Il y a une journée des dictionnaires et c’était le 4 octobre ***. Je m’étais promise de prendre cette journée pour honorer mes dictionnaires, ces alliés, ces amis. Je leur accorde si souvent la parole, ouvrant leur gueule largement, même quand je n’ai pas de questions à leur poser. Il y a de grands gueules, de plus petites et, de certaines, sortent des images. À ma famille de dictionnaires s’est récemment ajouté quatre membres :
1) Multi-conjugueur : nouveau membre de la famille des Multidictionnaires qui fête ses 20 ans cette année. En plus, à l’achat de ce conjugueur (14.95 $), vous est fourni un code qui permet d’accéder sur le net à la conjugaison complète, à tous les modes et à tous les temps, des 5 000 verbes du répertoire de verbes + 111 exercices.
J’avoue mon faible pour le Multidictionnaire et son auteure Marie-Èva de Villers, dont se sent la passion de la langue. Son essai « Le vif désir de durer » est une belle démonstration de sa passion du québécois. Le Multi, plus qu’une encyclopédie énumérative, se veut un mode d’emploi de la langue française.
2) Le Mini Visuel français-anglais : Je craque pour l’attrayant aspect visuel, l’efficacité, tout en étant abordable (19.95$). Il est petit et lourd de sens : 13,500 entrées dans chaque langue, 5000 illustrations, 500 sujets. J’aime le tenir dans ma main pour tourner les pages épaisses et glacées, c’est sensuel ! C’est un petit prodige de condensé, d’un seul coup d’œil, le regard englobe une illustration claire et sa description dans les deux langues. Je m’amuse à mémoriser de nouveaux mots anglais, l’apprentissage devient plus aisé pour les personnes visuelles plus qu’auditives.
3) Le dictionnaire visuel + : Version du Visuel version 2011, avec un +.
Ce + est l’ajout de définitions et de notices encyclopédiques. Plus je le feuillète et plus je réalise qu’il est une encyclopédie bénie en ce sens que tu trouve un mot, sans le connaître, contrairement au dictionnaire « ordinaire » où il faut absolument connaître le mot pour trouver sa définition. C’est là l’atout majeur d’un dictionnaire visuel, et maintenant avec le +, les définitions sont bonifiées au point de ressembler à une encyclopédie. Nous avions acheté une édition en 2006 mais des images, ça devient désuètes plus rapidement que des définitions. Le look est maintenant modernisé et ça lui donne encore plus de gueule. J’aime le choix d’un volcan comme illustration frontispice, ça change des fleurs déjà abondamment utilisées. Le papier est maintenant glacé et les couleurs en général plus éclatantes et celles utilisées pour identifier les thèmes mieux définies (sur la tranche). Et je ne sais pas comment Québec-Amérique est arrivé à ce qu’il contienne + , en étant plus compact qu’en 2006.
4) Le Grand druide des cooccurrences : Alors là, ce volumineux membre de la famille est un ami intime ! Il couche à côté de mon clavier et je le dérange souvent. Pour trouver les compagnons d’un mot, merveilleux outil pour préciser une pensée floue ou un peu paresseuse. J’avais reçu Le Grand dictionnaire des cooccurrences de Guérin en cadeau, jolie brique verte et attrayante, le début de notre relation fut émoustillant, c’est à la longue qu’elle s’est gâtée. J’ai tout d’abord pensé que c’était moi qui lui demandais l’impossible et puis, j’ai fini par comprendre que son contenu était limité, que je m’étais laissé séduire par son apparence (typo grossie, pages épaisses et glacées).
Maintenant que j’ai ce grand Druide des cooccurrences, je ne pourrais plus m’en passer. Son couvercle bleu et l’illustration d’engrenage du mot « passion » s’ouvre sur 450,000 cooccurrences. Lorsque je cherche, je trouve, sauf en de rares exceptions où le mot est absent parce que rare. Tout à l’heure, j’ai cherché feuille (partie d’une plante), on m’a donné des compagnons épithètes, noms, sujets, compléments de verbe. Feuille (de papier) est une entrée distincte, pour plus de clarté. C’est imprimé en petites lettres, le papier est mince et mat, mais notre relation est riche, parce que ce grand Druide a du contenu (1,448 p) !
Druide est une toute nouvelle maison d’édition qui offre également des romans. Auparavant, seul Druide informatique existait (créateur du logiciel Antidote), ils ont donc mis le paquet pour cette arrivée sur le marché imprimé de la cooccurrence ! On sait combien la première impression est déterminante, c’est pleinement réussi et Livresquement boulimique, une des premières à le découvrir, est d’accord avec moi.
* * *
J’aimerais vous connaître sur ce volumineux chapitre des dictionnaires :
Quand jetez-vous ou donnez-vous votre dictionnaire,autrement dit, y a-t-il un jour où vous le considérer comme désuet ?
En avez-vous plus qu’un ?
Est-ce que celui que vous possédez est le meilleur d’après vous ?
Est-ce un cadeau que vous aimeriez recevoir ?
Que pensez-vous des dictionnaires électroniques ?
*** Clavier bien tempéré (Lucie) a rédigé un sympathique compte-rendu du colloque qui a eu lieu le 4 octobre.