Fiorellino : l’authenticité italienne sur Laurier
« C’est comme ça que je m’imagine l’Italie », conclut mon accompagnateur ce soir-là en quittant le resto. C’est qu’on a eu tout en repas au nouveau Fiorellino, ouvert depuis quelques semaines sur la rue Laurier à l’emplacement du feu Laurier BBQ. Alors que la maison-mère, installée depuis trois ans sur de la Gauchetière, se veut plus haut-de-gamme, ce dernier-né s’annonce humblement comme un « restaurant – snack-bar ». On avait donc relativement peu d’attentes.
La vaste salle compte près d’une centaine de couverts, et au milieu trône un grand bar central. L’espace, signé par Moderno, est lumineux et contemporain, mais mis à part les tuiles blanches aux murs on est encore loin de l’Italie. Puis le ballet culinaire commence… Avec la carte des alcools d’abord, qui propose une sélection de vins uniquement italienne et bien travaillée. On repère dans ces importations privées quelques belles trouvailles qui changent des classiques – comme cet excellent Marrano de 2010, qui s’accorde à merveille avec la majorité des plats.
De l’accueil à la porte au service à table, l’accent italien chante dans toutes les phrases, bel avant-goût d’une cuisine riche en saveurs d’outre-Atlantique. On entame le repas avec des antipasti, servis très simplement dans des assiettes colorées. La salade de champignons crus, où les fins copeaux dans la gremolata aux pistaches ont des airs de tagliatelles au pesto, est une superbe entrée fraîche qui fera aimer les champignons aux plus récalcitrants.
On goûte également à des choux-fleurs frits agrémentés de pois chiches, un plat dont les textures rappellent des viandes. Dans les deux assiettes, le parmesan ajoute une belle touche gourmande. Du côté des pâtes (gnocchis tomates et basilic, et agnolotti farcis de courge musquée et ricotta ), les plats sont d’une simplicité extrême, afin de ne pas voler la vedette aux goûts. Les pâtes sont faites maison et les ingrédients pleins de saveurs, pour un résultat tout simplement délicieux.
C’est d’ailleurs dans la simplicité qu’on décèle le mieux le talent (pour tester un grand chef, demandez-lui donc une purée). On apprécie ici la texture des gnocchis, fondante mais avec juste ce qu’il faut de fermeté, la saveur ensoleillée de la sauce tomate, la légèreté des agnolotti qui contraste avec la richesse de leur sauce au beurre. Les présentations ne sont pas particulièrement travaillées – on n’est pas là pour ça -, et tout est dans le goût. C’est décontracté mais franchement savoureux, et le service reste très soigné pour un snack-bar.
On garde un peu de place pour essayer une des pizzas cuites au four à bois, qu’on peut apercevoir dans le fond de la salle. La pâte est mince comme on l’aime, le prosciutto tranché à la demande et donc pas trop sec, et le fior di latte joliment relevé par un peu de roquette et de parmesan – comme à Naples, souligne notre serveur. Pour finir le repas, on hésite entre un amaro typique d’Italie parmi la dizaine proposés à la carte, ou un café, puisque le serveur met en avant ses talents de barista (et en effet, la tasse vaut le détour).
Bref, une cuisine impeccable et des plats savoureux, imaginés par le chef exécutif Erik Mandracchia (passé notamment par le Pied de cochon, Bremmer ou Impasto). Les proprios du Fiorellino montrent qu’ils connaissent son affaire – on avait déjà été séduit par leur Jellyfish il y deux ans. On se rend donc au Fiorellino pour un petit repas de semaine, d’autant que le resto est ouvert tous les jours, mais aussi pour un souper du samedi soir, car la simplicité du repas n’enlève rien aux délicieuses assiettes et à la chaleur de l’accueil. Une très belle découverte qui vient encore rehausser l’offre culinaire de l’avenue Laurier Ouest…
Fiorellino
381, avenue Laurier ouest – Montréal
www.fiorellino.ca