Est-ce vraiment vrai ? Je ne me suis jamais posé cette question plus intensément que dernièrement. Je voulais vous en parler avant de publier ma récolte de romans québécois lus et commentés. Il y aura cinq titres, dont « Salut mon oncle ! » de Marie-Paule Villeneuve. Je ne connaissais pas cette auteure, du tout. J’avais lu sa mini-biographie, prenant connaissance qu’elle fut, jadis, critique littéraire. Elle est une journaliste, une vraie, pas comme moi qui me suis arrogé le titre de journaliste citoyenne.
Bien entendu, il y a plus d’une différence entre une journaliste et moi mais je vais en pointer seulement une : je n’ai pas de chef de pupitre, ni de correctrice. J’exécute le tout dans le plus pur bénévolat qui soit, ce qui fait qu’il arrive que des fautes de syntaxe et des coquilles se glissent dans mes textes. Personne pour corriger, ni le fond, ni la forme. J’apprécie à chaque jour l’ère des réseaux sociaux qui me donne des tribunes, mais j’ai appris à mes dépens que ça peut provoquer des frustrations chez certains. Parce que je n’ai pas gagné mes épaulettes.
Madame Villeneuve est venue commenter ma critique de son roman à deux reprises sur le Passe-Mot. La première fois, c’était à la limite de la politesse, la deuxième fois, c’était provoquant. Je lui ai répondu et ça a fait jaser le milieu. Le milieu, autour du milieu, dans la marge, et en pleine page. J’ai reçu des messages par Facebook, sur le fil et dans ma messagerie, par courriel et directement sur le fil de commentaires Le Passe-Mot. L’auteure, Mylène Gilbert-Dumas a même réagi par un billet sur son blogue, intitulé Lire ou ne pas lire les critiques, telle est la question prise entre l’auteure et moi, connaissant les deux.
J’aurais pu ne pas faire de cas de son premier commentaire, ne même pas lui répliquer, ça serait passé dans le beurre. J’ai fait complètement le contraire, j’ai porté notre échange à l’attention de tous, ce que je continue de faire d’ailleurs.
Nous sommes de la même nature, elle et moi, elle ne se lasse pas, ni moi. Même sur le blogue de Mylène Gilbert-Dumas, elle a commenté, j’ai commenté. J’aurais pu choisir d’être gênée de mes erreurs, puisque j’ai réellement fait des fautes de syntaxe dans mon texte. Mais de porter le démêlé aux yeux de tous a été ma réaction de défense, ne pas encaisser en m’écrasant. Si j’avais endossé cette attitude, je me connais, j’aurais été dérangée dans mon bénévolat et, en plus, c’est dans ma nature de dire les choses. De soulever les tapis, sortir l’aspirateur et retirer la poussière.
Eh bien, la conclusion concrète de tout ça, « Salut mon oncle ! », pour nommer le titre de l’œuvre est sur la sellette au Passe-Mot. C’est le billet le plus lu de mes bientôt 800 billets. Depuis, je me pose l’inévitable question : est-ce que j’ai fait de la promotion à cette auteure qui a manqué d’élégance ? Oui. Est-ce qu’elle va en tirer un avantage ? Je ne sais pas.
Mais, ce dont je suis certaine est que Le Passe-Mot jouit d’un surplus de fréquentation. Les statistiques le démontrent clairement, la courbe des fréquentations a augmenté depuis l’incident. Certains ne connaissaient pas Marie-Paule Villeneuve, maintenant, ils la connaissent. Certains ne connaissaient pas le Passe-Mot, maintenant, ils le connaissent. Et ça adonne que mon blogue est une vitrine pour les écrivains québécois et, qu’une vitrine, c’est fait pour être regardée, pour donner l’envie d’entrer.
Alors, sommes-nous quittes elle et moi ? On va dire que oui, puisqu’elle m’a aidé à aider, sans le vouloir, ses comparses auteurs. Et, j’ai entendu dire, et je le crois car dans son roman, elle fait allusion à des titres québécois, qu’elle a fait beaucoup pour notre littérature.
C’est pour dire, hein, comment il y a moyen de trouver des terrains d’entente.
Alors là… vous avez été habile dans votre maladresse! Si j’ose dire, Madame Landry.
Étonnantes, ces routes si souvent sinueuses que peuvent emprunter les parcours.
Et bonne journée.
Je souhaitais que vous veniez commenter.
Merci.
Et bonne journée à vous.
Jadis, mais c’était il n’y a pas si longtemps, un adage voulait que l’écriture, avec la politique, fût le seul métier auquel on se risquait encore sans détenir aucun diplôme. Sachant cela, je ne vois pas pourquoi, fondamentalement, il faudrait avoir un diplôme pour critiquer.
On peut deviner intuitivement qui est, du critique et de l’auteur, la poule et qui est l’oeuf. Et l’on sait que l’oeuf ou son éventuel poussin est plus dépendant de la poule que la poule n’est dépendante de l’oeuf.
Or, on sait bien que la plupart des nos Auteurs sont souvent écrivains du dimanche et que plusieurs d’entre eux ne le sont que par la force des choses. Ça nous donne une idée de l’état de la critique. Personnellement, force m’est de reconnaître que je serais meilleur si je n’avais qu’à me préoccuper que de littérature. Quant à l’argument de l’équipe derrière le critique l’aidant à ne pas faire de fautes, dois-je préciser qu’il est si faible qu’il ne devrait figurer en aucun temps comme premier argument, illustrant ainsi la vacuité du propos de son auteure?
