Tout le Québec politique semble avoir pris pour acquis que des élections seront déclenchées le 1er août prochain. C’est fort possible.
Depuis des semaines les médias proposent les reportages habituels: qui se présentera, pour qui, où et comment. On décortique les jeux de coulisses, on analyse les annonces, les photos, les tweets et les statuts Facebook. On garde le score des démissions et des candidatures, des supposées « gaffes » et des prétendus « bons coups ». Tout ça en évitant, à quelques exceptions près, de discuter des idées et des options politiques en jeu.
Pour tenter de ramener un peu d’ordre et de clarté dans le paysage politique québécois à la veille des élections, il semble qu’on puisse situer les quatre principaux partis sur les deux axes majeurs de la politique québécoise: l’axe conservateur/progressiste, et l’axe gauche/droite.
L’axe conservateur/progressiste concerne ici la question identitaire.
Du côté conservateur, on trouve les défenseurs de l’héritage historique du Québec, qui se battent contre les assauts d’une menaçante modernité. Les conservateurs cherchent à accroître les mesures de contrôle linguistique, à réduire la présence de l’anglais partout (incluant à l’école), à freiner l’immigration ou à forcer les immigrants à adopter rapidement le « pli identitaire » québécois. Ils sont attachés aux traditions et nostalgiques des institutions de jadis. Ils se considèrent souvent plus Français que Nord-Américains et se méfient des Anglais et du libéralisme. Ils souhaitent que le gouvernement du Québec agisse autant que possible pour maintenir et imposer à tous une « culture nationale ». Ils considèrent régulièrement les « accommodements » comme déraisonnables. Ils s’accrochent au passé catholique du Québec (même quand ils ne pratiquent plus) mais sont méfiants face aux autres religions. Et ils détestent le multiculturalisme.
Contrairement aux conservateurs, les progressistes ne sont pas attachés à une définition fixe et immuable de « l’identité québécoise ». Sans nécessairement la renier, ils acceptent que l’histoire du Québec continue à évoluer, et l’identité des Québécois avec elle. Ils ne considèrent pas qu’il existe une « culture nationale » définie, à laquelle les nouveaux arrivants doivent rapidement et obligatoirement se conformer. Ils se sentent davantage Nord-Américains (ou citoyens du monde) que descendants des Français. Ils considèrent que la diversité enrichit le Québec et qu’elle le rend plus semblable à la planète contemporaine: hétérogène, fluide et interdépendante. Ils ne croient pas beaucoup à l’expansion de l’appareil étatique pour régimenter la langue et la culture. Ils acceptent sans amertume le rôle de l’anglais dans notre société et à travers le monde. Ils n’ont pas peur de l’immigration et ils détestent le monoculturalisme.
L’axe gauche-droite concerne le degré d’implication du gouvernement dans l’organisation sociale et économique d’une société.
Les gouvernements de gauche sont interventionnistes: ils réglementent, ils taxent et ils dépensent. Ils encadrent de près l’activité économique et ils créent des programmes sociaux qui redistribuent la richesse et/ou qui confient à l’État la responsabilité de certaines catégories de personnes (enfants en CPE, personnes âgées en CHSLD, etc). Ils aspirent à créer une société égalitaire. Ils créent des monopoles publics et limitent les initiatives individuelles. Ils s’opposent généralement au principe de l’utilisateur-payeur et préfèrent les services collectivisés. Ils se méfient généralement de l’entreprise privée et de la concurrence et confient une plus grande part de leur économie au secteur public.
À l’inverse, les gouvernements de droite sont en principe non-interventionnistes: ils réglementent moins, ils taxent moins et ils dépensent moins. Ils confient à l’État un rôle socioéconomique plus modeste, préférant laisser plus d’autonomie et de liberté aux citoyens. Ils considèrent que la création de richesse passe nécessairement par l’initiative économique personnelle et une économie qui récompense le travail, le talent et la prise de risques. Ils rêvent d’une société méritocratique. Les gouvernements de droite encouragent la responsabilité personnelle et sont généralement favorables à des mesures d’utilisateur-payeur. Ils valorisent la compétitivité et la performance et ont horreur du gaspillage et des structures bureaucratiques.
