Panache Mobile
Réinventer la cabane à patates frites et se réapproprier le casse-croûte des bords de chemins. Depuis trois étés, l’Auberge Saint-Antoine se rapproche des gens de Québec et de l’Île d’Orléans avec un concept unique réconciliant les deux solitudes: cantine et gastronomie.
Adulé par les critiques bouffe et vanté dans les ouvrages touristiques de toutes provenances, l’exquis menu du restaurant Le Panache de l’Auberge Saint-Antoine jouit d’une bonne presse plus qu’enviable. Toutes gueules fines et tous blogueurs foodies qui se respectent vous l’écriront: il s’agit là d’une des plus grandes tables de la Vieille Capitale. Point final.
Un savoir-faire maintenant désacralisé et accessible à toutes les bourses grâce au concept du Panache Mobile, sorte de pavillon d’été et réinterprétation monsieur et madame tout-le-monde du restaurant original. «Mon but est d’apporter la gastronomie à l’extérieur et d’aller vers les gens», clame haut et fort Julien Dumas, le chef exécutif du Panache qui, un an auparavant, reprenait le flambeau passé par François Blais. Un projet stimulant et un défi en soi pour ce gourmand de profession fort d’une riche expérience auprès des plus grands chefs de France comme Alain Ducasse.
Si une réputation de chic (et plutôt dispendieux) resto précède le Panache, M. Dumas se fait rassurant pour les portefeuilles un peu moins garnis lorsqu’il parle de son petit frère déployé aux deux adresses. «Avec une trentaine de dollars taxes non incluses, on peut avoir un repas complet avec l’entrée, le plat et le dessert. C’est aussi possible de goûter à notre célèbre guédille au homard pour seulement 18$.» Et pour arriver à offrir ces prix, l’équipe en cuisine ne verse pas dans la facilité. Au contraire: aucun détail n’est laissé au hasard côté fourneaux et la créativité qui a fait la renommée de la table demeure. Pas question de lésiner sur la qualité des aliments non plus, dit le chef. «Le fil conducteur, comme à l’hôtel, c’est les produits locaux qu’on utilise le plus possible. Les produits de saison, aussi. Comme l’asperge par exemple, en ce moment.»
Outre l’entrée concoctée à base du vert et longiligne légume, on note aussi des plats comme les grilled cheese au fromage de l’Isle-aux-Grues, le smoke and fish ainsi que leur désormais célèbre guédille aux homards. Trois must absolus, selon Julien Dumas, et tous trois disponibles aux roulottes Panache Mobile du bassin Brown et de Sainte-Pétronille. Sans parler du petit nouveau, le Café de la promenade Panache, qui vient tout juste d’ouvrir ses portes à la station des Cageux aux abords du fleuve Saint-Laurent et du boulevard Champlain. «Pour le Café, la famille Price voulait axer sur un menu santé avec des smoothies, des salades de pâtes et des sandwichs de pains complets.» Et ça tombe bien, puisque nombre de cyclistes, pêcheurs, joggeurs, promeneurs de chiens et adeptes de rollerblade y passent chaque jour.
Cuisine de rue?
Avec les derniers développements montréalais en matière de cuisine de rue — un projet pilote autorise pour la première fois la présence d’une trentaine de camions-usines dans la métropole dès le 20 juin, notamment — , le Panache Mobile a tout du défenseur de la cause pour Québec. Mais l’est-il vraiment? «On est un porte-étendard, parce qu’on a apporté le Panache hors des murs de l’hôtel. Ç’a été une petite déception de savoir que le projet était écarté par la ville, à Québec, parce que moi, je souhaite me rapprocher encore plus des gens. Mais bon, je pense qu’il vaut mieux attendre et s’assurer de bien faire les choses. Je pense aussi qu’il faut limiter le droit aux restaurateurs.»
Panache Mobile Île d’Orléans
1A, Chemin du bout de l’Île (Sainte-Pétronille)
Panache Mobile Québec
615, boulevard Champlain
Café de la promenade Panache
2795, boulevard Champlain, Québec