Restos / Bars

Van Horne : La perle rare

Récemment ouvert dans le quartier Outremont, le Van Horne est un petit resto à la grande cuisine. Coup de coeur garanti!

Nous avons mis la main sur un petit trésor. Un restaurant qui pourtant ne paie pas de mine, vu de l’extérieur. Mais une fois entré, vous y serez accueilli chaleureusement, et allez découvrir une formidable gastronomie réalisée par un chef au travail éblouissant: Éloi Dion. Le jeune homme nous vient des cuisines du 357c, le club privé de Daniel Langlois. Il a aussi baroudé du côté de Singapour et de la France. Des expériences qui lui ont visiblement donné pleine maîtrise de son art.

La copropriétaire, Sylvie Lachance, est d’ailleurs contente de son choix. Cette grande gourmande qui nous vient du milieu culturel raconte qu’elle a organisé un véritable casting pour trouver le chef de ses rêves. Son partenaire, Urs Jakob, à l’âme fantaisiste, signe le décor du petit local aux murs blancs où sont exposés des objets d’art inusités: des portes de plâtre et de miroirs destinées au pavillon de l’Iran d’Expo 67, des assiettes en papier de Roy Lichtenstein, un portrait de Picasso signé Richard Bernstein et un grand totem venu de l’Ouest canadien. Impressionnant.

Au menu

Éloi Dion s’affaire dans une toute petite cuisine ouverte sur la salle, à l’éclairage clinique et d’une propreté impeccable, avec son aide-cuisinier et son plongeur. Il y concocte sa vision de la cuisine du marché. Un menu qui change fréquemment, axé sur la qualité des produits et des apprêts soignés.

En attendant les assiettes, Sylvie Lachance, d’une grande générosité avec chaque client, nous fait goûter quatre vins rouges, des importations privées, pour nous permettre de faire le bon choix.

Et voici les entrées. Les présentations sont d’une précision chirurgicale, d’une grande beauté. La première est végétarienne. Sur une fine couche de pâte de dattes aromatisée au garam masala, d’une forme parfaitement rectangulaire, est monté un mélange de pousses de bette à carde, de chou-fleur finement tranché, de cerises séchées et de copeaux de vieux cheddar. Les notes aromatiques sont légères et parfaitement équilibrées. Le chef est un funambule en pleine possession de son art! Le tartare de maquereau est aussi bien dessiné, saumuré au gingembre et accompagné de radis, de cornichons, d’une crème aigrelette au wasabi et surmonté d’une tuile de sésame légèrement sucrée. Note au chef: la douce saveur du poisson perd parfois l’équilibre devant la force des condiments.

Pour la suite, les plats sont tout aussi séduisants: les formes architecturales du pressé de lapin et de son râble roulé dans le bacon, la fraîcheur des gourganes et des pois mange-tout, la sauce savoureuse, la touche d’huile de pistache… un moment de bonheur. Le saumon sauvage, du sockeye frais, est un superbe pavé décoré d’une tapenade à l’olive noire et au citron confit, et cache des asperges croquantes et des rabioles finement râpées. Le tout sur un coup de pinceau de purée de pommes de terre à la crème sure. On craque!

Desserts

Et l’émerveillement continue avec un dôme de meringue craquante où se cachent une mousse légère à la mélisse et des framboises fondues, ou avec une verrine au chocolat léger, caramel salé, crumble de pacanes et mousse d’abricot et cannelle. Arrêtez!

Emballant /
Un souper presque parfait. Que dire de plus?

Décevant /
Puisqu’il faut y trouver un défaut: attention à la climatisation quelque peu déficiente pendant les débuts de soirées chaudes.

Combien? /
Comptez une quarantaine de dollars par personne, hors taxes, service et boissons, pour un bon deux heures de bonheur.

Quand? /
Du mardi au samedi de 17h à 22h30.

Où? /
Van Horne
1268, avenue Van Horne, Montréal
514 508-0828, www.vanhornerestaurant.com