* * *
Où devrait-on placer les différentes formations sur ces axes?
Québec Solidaire est un parti idéologique principalement défini par ses positions de gauche marxiste. Bien qu’il soit officiellement souverainiste et qu’il défende à l’occasion l’héritage culturel et linguistique du Québec, l’ADN de Québec Solidaire est fondamentalement progressiste. Co-dirigé par un Iranien d’origine, les positions de ses militants sont à des années-lumières de la Fédération des Québécois de souche. QS carbure à l’idéalisme globalisé et son discours identitaire se rapproche davantage de celui des citoyens du monde que de celui de la Société St-Jean-Baptiste.
Le PLQ est un parti actuellement dépouvu d’idéologie claire. Parfois plus à droite, parfois plus à gauche, il s’est surtout défini, historiquement, par ses orientations fédéraliste et multiculturaliste. Le PLQ était le refuge de l’élite francophone, des anglos et des immigrants, qui trouvaient dans son discours progressiste un rempart contre le conservatisme identitaire du PQ, opposé à « l’argent et le vote ethnique ». S’il demeure progressiste au plan identitaire, le PLQ d’aujourd’hui gouverne au centre-mou, apparemment intéressé avant tout par la poursuite de son intendance confortable.
Arrivée récemment sur la scène politique, la Coalition pour l’avenir du Québec s’est d’abord définie sur l’axe gauche-droite. « Gauche efficace » ou « gauche responsable » — au Québec ces mots signifient centre ou centre-droit. La CAQ souhaitait mettre la question nationale de côté pour réformer les réseaux d’éducation et de santé, les finances publiques, etc. Bien qu’elle s’étiquette volontiers de « nationaliste », le positionnement identitaire de la CAQ est délicat: pour réunir sous une même tente des libéraux et des péquistes modérés, elle devait trouver un compromis entre le progressisme des premiers et le conservatisme des seconds. L’exercice est périlleux — surtout si l’on se fie au dernier sondage, qui suggère que les Québécois ne veulent pas entendre parler de questions identitaires.
Finalement le PQ, un parti qui, comme le PLQ, s’est historiquement défini sur l’axe identitaire, oscillant entre le centre-gauche et le centre-droit selon la personnalité de ses chefs. Le PQ est le parti naturel de l’indépendance et du rêve de citoyenneté québécoise qui anime encore une base importante de ses militants, dont certains considèrent leurs détracteurs comme traîtres à la patrie. Soutenu par le milieu syndical et défenseur attitré du modèle québécois, le PQ d’aujourd’hui propose un programme officiellement de centre-gauche, mais qui devra sans doute être recentré (comme en témoigne l’abandon du carré rouge par Pauline Marois) pour rallier les conservateurs de droite et de gauche.
* * *
Il va de soi que, dans le cadre d’une élection en chair et en os, plusieurs autres facteurs influencent le vote. Les qualités et défauts de candidats individuels. Le charisme des chefs. D’imprévisibles élans de sympathie ou d’antipathie populaire. La perception de corruption qui entache un ou plusieurs partis. Une polarisation de l’électorat sur une question précise ou des enjeux non-partisans.
On pourra même soutenir que ces questions déterminent l’issue du vote bien davantage que les orientations politiques fondamentales des différents partis.
Cela dit, pour une élection qui s’annonce comme la plus imprévisible et significative depuis plusieurs années, il semblait utile de positionner les partis sur les deux axes fondamentaux de notre politique, question de voir si, au moins là-dessus, tout le monde s’entend. (Probablement pas.)
Dans votre tableau vous catégorisez les partis politiques selon vos définition et perception de ce qu’est le progrès et le conservatisme. Soit, je respecte entièrement le droit à « l’erreur ».
Pour ma part j’observe, de un, que les candidatures ne se bousculent pas aux portes du PLQ pour devenir laquais du parrain John James contrairement à celles excellentes et progressistes se présentant au PQ et, de 2, le Québec n’a jamais été autant gouverné dans une idéologie conservatrice depuis 60 ans avec le PLQ formant le gouvernement depuis 9 ans.
