BloguesChez Venise

Pourquoi tenir à un blogue

Ou pourquoi tenir un blogue. C’est sûr qu’il faut y tenir solidement pour y consacrer tant d’énergie, tant de temps et d’argent. Bais oui, parce que le temps, c’est de l’argent ! Entéka, c’est ce que ma mère m’a toujours dit.

Je suis impressionnée par ce qui se passe dans la communauté du blogue @Voir. Clic, Clic, Clic … je lis et visite mon voisinage et réalise que des personnes, comme Josée Legault, pour la nommer, prennent le temps et la peine de répondre aux commentaires. Mais comment fait-elle !? Avec la fréquence et la longueur de ses billets ! Ouf…. Elle doit être fermement convaincue de son apport à la communauté. C’est ce que j’en conclus.

C’est facile de le déduire, puisqu’il m’arrive chose semblable au Passe-Mot. À chaque fois que je retourne à ma balance peser le pour et le contre, il m’arrive un paquet de reconnaissance bien ficelé. Et je continue. Un auteur qui me remercie, dont je sens la reconnaissance sincère, par exemple. Un lecteur content de ma recommandation qui recommande à son tour, et imaginez si ce lecteur est également un blogueur ! Les livres se suggèrent de blogue en blogue, les recommandations se multiplient,  un club de lecture tentaculaire. Comme il y a peu de lecteurs au Québec, chacun est précieux. Un roman de plus qui se vend a son importance.

Certains doutent que nous sommes à l’ère de la communication, moi, je n’en doute plus. Tu lances une info sur la toile et voilà qu’elle se multiplie comme les petits pains sur une certaine montagne. La vitesse de transmission se classe dans la quantité de la communication, pas la qualité, diraient certains. La qualité y est aussi, si on s’y arrête deux secondes. Sur la quantité, on risque encore plus de trouver la qualité. Même principe que le magasinage !

En considérant également que l’on reçoit plus de réactions à ce que nous émettons, on s’offre la chance, qu’on saisit ou non, d’améliorer la qualité de nos messages. Le jour où l’on est mal compris par une dizaine de personnes, qui nous l’écrivent parce qu’ils en ont la chance, on se pose des questions, si l’on n’est pas juché haut sur son piédestal. Dans la normalité, la quantité donne une chance à la qualité de naître.

Un blogueur n’écrit plus seul, une multitude de miroirs le reflètent, réfléchissent ses écrits. Je pense aux journalistes, le blogue est une bouche pyramidale. Toutefois, celui qui m’intéresse particulièrement est l’écrivain. L’auteur est de moins en moins un être solitaire derrière sa table, cloîtré entre les murs épais de sa pièce de travail. L’auteur est sur facebook, et tient assez souvent un blogue avant même de sortir son premier roman. J’ai eu la folie de calculer sur facebook combien j’ai de relations (dites « ami ») qui écrivent et sont édités : 124. C’est une proximité propice à l’échange.

Je commente des voisins, des amis, des relations, des étrangers qui, parfois, ne le sont plus après. Et, chose précieuse, par les blogues, les auteurs ont accès à l’opinion de leurs lecteurs.

Un ami tient un blogue – c’est d’ailleurs moi qui l’ai incité à le faire – il y engloutit ses loisirs en se demandant s’il n’est pas tombé sur la tête. Dernièrement, il a rédigé une longue, très longue critique sur l’album d’un auteur et dessinateur réputé, Delaf. Ce dernier est allé discuter avec mon ami sur son blogue La Lucarne à Luneau. À la fin de leur échange, l’auteur lui a dit que sa critique précédente les avaient fait réfléchir, la coauteure, Maryse Dubuc et lui. Le blogueur, PG Luneau a eu comme premier réflexe de ne pas le croire, de penser que l’auteur le disait par flagornerie. Delaf est revenu à la charge et l’a assuré que c’était tout ce qu’il y avait de plus sincère.

Voilà pourquoi, on tient à tenir un blogue. Et, en plus, on est 7 millions, faut se parler.