On voit bien que Madame Chose appartient à l’ère prénumérique et on voit même qu’elle sort de ces Vieux-Continents si hiérarchisés. En ce qui me concerne, j’écris pour la revue Lettres québécoises et j’ai débuté comme critique de manière autodidacte, avec le site web lire.ca. J’étais alors – et je suis toujours – convaincu que n’importe qui pouvait se permettre de critiquer n’importe quelle œuvre, pour en dire quoi que ce soit (je n’ai pas écrit « n’importe quoi »!) D’ailleurs n’importe qui se permet de dire n’importe quoi à propos des arts plus mainstream, et cela me semble être un signe de vitalité des arts du cinéma et de la musique…
Vrai : j’ai lu beaucoup de blogues littéraires disant n’importe quoi, mais j’ai décidé de simplement les ignorer. Et je dois dire que si j’avais décidé d’essayer d’infléchir le cours des pensées de l’un d’eux, j’aurais pris tout de même la peine de mettre mes gants étant donné le travail désintéressé de la personne que j’aurais eu à critiquer.
On dit qu’il y a des critiques mesquines; des auteures le sont tout autant. Parlez, dame Landry! Écrivez…
Puisque vous semblez apprécier mes interventions, pas nécessairement toujours heureuses…, je reviens pour quelques mots.
Des chefs de pupitres, j’en ai eu. Pour avoir écrit plus de cinq cents chroniques et autres alors que je collaborais à diverses publications, j’ai compris que leur présence était indispensable.
De l’hebdomadaire «Finance» où j’ai longtemps été un collaborateur attitré, au journal Le Devoir où je plaçais des reportages dans le magazine publié quatre fois l’an abordant les questions financières.
Chez «finance», le chef de pupitre disait que mes textes coulaient de source… Car Perrier, ça invite tout naturellement à pareille petite blague…
Aussi, j’ai moi-même porté ce chapeau de chef de pupitre. À titre de rédacteur en chef de quelques magazines ou bulletins. Des publications d’associations et d’autres grand public. Rien de particulièrement excitant, toutefois…
Et c’est dans ce contexte de responsable de ce qui paraîtrait en bout de ligne que j’ai pu mesurer toute la marge qui existait entre la bonne volonté d’un collaborateur et l’aptitude à écrire. Il faut beaucoup de tact pour bien gérer un rôle de chef de pupitre. Savoir dire de belles choses tout en corrigeant le mal-dit…
À présent, comme vous Madame Landry, je suis mon propre chef de pupitre. Et puis, je vous avoue bien humblement que j’apprécierais avoir cette personne aux aguets qui me corrigerait au besoin. Pas sur le fond, car à cet égard je demeure depuis toujours intransigeant, mais au moins sur la forme.
Mais j’accapare votre temps… Désolé. Fallait pas m’ouvrir la porte, hein… ?
Je termine donc en vous mentionnant une auteure d’ici, du nom de Ode. Peut-être ne la connaissez-vous pas. Elle est une poétesse. Une chère amie. Et aussi lauréate d’un prix prestigieux pour un récent recueil.
Si vous me le demandez, je vous indiquerai ses coordonnées. Et vous serez à coup sûr ébahie. Car Ode fait aussi dans l’art plastique, la peinture et autres merveilles visuelles. Demandez… et vous recevrez.
Une bonne journée à vous, chère Mme Landry.
(En passant, je vous signale que je suis d’abord et avant tout un auteur-compositeur. Et que j’ai eu la grande surprise d’apprendre que deux de mes chansons ont été jouées – en 2012 – au Vietnam. Où je ne connais personne et où personne ne devrait normalement me connaître… La vie nous réserve des surprises…)
J’ai toujours du temps pour les personnes qui se présentent à moi aussi gentiment. Je ne soupçonnais pas que vous aviez fait tant de choses dans le domaine de l’écrit. C’est curieux quand même, on est là à échanger sur la toile, sans vraiment connaître les gens. Sur facebook, disons que j’apprends à connaître les personnes du milieu un peu mieux. En autant qu’elles désirent se dévoiler bien sûr.
Bien entendu, depuis l’incident, je fais encore plus attention. Mais faire attention prend encore plus de temps, cette denrée rare et précieuse !
Quand il m’arrive d’écrire à La Recrue du mois, webzine qui se veut une vitrine pour les premières oeuvres fictives québécoises, la rédactrice en chef, Lucie Renaud, révise mes textes. J’adore ces révisions qui me font évoluer puisqu’elle travaille dans le sens d’améliorer mon texte pas seulement bêtement le corriger. Elle a cette générosité. J’imagine aussi que l’on a des affinités, ou non, avec une correctrice. Elle nous comprends, va au-delà même de ce que l’on veut dire, ou passe à côté.
Je ne connais pas Ode, mais j’avoue que je ne lis pas de poésie. Si elle a récemment sorti un premier ouvrage, elle peut le proposer à La Recrue du mois qui couvre la poésie. L’on doit faire des choix dans la vie, et je couvre les romans bien sûr, les bandes dessinées parfois, et de temps en temps une biographie, pas de poésie.
Comme je reçois des services de presse pour la plupart de mes lectures, on attend impatiemment mes commentaires de lecture, alors je dois limiter mes lectures plus personnelles.
Merci de vous être présenté.