Je ne crois pas votre axe conservatrice-progressiste identitaire.
Je suis un nationalise souverainiste sans nuance, et je ne comprend pas votre obstination à me caractériser de conservateur anti immigration, fermé sur le monde et haïssant les anglais. J’ai travaillé à l’étranger, ma copine est libanaise, j’écoute les bon films québécois et les bonnes séries américaines VOA sans complexe. Je discute avec mes collègues étrangers en anglais, sauf s’ils ont envie de pratiquer leurs français.
Je veux l’indépendance du Québec car j’en ai assez d’expliquer et même de défendre mon identité. Sauf en France et dans d’autre pays francophone, se présenter comme Québécois au lieu de Canadien est suspect, et je trouve que c’est problématique. Ce sera tout aussi vrai peu importe les courants conservateurs ou progressistes.
Donc, soit je suis le seul en mon genre, soit vous n’avez rien compris au nationalisme Québécois, M. Lussier.
Je crois que vous êtes sincère dans ce que vous dites et que c’est possible d’être souverainistes sans être conservateur et anti immigration, Mais le mouvement est rempli de ce genre de monde.
Je n’ai que deux mots pour vous répondre : Gérald Larose , le grand manitou du mouvement à qui Mme Marois a encore fait appel. Tant qu’un dinosaure syndicaleux, ancien religieux défroqué et haineux nationaliste renfermé occupera de telles fonctions, le mouvement sera facile à cataloguer malgré la bonne volonté de gens comme vous.Je ne comprends pas pourquoi cet homme est encore un porte-parole. Expliquez-moi cette contradiction ?
Je ne ressent pas l’obligation d’expliquer d’autre contradiction que les miennes. Dans tout mouvement politique, il y a des « extrémistes » fougueux qui tétanise les troupes, et des modérés rassembleur et posé, qui vont chercher plus de public. Pour chaque Larose, il y a un Paul Desmarais qui joue le même rôle de l’autre coté. On peut enfermer Larose et Desmarais dans une pièce et les regarder s’engeuler (en riant), ou bien se parler entre adultes plus raisonable.
Pour ce qui est de la supposé neutralité des propos de M Lussier, sa description de cette nouvelle axe est negative dans son extrémité « conservatrice », et positive dans son extrémité « progressiste ». Idem pour ses description gauche-droite, qui valorise la droite. Ce texte d’opinion est pertinent, mais pas neutre.
Mon opinion, non-neutre, c’est que ce texte réflète les plus vieux préjugé sur le mouvement souverainiste: son replis identitaire. Les souverainistes ne rejette pas l’influence du monde extérieur en général, ils rejettent l’influence du Canada en particulier. Je comprend que les canadiens préfère croire que nous rejetons tout le monde, c’est plus facile pour leur égo. Mais que des québécois adère a ce préjugé me consterne chaque fois. Combien de néo-québécois vont devoir se faire élire sous une banière souverainiste pour vous convaincre?
@ Ian
Au lieu d’écrire des tomes , il serait peut-être temps de partir votre propre blogue.
et si, plutôt, tu tentais de contrer les arguments de ian, victor?
n’intégrerais-tu pas, ce faisant, la catégorie des commentateurs pertinents?
C’est peut-être parce qu’il a des choses plus importantes à faire que de décortiquer ces trucs, hein Calinours?
@jean
peut-être, ou peut-être pas.
tu n’en sais rien, jean.
pourquoi ne pas laisser victor répondre, jean?
merci Jean vous avez tout à fait raison, calinours répond à tout partout et jamais avec des arguments étoffés, c’est du gnan gnan gnan , il ne commente jamais le papier original mais passe son temps à narguer les non-socialistes et non-souverainistes.
M. Lussier écrit de façon lucide et étoffe bien ses arguments, c’est pourquoi Calinours ne lui répond presque jamais.
Mais pire encore c’est notre Gascon national qui voit des complots capitalistes/fédéralistes dans sa soupe et qui pense sérieusement que Falardeau est le plus grand intellectuel qu’ait produit le Québec !àPitié.
@victor
en quoi médire sur le compte d’honnêtes blogueurs anonymes te sert-il, victor?
