 😛
Je vais terminer de lire L’Élégance du hérisson de Muriel Barbery. Je sais que je suis en retard, mais ce livre est vraiment très bien écrit.
Et puis je vais m’attaquer à The Road de Cormac McCarthy.
Alors voilà.
Bonne question!
Pendant les fêtes, je vais tenter de finir ma pile de livres inachevés.
-une bio sur Albert Londres par Assouline
-Un taxi la nuit (surestimé, à mon sens)
-un essai sur L’Osstidcho
-Le goût de la marche (chouette collection!)
Et peut-être autres choses, comme des boîtes de céréales.
Je suis en train de terminer Replay de Ken Grimwood. Un page-turner publié il y a une vingtaine d’années, terriblement efficace! L’histoire d’un gars qui revit sa vie sans arrêt, en se souvenant de ses autres vies. Un genre de Jour de la marmotte à l’échelle d’une vie et non d’une seule journée.
Ensuite, je suis en train d’amorcer un cycle de littérature belge.
Je commence avec petit bouquin dont le titre m’a immédiatement séduit: « La sexualité d’un plateau de fruit de mer » de Jean-Pierre Otte.
Puis, ce sera le recueil de nouvelles: « Nous sommes tous des playmobiles » de Nicolas Ancion.
Tout ceci entre des essais sur les médias (que je commence souvent, mais que je finis rarement, un peu comme David Desjardins).
CIAO!
Je lis au gré de mes déplacements, tout ce qui s’écrit, dans les livres, sur les murs, sur les visages. Le visage d’une belle femme me laisse sans mots, il faut bien que mon dictionnaire se repose de temps en temps.
Et rien ne repose mieux une belle langue que le silence ébloui de sa grande gueule.
Je lis les pubs de tempérance au dessus des urinoirs dans les bars et me voilà reparti pour un autre pichet.
Je regarde les photos de simples citoyens dans l’expo consacrée à Montréal au Centre Eaton et quel saga prodigieuse pourrait écrire la dessus un écrivain montréalais dont l’univers ne se résumerait pas aux alentours trop bien roulés( et bien récompen$é$) de son nombril universitaire.
Je vais aller relire André Gide, totalement hors circuit, ses voyages en Afrique, de toute urgence. On est dans les années 1920, et c’est pas croyable de voir cet aristocrate qui n’a jamais travaillé de sa vie, qui est représentant au Tchad d’un des empires coloniaux les plus sanguinaires de l’Histoire, se mettre de plus en plus en colère contre la France et dénoncer le sort abject fait aux Africains. Ce Gide-là, qui n’a rien de romanesque, qui se promène dans des villages impossibles administrés par des êtres corrompus à l’os, dans une jungle infestée d’insectes et de serpents, mais qui ne déchante jamais.Ce Gide à l’écriture majestueuse mais jamais grandiloquente qui s’étonne de tout, qui est tour à tour botaniste, ornithologiste, sociologue,qui trouve si beau le corps des Africains mais sans jamais tomber dans cette lubie pédéraste qui le diminueraà la fin de sa vie. Ce Gide loin de Paris et de l’ineffable François Mauriac, son tortionnaire avec qui il aura eu pourtant le courage, l’humilité d’entretenir avec lui une fidéle correspondance, ce Gide là possiblement le plus grand écrivain de langue française du vingtième siècle.
J’ai commencé à lire le dernier Marie-Claire Blais , « Naissance de Rébecca à l’ère des tourments » et je suis perplexe. Un tel torrent de mots, sans paragraphes, sans chapitres, était-ce bien nécessaire? Je vais essayer de le finir mais ce roman me fait l’effet, dès les premières pages, de quelqu’un en fuite éperdue loin de sa vieillesse prochaine, et qui voudrait emprisonner dans les mots toute la jeunesse d’un monde qui lui échappe. Je me demande si Marie-Claire Blais n’aurait pas été mieux avisée d’écrire un court roman vengeur où s’affranchirait chez-elle une haine du monde qu’elle ne veut pas voir en face.
Et puis, il y a l’hiver dehors, peut-être que je lirai rien de tout ça. Anyway, lire aujourd’hui, ça sert à quoi? Y-en a plus de livres…fuck!!!
Ma pile est haute, qu’est-ce que je vais mettre au-dessus ?
Mes cadeaux de Noël peut-être :
La Traversée du continent – Michel Tremblay
Le Ciel de Bay City – Catherine Mavrikakis
Mais vais-je pouvoir résister à cette dernière acquisition :
Stéphani Meunier : Et si je te demanderai la mer ?
Une dose de plus sérieux ?
Sortie côté jardin – Patrice Servant
Terminer en se rinçant l’oeil d’une fable amérindienne illustrée ?
Le vol du colibri de Michael Nicoll Yahgulanaas
Bon, c’est Nowell, alors je lis un truc du temps des fêtes.
C’est Nowell virtuel ces temps-ci alors je lis un auteur équitable du libre du nom de straberi :
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre20730-page1.html#page
Résumé de l’histoire ?
C’est simple :
Le petit Strabéri remet ça cette année encore en écrivant une lettre au Père-Noêl. Jusqu’à quand croira-t-il au Père-Noël ?
Parfois, il vaut mieux croire en ceux qui font le bien dans le monde…
Mot clés : elections, quebec, enfant
Noyeux Joel à tous !
p.s. : merci monsieur Malavoy de m’avoir fait un peu de pub dans le passé et d’avoir pris le temps de répondre à l’une de mes missives concernant la critique du dernier livre de madame vous savez qui dans le ICI
Merci à Steve Boudrias pour ce billet. J’aime bien aussi lire ses écrits sur inlibroveritas où il écrit sous le nom de syhemalik
http://www.inlibroveritas.net/auteur2573.html
De l’écran au papier, mon Noël sera agrémenté de lectures très diversifiées.
Je lis présentement le roman de Salvador Dali, Visages Cachés (jusqu’à maintenant un peu décevant).
Pour me reposer l’esprit entre quelques pages de bla bla aristocratique issus du cerveau de notre ami surréaliste, je m’offre une révision d’histoire mondiale avec le livre « Toute l’histoire du monde » de Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot. C’est là un livre très bien écrit par deux auteurs qui se permettent des analyses fort intéressantes de l’humanité.
J’espère avoir le temps de lire pendant les vacances ces livres qui trônent sur la tablette « à lire » de ma bibliothèque :
Petit voyage dans le monde des quanta (Étienne Klein)
Une brève histoire du temps (Stephen Hawking)
et
Les têtes à Papineau (Jacques Godbout)
Mais avant tout, écrire, écrire et écrire encore.
Joyeuses Fêtes
Strabéri