En août 2013, plusieurs médias canadiens rapportaient qu’une nouvelle réglementation des avis relatifs au marché du travail (AMT) pour travailleurs étrangers annoncée par le ministre de l’Emploi et du Développement social Jason Kenney faisait en sorte que les tenanciers de salles dont la fonction première n’est pas de présenter des spectacles (certains cafés, bars, etc.) doivent verser 275 $ par musicien étranger invité à se produire en spectacle au Canada. Montant qui s’applique également aux membres de leur équipe technique, logistique, etc. Une somme supplémentaire qui s’ajoute au forfait de 150 $ qui doit être défrayé pour les permis de travail de l’équipage. À l’époque, M. Kenney faisait valoir que sa mesure relevait du protectionnisme et qu’elle encouragerait l’embauche de musiciens canadiens. Parce que, c’est connu, à défaut d’aller voir un concert de Neutral Milk Hotel, on optera automatiquement pour un spectacle de Nickelback.
Une démarche qui, bien évidemment, avait fait couler beaucoup d’encre en plus d’énerver beaucoup de monde. À titre indicatif, une pétition sur change.org invitant le ministre Kenney à revenir sur sa décision compte aujourd’hui plus de 143 000 signatures.
M’enfin, bonne nouvelle pour ces tenanciers et les mélomanes, car le Globe & Mail rapporte aujourd’hui que cette réglementation a été remisée.
Invité à commenter la nouvelle, le député du NPD et musicien Andrew Cash n’a pas mâché ses mots. «Ils ont corrigé quelque chose de très idiot et qui n’aurait jamais dû être mis en place de toute façon. Le secteur musical n’abusait pas du programme des travailleurs étrangers temporaires et il n’y a pas eu de consultations avant la prise de décision du gouvernement. En fait, personne n’exigeait de telles mesures!»
Pendant ce temps, sur Twitter, des musiciens canadiens se disent soulagés par la volte-face.