Mondes oniriques : expérimenter le futur
De la réalité virtuelle à l’intelligence artificielle, les nouvelles technologies et les formes de narration audacieuses sont à l’honneur durant l’exposition Mondes oniriques, troisième partie de la série Sensory Stories présentée au Centre Phi.
Présentée en collaboration avec la communauté créative new-yorkaise Future of StoryTelling (FoST), cette expo contient 12 œuvres invitant les visiteurs «à déambuler dans l’espace, à habiter le corps d’une autre personne, à voler comme un oiseau ou à explorer des lieux secrets». Sans être trop rigide, la thématique générale de Mondes oniriques explore l’univers des songes, des souvenirs et des mondes fantaisistes.
Coup de génie imaginé par SpectreVision et Ubisoft, Transference nous plonge dans un récit troublant et labyrinthique. Tout au long de ce thriller psychologique, le visiteur doit retrouver les souvenirs de la mémoire corrompue d’un homme à l’obsession destructrice.
Moins angoissante, Dear Angelica est également portée sur les bribes du passé, alors qu’on atterrit dans la tête de Jessica, une adolescente qui se remémore les histoires que sa mère lui racontait quand elle était petite. Dans un tout autre style, Broken Night permet aux spectateurs de choisir les souvenirs qu’ils désirent suivre et inspecter au cours d’une enquête policière.
«Ce sont aussi des œuvres qui portent à réfléchir sur la limite entre le réel et le virtuel», explique Myriam Achard, directrice des communications du Centre Phi. «En réfléchissant à l’expo avec les gens de FoST, on s’est rendu compte que les œuvres immersives du moment étaient de plus en plus ludiques et mettaient souvent en relation plus d’une personne à la fois. La communion est donc très présente dans l’expo, tout ça dans le but de contrer cette fausse pensée que la réalité virtuelle isolerait les individus.»
Créée par Within, Life of Us est un exemple probant de l’interaction que désire mettre de l’avant l’organisation montréalaise. Immersion sociale retraçant «l’histoire entière de l’évolution de la Terre», le récit fait interagir deux visiteurs qui, graduellement, se changent en bactéries, en dinosaures, en singes, en humains, en robots.
Aussi vastes qu’hétéroclites et captivantes, les œuvres de Mondes oniriques se vivent et s’expérimentent plus qu’elles ne se regardent et s’expliquent. On pense notamment à Tree, qui propose aux visiteurs de faire «l’expérience de la vie d’un arbre, du semis à la forme mature».
Bref, même si elles ne se limitent pas qu’à la réalité virtuelle (on y retrouve notamment du gaming et des installations interactives), l’exposition témoigne de l’évolution certaine de ces technologies encore méconnues qui, en plus de révolutionner les jeux vidéo et d’ouvrir de nouveaux horizons artistiques, s’apprêtent à redéfinir nos façons de communiquer.
«(Ces technologies) sont là pour rester, ce n’est pas juste une mode passagère qui va disparaître du jour au lendemain», soutient Myriam Achard. «Chaque année qu’on présente un nouveau volet (de Sensory Stories), on remarque qu’il y a davantage de journalistes à nos premières. On est passés d’une dizaine il y a deux ans à une trentaine cette année. Ça montre que l’intérêt est grandissant.»
Mondes oniriques – jusqu’au 16 décembre 2017 au Centre Phi