Cindy Bédard : Un amour qui ne veut pas mourir
Musique

Cindy Bédard : Un amour qui ne veut pas mourir

Une bonne étoile semble veiller sur Cindy Bédard. Cette jeune auteure-compositrice-interprète de Saint-Tite qui a assuré la première partie du spectacle de Patrick Norman lors du dernier FestiVoix et qui se produira au WideWood mettra bientôt le cap sur le Festival international de la chanson de Granby.

Il y a longtemps que Cindy Bédard nourrit une passion pour la chanson. Ce feu l’a d’ailleurs portée sur la scène de bien des concours, où elle a souvent fini bonne première: Secondaire en spectacle, Cégeps en spectacle, UQTR en spectacle, Le plus beau rythme de la Mauricie Rythme FM… Puis, un jour, la flamme s’est éteinte pour renaître plus vive que jamais.

C’est que la jeune Mauricienne a décroché un boulot dans la métropole, comme récréologue à l’Hôpital Sainte-Justine. "C’est drôle, le monde me disait: "C’est cool, tu vas à Montréal. Tu vas pouvoir développer ta musique." Mais ça a vraiment eu l’effet inverse. J’ai carrément arrêté quand j’étais là-bas. Je me sentais perdue. Je n’étais plus dans mon milieu. Je n’avais plus mes amis musiciens. Pour moi, Montréal, ce n’était pas inspirant du tout. Je n’étais pas dans un contexte qui était créatif pour moi. Ça a fait que j’ai arrêté de faire de la musique pendant un an. Je notais quand même des petites idées. Parce que c’était tellement différent pour moi que ça m’inspirait quelque part des choses, mais pas assez. Je laissais ça de côté. Je n’étais plus amoureuse de la musique. Quand j’ai décidé de revenir dans la région, je me suis payé une semaine aux Berges du lac Castor, dans les studios de création. C’était l’hiver. Et j’étais toute seule! C’était la première grosse tempête. Tout le monde me disait que je ne pouvais pas me rendre là avec ma petite Coccinelle. Il fallait que j’y aille, c’était une question de vie! Je me suis perdue. Quand je suis arrivée, je me suis allumé un petit feu, et il y a eu un déclic. Là, j’ai composé pendant une semaine. C’était la première fois que je faisais juste ça."

UNE BONNE FÉE

Depuis, les astres s’alignent toujours dans la bonne direction. Celle qui travaille présentement aux communications de la Corporation culturelle de Shawinigan a chanté en première partie de Patrick Norman lors du dernier FestiVoix, s’est classée pour la prochaine édition du Festival international de la chanson de Granby et a rencontré deux musiciens formidables: Isabelle Lefebvre (Trop loin d’Irlande) et Donald Dufresne (Sleepwalkers). Elle qui avait l’habitude de faire cavalier seul… "Pour moi, c’était comme trouver un amoureux: c’est dur. Il y en a beaucoup des musiciens que je trouve bons et que j’admire, mais avec moi…" explique-t-elle, avant qu’un représentant de charcuteries ne vienne interrompre l’entretien afin d’obtenir quelques indications routières. Puis, elle poursuit: "On s’est retrouvés les trois quand on a fait la première partie de Patrick Norman. Et c’était vraiment magique. J’avais des frissons. L’énergie passe bien."

C’est d’ailleurs avec eux qu’elle montera sur la scène du WideWood, à Saint-Boniface-de-Shawinigan. "On va sûrement faire le set up du show de Patrick Norman: des compos, sauf deux covers un peu country", réfléchit-elle. Des pièces récentes qui nagent dans un répertoire folk-country-pop et qui s’inspirent de sa vie personnelle. "Contrairement aux autres chansons que j’ai faites, là, le message passe plus. C’est plus clair, je crois", souligne Cindy, qui remarque que les spectateurs se sentent davantage interpellés par son nouveau matériel. Devrait-elle interpréter See You Again, son unique pièce dans la langue de Shakespeare? La réponse ne se fait pas attendre et est négative. "C’est vraiment un accident, et il ne se reproduira plus, insiste-t-elle. Je me suis fait prendre. À un moment donné, je jouais avec des amis autour d’un feu. J’avais une mélodie, mais je n’avais pas de paroles. Et j’ai commencé à chanter en anglais. C’est vrai que des fois, l’anglais, ça sonne bien. Mais je ne le ressens pas; ce n’est pas ma langue. Je suis vraiment plus fière si je réussis à faire une toune en français."

AU PAYS DES COW-BOYS

Cindy Bédard n’a jamais cherché à cacher ses origines. La conséquence: on lui appose souvent l’étiquette de cow-girl. Est-ce que cela l’agace? "À Granby, ils ont eu un coup de coeur pour ça. Mais, en même temps, je n’ai pas le look country, et quand je suis sur la scène, je n’ai pas des bottes Boulet. Une fille avec une guitare et un harmonica, on essaye toujours de mettre ça dans une catégorie. À Saint-Tite, ils sont super contents. Ça me fait un petit velours. Monsieur le maire, quand j’ai fait la première partie de Patrick Norman, est venu sur la scène pour dire comment il était heureux de ça et il m’a apporté un bouquet de fleurs! Je peux l’utiliser que je viens de Saint-Tite, mais je dois faire attention pour ne pas être juste ça", conclut-elle.

À voir si vous aimez /
Mara Tremblay, la voix de Laurence Jalbert, l’énergie pétillante d’Amélie Veille

ooo

LE WIDEWOOD: TOUJOURS SOLIDAIRE!

Parti de presque rien, le festival de la solidarité musicale WideWood revient pour une neuvième année, du 13 au 15 août, au 3020, boulevard Trudel Ouest à Saint-Boniface. "Beaucoup de gens d’un peu partout au Québec qui ont entendu parler de l’événement se déplacent pour venir chez nous, un peu comme un Rainbow. Le festival à la base underground se transforme tranquillement en événement non commercial et peu conventionnel, je dirais. Ce qui fait de lui un festival unique et grandiose, même s’il n’attire pas encore 5000 personnes, c’est d’abord et avant tout la vibe, l’esprit dans lequel se déroule tout le week-end ainsi que le montage et le démontage de l’événement qui est spécial, fraternel et artistique!" commente son organisateur et hôte Michel Lemay. Cette année, 25 artistes sont attendus, dont Cindy Bédard, Fabiola Toupin, Atomic Baobab, Basile, Madcaps et Les Siffleux de Marseille. www.myspace.com/widewood