BloguesLe blogue de Valérie Thérien

Lana Del Rey au Centre Bell: Hollywood-en-Québec

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Lana Del Rey a créé un mythe autour de sa personne depuis ses débuts en 2011. Originaire de Brooklyn, elle a une appartenance particulière à la Californie (sa plus récente pièce s’intitule d’ailleurs West Coast), elle joue la carte de la California girl bohémienne et libre, et décrit sa musique comme du «Hollywood pop». Hier soir, elle a installé ses palmiers et sa nonchalance au Centre Bell pour un concert d’environ 1h30. Ses fans, – en général des jeunes femmes de 18-20 ans ayant, pour nombre d’entre elles, le look Lana/Coachella (fleurs dans les cheveux, vêtements très légers à se croire en pleine canicule) -, ont un lien émotionnel assez fort avec l’Américaine (il y a eu des larmes derrière moi à deux occasions). C’est que Lana parle beaucoup d’amour dans ses textes, mais il y a aussi un côté profondément dark et fragile à tout ça («you and I, we were born to die», chante-elle sur la pièce-titre de son premier album). Très Roméo et Juliette.

Avec ce genre de matériel romantico-tragique, la chanteuse ne peut pas se permettre un spectacle à tout casser avec des chorégraphies élaborées, par exemple. Lana Del Rey est une pop star, oui, mais à des lieux des Miley Cyrus ou P!nk de ce monde. Toutefois, de là à pratiquement rester immobile en chantant ses pièces au milieu du Centre Bell, ben ça déçoit un peu. D’un autre côté, son matériel est suffisamment satisfaisant et accrocheur pour qu’elle y aille de ses hits comme Carmen et Video Games et que les cris stridents retentissent, mais l’émotion passe surtout puisqu’elle sait comment rendre ça spécial pour ses fans. Pendant le spectacle hier, à trois ou quatre occasions, elle est allée prendre des selfies avec les gens au parterre, en plus d’en embrasser plusieurs.

Je dois dire que je ne m’attendais pas du tout à un grand spectacle et ce n’en était pas un. Les musiciens étaient efficaces mais plutôt en retrait et la mise en scène n’est pas très convaincante. Pourtant, j’ai toujours trouvé la chanteuse fascinante pour ses idées de grandeur. À ses débuts en tant que Lana Del Rey, elle avait réussi à créer un mythe autour de sa personne avant même qu’on sache qui elle était. Plus récemment, elle a sorti de nulle part un impressionnant «court métrage» de 30 minutes. Pourquoi alors ne pas transposer ses grandes idées de quelque manière?

Bottom line: Lana Del Rey n’est pas une grande chanteuse, mais elle comprend comment être une star, ça oui.