@jean et @victor
avant que vous ne partiez sur une dérape ad hominem, il était question ici de la valeur de la contribution de ian, désormais effacée. je demandais à victor si, au lieu d’attaquer bassement, il n’aurait pas mieux fait de contrer les arguments présentés.
qu’en pensez-vous?
Calinours,
Quoi? Qu’est-ce que tu veux?
« « Du côté conservateur, on trouve les défenseurs de l’héritage historique du Québec, qui se battent contre les assauts d’une menaçante modernité. »
Je ne crains pas la modernité je ne haïs pas les anglais, pourtant, je suis pour la souveraineté du Québec et la défense de la langue française. Je crois dans la diversité plutôt que dans le conformisme et l’assimilation. Si je crains une chose c’est l’aplanissement des cultures vers un modèle unique, anglo-saxon dans le cas présent, à cause de sa tendance hégémonique. Et je ne me sens nullement conservateur même si je considère important de connaître et de prendre conscience de notre héritage culturel.
C’est bien de tenter d’éclairer un peu la terminologie politique mais faut bien comprendre que de catégoriser de cette façon ne rend compte d’aucune réalité. De plus, cette simplification excessive conduit l’un et l’autre à utiliser ces modèles pour cracher sa haine du camp adverse sans tenter d’en comprendre les aspirations. « Vouloir expliquer le monde c’est comme tenter de rentrer dans fleurs dans un pot à coup de marteau » CB.
Vous êtes donc, comme beaucoup de souverainistes, un progressiste. Pourquoi y a-t-il autant de progressistes souverainistes « égarés » au PQ ?
Pour des raisons historiques:
– le PQ est bien ancré et a longtemps maintenu le « monopole » de la souveraineté (il cherche encore à défendre ce monopole d’ailleurs avec l’argument du « vote utile » et les affirmations « QS n’est pas « vraiment » souverainiste »
– il a longtemps incarné les espoirs d’indépendance des Québécois et c’est difficile de couper le cordon ombilical et de changer le véhicule de nos espoirs
(Aller à QS, c’est un peu comme recommencer la bataille au départ avec un parti jeune qui doit tout rebâtir)
– parce que le PQ a plus d’argent, de membres et d’organisation, il est certain qu’il a plus de chance de prendre le pouvoir. Et il est facile de vouloir aller par le chemin le plus court: voter pour un parti ayant de bonnes chances d’arriver au pouvoir même s,il met continuellement la souveraineté de côté, plutôt que de se « risquer » dans un parti plus jeune, moins riche et moins connu, même s’il est plus ferme sur la « cause ». On a tendance à être impatients, surtout après avoir attendu si longtemps.
– Si le PQ fait partie de la « contestation acceptable » pour les riches et puissants, ce n’est pas le cas de Québec Solidaire qui subit, depuis sa fondation, un boycott de la part de la plupart des médias. Ce n’est que récemment, avec les actions d’Amir depuis son élection (tenir tête à H-P Rousseau, à Bouchard, etc.) que certains médias ont commencer à en parler…en mal
(Il parait que Québec Solidaire est un nid de communistes staliniens et d’islamistes radicaux. N’importe quoi, mais ça laisse des traces dans les perceptions).
M.Lagassé, faut pas se faire d’illusion, la souveraineté n’est pas populaire en ce moment. Il faudra un bon travail d’éducation, ou de rééducation, avant que l’idée d’un Québec autonome refasse un bout de chemin. Beaucoup de gens craignent d’enfermer le Québec dans un ghetto francophone alors qu’ils accepteraient volontiers de l’enfermer dans un ghetto anglophone (ce qui est déjà une réalité partout en Amérique du nord). Et puis le discours néolibéral du chacun-pour-soi trouve une bonne emprise dans une population de plus en plus individualiste et narcissique. Ça devient facile d’exploiter les populations lorsqu’il n’y a plus aucune solidarité. Ce sont nos valeurs qui sont en cause. Quand un gouvernement réussit à diaboliser un mouvement étudiant, il faut se poser des questions sur la puissance de ses outils de manipulation mentale, pour ne pas dire de propagande (qu’on soit d’accord ou non avec les revendications étudiantes). Je crois qu’un changement de gouvernement sera déjà un pas dans la bonne direction.
