Doit être à peu près cinq heures du mat’ sur Sydney. Le soleil se lève sur ma première vraie journée. Je dis vrai parce qu’hier, j’ai dormi tout l’après-midi! Jusqu’à ce que mon mate me réveille avec une bière à deux pouces de la face. Une bière Tiger avec un tigre dessus comme sur les boîtes de céréales! J’aimerais ça voir les pubs; j’imagines que ça doit contenir des filles en maillot qui font des bruits de tigre. Pis le lait est pas pire non plus, il est écrit 98,5% non-fat dessus, j’ai ri. Dans le même registre, il est interdit de jouer avec son Furby dans l’avion pendant le décollage à bord de Qantas Airlines! Anyways, le but de ce paragraphe était d’introduire les joies d’être jetlag… que voici.
Moi, je dors dans l’auto et dans le salon (même si y a pas de divan); j’arrives donc aisément à dormir dans l’avion, les genoux jammés, le cou cassé. M’endormir avant que l’avion décolle et me réveiller 14h plus tard comme si de rien n’était? Easy bacon. Arrivée au pays des palmiers et des bébittes dangereuses, je sortais de la plus grosse cure de stress par le sommeil ever. Partir sept mois en Australie, ça t’énerve le dedans de la mademoiselle qui a jamais fait ça!
Mais dans l’avion, c’était normal d’aller à Sydney, tout le monde faisait ça. Souvent même! Même la russe à côté de moi qui fait une maitrîse à l’UdM et qui se paie le caprice d’écrire son mémoire au soleil. Même la pasteure de l’autre bord qui s’en va retrouver son époux à Perth. Quand elle a écrit Wife sous la catégorie occupation de sa déclaration de douane, j’ai semi trouvé ça drôle… Elle enseigne le piano et prêche dans une église, pourquoi écrire wife sous la colonne occupation, est-ce vraiment prioritaire dans ses définitions de tâches? Anyways, je la connais pas trop, j’ai dormi tout le long!
Ce que j’aime vraiment d’être jetlag, c’est de me lever aux aurores. Me coucher tard et me réveiller avec le soleil, tout naturellement. Prendre le temps de faire ce que j’ai jamais le temps de faire. Un bon exemple? Regarder le soleil teinté les feuilles de palmiers d’un doux soupçon orangé pis soupirer. Un mauvais exemple? Relire des lettres/textos/messages facebook/emails de veilles histoires d’amour.
Être nostalgique alors que l’aventure commence à peine, c’est ça être jetlag. C’est ma définition. Ton corps se souvient que c’est l’après-midi à Montréal, que tu devrais pas dormir même si ici, c’est l’aurore. Tu te réveilles tôt, sur le pilote automatique. Comme un réflexe, mais inné. C’est peut-être pour ça que je relis des traineries sentimentales qui me rappellent le passé… Passé au pluriel où toi + moi se conjuguait au plus-que-parfait. Soupir.
Et que j’ai pas d’allure… Voir que j’ai l’intention de conclure ce texte sur ce genre de triste propos quand je passe mon premier hiver au soleil! Une fin un peu plus joyeuse?
Dans l’avion, j’ai bu du champagne! Gratis! En classe économique estudiantine! Deux bouteilles, format mini. J’aurais pu en boire pendant tout le vol mais bon, 22 heures de champagne cheap, c’est peut-être pas la meilleure manière de passer incognito aux douanes australiennes :
–Anything to declare, mate?
– Yes seur, I love Australiaaan champagn.