Pinokio : Le Petit Italien s’est refait une beauté
Alors que plusieurs nouvelles adresses ont ouvert récemment dans Outremont, le Petit Italien a décidé de prendre les devants en se renouvelant. Et si ça reste simple et accessible dans l’ambiance et les prix, c’est vraiment, vraiment délicieux dans l’assiette…
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2016 est l’année des changements pour la famille Lecoq, originaire de Belgique : alors que leur Café Souvenir est devenu le mois dernier La Pêche aux Moules, au tour de son voisin Le Petit Italien de faire peau neuve. À commencer par son nom – Pinokio est un petit Italien aussi, après tout… Bref, une toute nouvelle image de marque. L’autre gros changement, c’est l’arrivée d’un camion de rue, qui permettra notamment d’être présent sur de gros événements et de se faire connaître hors du quartier. « On voulait offrir quelque chose de différent de la cuisine de rue, aucun camion n’offrant de pâtes, mais on voulait aussi mettre en avant notre image familiale en proposant un menu pour enfant avec un jouet », explique Melvin Lecoq, le jeune gérant.
Côté menu, les habitués pourront retrouver les classiques italiens qui faisaient la renommée du resto… mais en mieux. En 18 ans d’existence, la cuisine de ce repaire italien s’était quelque peu laissée aller, reconnaît le gérant. Avec l’ancien chef, l’équipe a donc retravaillé le menu en y mettant plus de produits du terroir et de choses faites maison. « On voulait apporter de la nouveauté sans révolutionner, et marier le local à l’originalité des pâtes italiennes », explique Melvin Lecoq. Et c’est réussi. On s’est délecté des farfalles à l’agneau du Québec, où le citron confit vient relever la viande fondante du gigot par sa touche acidulée. Un accord osé et délicieux.
Mettre des produits d’ici dans des recettes italiennes, ça donne aussi des pennes aux cuisses de canard confit du Lac Brôme, ou des papardelles aux champignons sauvages du Québec. Les pâtes maison sont goûteuses et les accompagnements généreux – on ne cherche pas les champignons ou la viande au fond du plat. Le plus de la carte, ce sont les risottos. Un plat typique mais qu’on ne retrouve pas si souvent dans les restos italiens, qui font plutôt la part belle aux pâtes et pizzas. Pinokio propose notamment un risotto d’épeautre avec truffes noires et cèpes sauvages…
L’Ospitalità Italiana sur l’avenue Bernard
Le chef français Cédric Nieuvarts – qui a notamment travaillé au Palais de l’Élysée sous la présidence de Jacques Chirac – a le souci du détail : « Il utilise de l’épaule plutôt que du flan de veau pour ses fusillis au veau effiloché, c’est moins gras, il choisit du parmigiano de 24 mois et non pas 12, et il fait lui-même le fond de veau », assure Melvin Lecoq. Les portions sont copieuses, mais la carte propose des entrées et desserts plus légers pour accompagner un plat plus riche. Mention spéciale au tartare de légumes avec ricotta faite maison, une entrée très fraîche et originale, et au goûteux gelato au yogourt organique – fait maison aussi bien sûr.
Côté vins, le resto a sa propre bouteille, le Pinokio, un cru sicilien. Si la carte est fournie, on regrette cependant qu’elle ne se soit pas spécialisée uniquement dans les vins italiens, pour proposer un plus vaste choix encore et accorder entre eux recettes et crus compatriotes. Les vins français ou américains, on les voit assez non ? C’est cependant le seul bémol du petit Pinokio, qui reçoit ses clients dans un décor aux tons rouges signé Zébulon Perron – on adore le mur de gros pots de sauce tomate alignés contre les briques.
Le restaurant s’est par ailleurs vu délivrer la certification Ospitalità Italiana : ce titre est remis par la Chambre de commerce italienne du Canada aux établissements qui préservent l’intégrité de la vraie cuisine italienne et de son art de la table. Bref, quand des Belges décident de faire de la cuisine italienne avec des produits québécois et un chef français… ça marche !
Pinokio
1261, avenue Bernard Ouest – Montréal
514 278 0888