La semaine dernière, le musicien François Bélanger (Cougarettes, TangoCharlie) dévoilait en sons et images son nouveau projet solo Rivver.
Dans la vidéo pour la pièce Lamu, réalisée par Mathieu Grimard, on propose une série de portraits hypnotisants.
Un premier EP de Rivver est prévu le mois prochain. D’ici là, on écoute ça sur SoundCloud et on suit ça sur Facebook.
On a voulu en savoir plus sur Rivver alors on a posé quelques questions à François.
Est-ce que ça fait longtemps que Rivver est dans ta tête?
«Après plusieurs projets en collaboration avec d’autres musiciens (Cougarettes, TangoCharlie, Reinhard) dont j’ai, pour la plupart, exercé un leadership, je me suis dit que c’était peut-être le temps d’arrêter de faire des compromis. J’ai eu envie de faire ça seul sans aucune pression de réussite quelconque.
Le projet a débuté en janvier 2013. C’est en créant des beats pour Riot Gosling que les premières ébauches de Rivver sont apparues. J’ai créé beaucoup en peu de temps. Il y a des beats qui ne suivaient pas trop la ligne directrice de Riot Gosling. C’est là que j’ai eu l’idée de faire Rivver. Pour le gros du projet, j’ai fait ça à moitié habillé dans mon salon avec un laptop et des écouteurs. Il y a d’ailleurs un côté « salon » et feutré dans les pièces. J’ai aussi été blessé par une rupture, ce qui a ajouté un côté sombre et torturé dans tout ça.»
La facture visuelle du projet est importante pour toi?
«En effet, mon idée était d’aller plus loin que la musique. Je voulais même faire une vidéo pour chaque pièce sur le EP. D’autres vidéos s’en viennent d’ailleurs, mais évidemment pas pour les six pièces. Je trouve que la musique de Rivver se transmet bien sur des images. Comme il y a plus ou moins de paroles, c’est plutôt un mood, une histoire très floue qui n’est pas racontée mais qu’on ressent. Je crois que c’est pour ça que les images renforcissent l’histoire.
Vas-tu faire des shows, créer un spectacle autour de Rivver?
«Je pense monter un set, mais je cherche encore la façon de présenter Rivver live. Ça m’intéresse plus ou moins de faire un « dj set » puisque j’ai plus un historique dans des bands. Je vais probablement trouver une manière plus intéressante de performer et ça implique évidemment un côté visuel.»
Explique-nous la technique appelée «chopped and screwed» qui modifie la voix, comme dans l’extrait Lamu.
«Le terme est lié à l’utilisation des tables tournantes. Certains DJ faisaient tourner le disque lentement pour changer le pitch, la hauteur de note des chanteurs pour qu’ils soient sur la clé d’une autre musique. Maintenant on peut le faire facilement autrement avec des logiciels.
Comme je ne voulais pas chanter moi-même pour Rivver et que c’est un projet solo, je me suis mis à utiliser tout ce qui me tombait sur la main au niveau vocal.
J’ai commencé à écouter beaucoup d’artistes soul et funk en réalisant l’album de Reinhard et avec Rivver, j’ai eu envie de marier les différents mondes. La musique froide et carrée de l’électronique et la chaleur des voix humaines que l’on retrouve dans la soul. J’ai utilisé des artistes provenant de l’époque motown comme Marvin Gaye et Diana Ross et quelques autres, dont je ne dévoilerais pas les noms, qui sont mieux dissimulés et transformés. Sur Lamu, il s’agit d’un poème en mandarin que j’avais enregistré pour un court métrage d’un projet du duo de réalisateurs Félix & Paul.»