Tu les connais ces journées qui commencent très tôt et qui finissent trop tard? Cette envie de frapper dans le mur et/ou d’être particulièrement vulgaire avec la boîte à commande vocale dont toutes entreprises qui se respectent se dotent. (POURQUOI?)
Cette petite musique paisible, joyeuse (!!) ou l’on insère des conseils à la saviez-vous que? pour mieux placer un produit. Cette foutue machine qui donne des choix de réponses et qui comprend rien! J’appuie sur zéro… Je presse tous les chiffres! La machine refuse d’obtempérer pendant que j’égare de précieuses secondes… Le temps.
Mon mode de vie est réglé pour performer. Que dire de ma société? Le plus beau, la plus travaillante, les meilleures ventes, la voiture qui shine plus que le voisin. Quand la vapeur me sort du cuir chevelu, les toilettes sont un refuge considérable. C’est pas humain cette pression constante. Des plans pour en faire une maladie.
J’étais au Nicaragua il y a déjà quelques étés. Là-bas, le temps est un concept bien vague. D’abord parce que ça coûte cher avoir l’heure en campagne. Puis, parce que la tradition veut qu’un rendez-vous d’affaires est toujours de deuxième ordre. Ex : Rv à 4h avec le contre-maître? Possibilité de ne jamais se pointer si ton cousin t’invite à souper ou ta tante choisie de te jaser ça alors que tu sors de la maison. Les humains avant le travail, point. J’ai pas réussi à ramener leur train de vie malgré tout ce que je m’étais promis. Ça dû sonner aux douanes à Miami : 500 ml de temps axé sur les êtres humains. Confisqués. Y me reste toujours les maracas, mais les bonnes intentions ont pris le bord avec le hamac que j’ai laissé là-bas.
Un hamac, si utile en voyage et si encombrant dans mon appartement. D’abord, je mets ça où? Aucune chance que ça fitte avec la déco ce bout de tissus multicolore. Moi, j’ai un thème par pièce, une couleur. À l’image d’une recette que je connais depuis que j’ai l’âge de penser; steak-blé d’inde-patate, parce que c’est comme ça que ça marche! Un hamac, c’est synonyme de sieste, de rêveries. C’est dur à intégrer ici.
J’ai pas envie de déménager au Nicaragua; je l’aime mon Québec. Mais j’ai pas envie de voir l’avenir comme une course contre la montre, les rêves de côté, les valeurs de la compagnie tatouées sur le cœur. Contre le temps, je m’indigne.
Est-ce que la solution est syndicale?