Retour sur le FCVQ 2017
Je suis arrivée en fin de parcours du Festival de cinéma de la ville de Québec, mais l’énergie était encore palpable, l’accueil était chaleureux, les partys étaient forts plaisants et les projections en salle plutôt magiques.
À mon arrivée dans la Vieille Capitale, c’était soir de gala pour les gagnants de cette 7e édition du FCVQ ainsi que soir de grande première avec Pieds nus dans l’aube de Francis Leclerc, au Palais Montcalm. Pier-Luc Funk, qui était l’animateur-remplaçant de dernière minute de la remise de prix, a évoqué un début de carrière similaire entre le jeune comédien de Pieds nus dans l’aube, Justin Leyrolles-Bouchard, et lui. Francis Leclerc a agi comme un mentor pour les deux comédiens, mais dans des décennies différentes, en leur offrant leur premier grand rôle au cinéma (Funk était d’Un été sans point ni coup sûr en 2008). Disons que Funk n’a pas chômé depuis alors souhaitons à Justin que Pieds nus dans l’aube soit un aussi beau tremplin!
Le film est lui aussi une grande histoire de mentorat entre le jeune Félix Leclerc et son père, incarné avec beaucoup de sensibilité par Roy Dupuis. Le récit est construit en quatre temps, en suivant les saisons d’une année cruciale dans la vie du jeune homme. Brillant étudiant, garçon attentif et sensible, Félix est voué à un grand avenir. C’est sa dernière année en famille à La Tuque – et à côtoyer son fidèle ami Fidor – avant d’entrer au collège à Ottawa. Il découvre l’amour et les classes sociales – à l’époque au Québec, les Anglais étaient les patrons riches. Les décors et costumes sont absolument magnifiques et plusieurs scènes s’avèrent épatantes (lorsque la famille traverse un lac à cheval ou lorsqu’un animal doit être tué, par exemple). La richesse du scénario repose sur les relations qu’entretient Félix Leclerc avec son père, son oncle, son meilleur ami. Chacun lui transmet des idées ou des valeurs importantes lors de scènes plus intimistes. Et bien sûr, souvent, à cet âge, les apprentissages et leçons de vie forment la personne que nous allons devenir. Beau film!
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J’ai aussi eu la chance de voir le gagnant du Grand prix international du 7e FCVQ, Sambá, du duo Laura Amelia Guzmán et Israel Cárdenas. C’est un film sur la rédemption, à travers la boxe, d’un homme qui revient en République dominicaine après 15 ans en prison étasunienne. Le quatuor de personnages que forme le récit – l’ex-prisonnier Cisco, son fils fouteur de trouble, son entraîneur qui a des problèmes d’argent et la propriétaire du gym de boxe – est absolument captivant, tous sont intelligemment nuancés. La quête de Cisco, devenir un champion de boxe malgré qu’il ne soit plus si jeune, devient une quête commune. C’est comme si son succès allait tous les sauver. Un grand bravo au travail d’interprétation tout en subtilité de l’acteur principal Algenis Perez Soto et d’Ettore D’alessandro – également scénariste et producteur du film -, qui joue avec grande passion le rôle d’entraîneur tourmenté.
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Snowbirds de la réalisatrice Joannie Lafrenière a aussi eu sa première au FCVQ la semaine dernière. Le documentaire, un fort sympathique portrait d’un groupe de «snowbirds» résidents de maisons mobiles en Floride, devrait être diffusé sur la chaîne Unis prochainement. On y rencontre des sujets fort attachants, drôles, aimants, qui veulent, au final, que s’évader du rude hiver québécois et vivre leur retraite en paix. Puisque la plupart ne connaissent pas plus de cinq mots en anglais, les snowbirds du film se retrouvent entre Québécois dans un quasi-enclos menacé par les tours à condo qui se multiplient aux alentours. On constate d’ailleurs avec surprise que les snowbirds ne vont que très rarement à la plage. Tout porte à croire que c’est l’esprit de communauté qui est avant tout bénéfique aux snowbirds. Un document rafraîchissant et humain, doté photographie et d’une direction artistique impeccables. À voir!
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Finalement, j’ai eu le temps d’attraper quelques courts métrages pendant le FCVQ. Énorme coup de coeur pour Min Börda de la réalisatrice Niki Lindroth von Bahr, court métrage d’animation qui met en scène des poissons dans un hôtel, des souris dans un restaurant, des singes dans un bureau de service à la clientèle et un chien dans un supermarché. Quatre tableaux musicaux complètement hilarants. Un autre court humoristique fort appréciable: Ringo de l’Espagnole Adrià Pagès dans lequel une grand-mère est convaincue d’être Ringo Starr. Finalement, mention spéciale au superbe Copa-Loca de Christos Massalas, présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, où une jeune femme mystérieuse est la reine d’une station estivale grecque abandonnée. Les images sont magnifiques et le récit est captivant et cru.
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Un grand merci au festival pour l’accueil! À l’année prochaine.