Ces temps-ci, le reste du troupeau familial me qualifie d’ours polaire. Je dors la nuit, je fais une sieste l’après-midi et je me lèves pas avant onze et demi; j’hibernes. Je me sens pas la force de rien d’autre. De ce constat, la culpabilité…
Qu’est-ce que j’aurais pu faire de plus? Qu’est-ce qui va m’arriver si je n’avance pas mes trucs maintenant? Un giga-rush en janvier? Et puis les fêtes, c’est pas fait pour se reposer? Ses interrogations découlent d’une quête constante de la perfection. Lyna l’occupante trace un parralèle entre utopie et perfection (d’où l’importance d’oser vouloir changer le monde sans craindre le ridicule) :
Est-ce que tous les jours de ma vie je travailles pour être une personne parfaite? Oui. Je l’atteindrai pas mais à chaque jours, je vais être plus près de le frôler. Je veux être la meilleure personne possible qui soit pis je pense que le but ultime, quand t’as des enfants, c’est de s’arranger pour qu’il soit la version améliorer de toi.
Est-ce que la société que j’essaye de bâtir est utopiste? Peut-être. Peut-être que l’utopie est égal au parfait. Pis peut-être que je l’atteindrai jamais. Mais est-ce que mon but dans la vie c’est que l’être humain vive dans des meilleures conditions? Je veux qu’on aille un meilleur environnement pis qu’on soit plus en paix avec nous-mêmes.
http://soundcloud.com/veronique-voyer/occupy-montr-al-9
Utopie et perfection ne sont pas nécessairement habitants d’un même monde. Il y a des parfaits heureux dans leur monde pourri, et des imparfaits qui bossent dur dans le meilleur des mondes possibles.
L’imperfection est mon choix. Et les fautes d’orthographe y comptent pour rien. C’est l’audace qui s’avance ici, elle est toujours incalculable, et essentielle chez la jeunesse. Nous, les vieux, avons pas le droit de la revendiquer. Une seule utopie nous ouvre la voie, c’est celle d’une mort digne choisie par nous. En temps et lieu.
Il va falloir faire attention. Attention avec la vie, avec la mort, avec les jeunes, avec le pays. Attention avec les vieux, surtout, qui sont votre seule mémoire vivante du passé. Et attention à ceux qui crachent sur eux, encore ce matin comme ce parfait heureux dans son média pourri.
Notre pays , le Québec, voilà l’utopie imparfaite par excellence. Nous y sommes, consentants ou à notre corps défendant, peu importe
L’indignation n’a ni âge, ni patrie. Elle voyage dans l’esprit des hommes, à la même vitesse que leur propension à la surpopulation. On s’en va vers le pire des mondes impossibles, mes amis, et ça, c’est la perfection après l’utopie. Une tuerie sans fin sur une planète chauffée à blanc par un soleil indifférent. Notre lumière du jour, c’est le soleil. Nous feignons de l’ignorer, nous croyant les Dieux de LUNIVERT. Pas lui. Et la lune s’en rappelle à notre place, ce « soleil des statues ». (Cocteau)