Au cours de l’entrevue avec Julie Brunet à propos de son projet Grenadine, on a également abordé les attentes envers son album, les étiquettes qualifiant sa musique et l’image qu’elle projette… bien malgré elle.
Pour tout vous dire, je me suis égaré en mentionnant un billet que la chanteuse Grimes a publié en avril dernier sur son Tumblr. Elle s’y disait écœurée du sexisme de l’industrie du disque et mentionnait notamment que son amour de la pop et de la mode y était considéré comme superficiel et que plusieurs musiciens, producteurs et autres personnes de l’industrie l’approchaient comme si elle était une artiste par accident qui avait besoin d’aide, etc.
Bien que – fort heureusement – Brunet ne croit pas avoir eu droit au même traitement, j’ai pensé publier sur ce blogue sa réflexion complète sur l’image de Grenadine, la réponse ayant été écourtée pour les besoins de l’article.
Bonne lecture!
Je ne crois pas qu’on m’a déjà approché pour ma «girliness», mais j’ai l’impression qu’on me perçoit parfois par ce filtre-là. Récemment, on me comparait encore à Zooey Deschanels même si je ne lui ressemble pas et même si ma musique n’a plus rien en commun avec She & Him. J’sais pas! Arrêtez de regarder des photos et écoutez les albums! (rires)
Ou encore, tu fais un show deep et intense et la critique à l’air de «adorable comme tout dans sa petite robe…» ou un truc du genre…
Je peux comprendre, par contre. L’image, c’est au moins 50 % de ce que les gens vont recevoir. Ça influence beaucoup.
J’essaie quand même de faire attention. Ce n’est quand même pas «super cutie». Je ne fais pas de «petite face» pour la pochette du disque alors que ça aurait pu être quelque chose de «cutie» ou de «rétro sixties». Ce n’est pas volontaire, par contre. Tu sais, la pochette de l’album, c’est la face que je faisais au moment de la photo et ça a adonné comme ça. (rires)
Je n’évite pas cette image. C’est juste que ce n’est pas «ça». Même que ce n’était pas ça dès le départ. Il y a peut-être certains trucs – les clappements de main – qui faisaient «ça» un peu, puis on dirait qu’à force d’en entendre parler, je me le suis approprié. «D’accord, c’est ça, mon image.» Je me suis mise à l’intégrer, même si ce n’était pas ce que je voulais au départ.
Depuis le temps, je me suis dit «fuck off». En 2012 (NDLR : une année où Brunet s’est rudement remise en question), j’ai passé l’année sans faire trop de spectacles. Je me suis dit : non, je ne me présenterai plus ainsi. Ce n’est pas moi.
Oh, si terriblement banal! Cent mille fois vu, dit et répété sous toutes ses formes depuis les débuts du showbiz, par des étoiles filantes autant que par des stars éclatantes ou par des nobody totales: « Je n’évite pas cette image. C’est juste que ce n’est pas «ça». ». Blablablabla.
Intolérable!
Grrrr… Elle est trop… irrésistible. Voilà ce que je voulais dire!