On s’en doute, une toute première œuvre a la difficulté à se frayer un chemin des étagères des librairies à celles de nos résidences. Si l’on s’appelle, Lise Dion, aucun problème, Josélito Michaud, pas plus, mais le pur étranger, lui ? À La Recrue du mois, on s’est mis dans la peau de celui qui a rêvé toute sa vie de voir son nom sur une couverture de roman. La première journée où l’œuvre trône en librairie, il a des palpitations. J’ai entendu des écrivains confier que dès les premières heures d’ouverture, ils s’installaient pour surprendre la première main fureteuse qui soulèverait le trésor de leurs mots.
La Recrue du mois, maintenant sous forme de webzine, existant depuis bientôt quatre ans offre une vitrine panoramique sur le paysage des premières œuvres publiées ici. Une équipe de 18 personnes, dont 15 rédacteurs venant de tous les horizons, consacrent temps, énergie, je dirais même ferveur, à lire et à commenter des premières œuvres fictives, et cela à titre complètement bénévole.
Est-ce possible de commenter toutes les premières parutions ? Vous ne le croirez peut-être pas, mais l’équipe de La Recrue (dont je suis) s’y emploie. Un répertoire est tenu au jour, fondation du site d’où s’érigent les différentes chroniques. Comment se choisit la recrue du mois est la question à 100 $ ! Comme tous les goûts sont dans la nature humaine, c’est par vote libre. Par libre s’entend sans discussion, en s’appuyant uniquement sur les résumés fournis par les maisons d’édition, chacun y allant de son vote anonyme via le tableau (Doodle). Le livre élu sera lu par cinq rédacteurs. Nous nous sommes donnés la consigne de ne pas échanger nos impressions du roman avant le jour X, ce jour étant le 15 de chaque mois. Les rédacteurs découvrent donc l’avis de leurs pairs en même temps que les visiteurs du site.
Le titre « La Recrue » sera sur la sellette durant un mois avec une mise à nue de l’auteur : ses antécédents, ses rêves, sa foi en son avenir. Son dossier de service de presse peut s’éplucher, lien par lien, étayant le moindre papier ayant fait allusion de l’oeuvre. Le traitement royal !
La mauvaise nouvelle est qu’il n’y a que douze mois dans une année et une possibilité de seulement douze recrues ! C’est peu, trop peu. L’équipe a donné un coup de barre dernièrement afin de couvrir le plus d’œuvres possibles, en mettant de l’emphase sur le repêchage. Cette dernière catégorie se résume à un titre pour un rédacteur. Ce mois-ci par exemple, cinq repêchages sont offerts :
Les bonnes filles plantent des fleurs au printemps, Claudia Larochelle
Les caprices du sport, Renald Bérubé
En région arctique et ailleurs, Laurence Gough
Atavismes, Raymond Bock
J’étais si bien, Nathalie Babin-Gagnon
Comme pour n’importe quelle magazine, certaines rubriques diffèrent d’un mois à l’autre et ce dernier numéro contient une entrevue avec une écrivaine mystérieuse, Hélène Rioux, un recensement de recueil de poésie, La victoire jamais obtenue – François Godin, et bien évidemment, une vedette du mois, cette fois place à : « L’amour au cinéma » d’Évelyne Mailhot de la maison d’édition Les Allusifs.
Vous ne connaissez pas cette auteure et ce titre ? Eh bien, justement, c’est parce que vous n’êtes pas encore passé à La Recrue du mois !
Comment avoir la mission de faire connaitre les auteurs québécois sans parler de La Recrue, hein Venise! 😉 J’ajoute que notre page Facebook (https://www.facebook.com/recrue) conviendra parfaitement à tous ceux qui aiment savoir ce qui se passe dans le monde littéraire québécois, et, en prime, être averti des publications de nos numéros! Bonne lecture!
C’est tellement une bonne idée. Et surtout seulement québécois. Ça montre que les éditeurs publient des premiers romans québécois, si on en doute parfois. Certains des auteurs dont La recrue du mois a parlé il y a quelques années sont rendus des valeurs sûres.
Les textes écrits ne sont pas que de simples billets ou opinions de rue, très bien documentés et bien rendus.
Vous me trouverez peut-être inculte, mais je n’avais jamais entendu parler de cette initiative, pourtant également intéressante que nécessaire.
Merci de partager cela. Non seulement ça donne un agréable coup de pouce aux auteurs inconnus, ça aide les personnes comme moi, amoureux de lecture, la possibilité de découvrir des livres que l’on aurait autrement ignoré!
@Stéphanie : Vous me voyez vraiment ravie de l’apporter à votre attention. C’est la récompense de mes efforts, je dirais plutôt nos efforts, car Maxime (premier commentaire) est le webmestre dévoué de ce site.