À chaque anniversaire du massacre de Polytechnique, la question de la place des femmes en génie revient toujours à l’avant-plan. Étant donné la faible représentation des femmes qui étudient dans ce domaine, on en conclut en général que c’est en raison d’un manque d’intérêt ou de l’absence de modèle.
Or, le contraire est aussi possible. Il se pourrait que le génie attire une quantité disproportionnée d’hommes et que cela ait pour effet de diluer le nombre de femmes. Dans les deux cas, on se trouve avec une faible fraction de femmes, mais les raisons sont complètement différentes. Si cet argument est souvent invoqué pour expliquer la surreprésentation des femmes en éducation et en santé, pourquoi cet argument ne serait pas valable dans le domaine du génie et de l’informatique?
Il faut aussi se demander quel serait l’impact de la féminisation de ces professions sur le marché de l’emploi. En effet, si le nombre d’hommes ne diminue pas, la simple atteinte de la parité ferait augmenter le nombre de diplômés de 60 %. Or, ce nombre est essentiellement constant depuis 10 ans et contrairement à un certain discours, les évidences de pénuries se font rares. On peut alors se demander si l’objectif de la parité est plausible, voire souhaitable.