Une analyse plus systématique pourrait être effectuée via la grille de politicalcompass.org.
Oh dear God…
Quel site de référence biaisé!
Quelles questions bidons!!
C’est atrocement, terriblement, affreusement mauvais comme suggestion pour ses repères politiques….un site avec autant d’intelligence qu’un sac de marteaux.
@jonathan
peux-tu donner des exemples de questions bidons stp jonathan?
Radio-Canada a mis en ligne sa boussole électorale. Et ils ont, bien sûr, mis Québec Solidaire dans le même quadrant que le PQ, ON et QS. Votre pseudo-axe identitaire ne semble pas faire beaucoup d’adepte…
Tenir pour aquis et non prendre pour aquis.
L’expression prendre pour acquis est la traduction littérale de to take for granted. En français, il est plus idiomatique de dire tenir pour acquis.
Vous avez complètement occulté #OptionNationale. Remarquez, c’est peut-être aussi bien, ça leur épargne une pauvre analyse.
Pourquoi cette insistance identitaire envers #QuébecSolidaire? Souligner qu’Amir est Iranien et lier ça à la Fédération des Québécois de souche? Je trouve ça puant, ce propos. Vous ne nous dites pas si CAQ et PLQ sont proches de cette Fédération? Voire le PQ ?!? Votre commentaire envers #QuébecSolidaire fait plutôt dire que l’idéologie est dans votre œil, Jérôme Lussier, et c’est laquelle?
« Le PLQ gouverne au centre-mou »… No kidding?!? #Loi78 #PlanNord #Santé #Schiste #Pétrolia #HydroQuébec => RIGHT.
« le positionnement identitaire de la CAQ est délicat »: ah qu’en termes délicats cette chose est dite… Lussier, caquiste? Quels ménagements envers la CAQ. Qui n’est qu’une #GirouetteIdéologique cherchant à cacher son libertarianisme.
Plus juste en parlant du PQ, mais trop tendre. Lussier, péquiste droitiste déçu espérant refuge auprès de la CAQ?
Je vous ai lu meilleur.
@Danielle
— J’ai préféré m’en tenir aux quatre partis principaux. Selon le dernier sondage que j’ai lu (Devoir, 16 juin), Option Nationale est à 1% des intentions de vote, ce qui est trois fois moins que le parti Vert, dont je ne parle pas non plus. Libre à vous de placer ces formations sur les axes que je propose. Personnellement, je placerais le PV dans la gauche progressiste, et ON qqpart dans le centre-gauche conservateur (mais sans doute moins que le PQ).
— Je pense que vous avez mal interprété mon commentaire sur QS. Je remarquais *justement* que les considérations identitaires ne font pas vraiment partie de l’ADN de ce parti, dont l’esprit progressiste la fibre multiculturelle sont aux antipodes du nationalisme ultra-conservateur (et marginal) de la FQS.
— Le positionnement identitaire de la CAQ est effectivement délicat, ne serait-ce qu’au plan stratégique, dans la mesure où la coalition de François Legault essaie de rassembler des progressistes et des conservateurs modérés. Il ne faudra pas s’étonner, je présume, de la voir la CAQ chercher un équilibre entre ces deux pôles de la politique québécoise.
— Lussier péquiste déçu? Celle-là, je dois dire que je ne l’avais pas vue venir.
Je disais donc vous avoir lu meilleur, ce qu’est votre réponse à mon commentaire; il me paraît encore que vous avez introduit le sujet identitaire bien gauchement en soulignant les origines d’Amir. Du fait que ça ne fait pas tellement débat, ici, en tout cas pas comme ça a pu le faire en France sous Sarkozy.
Quant à votre délicatesse envers la CAQ, je n’en démords pas; il ne s’agit que d’une incohérence opportuniste de leur part.
Évidemment que je ne connais pas vos allégeances politiques, mais cet article pourrait paraître écrit par un nationaliste de droite déçu par le PQ et se croisant les doigts pour voir en la CAQ le parti espéré. Je peux certes me tromper, toutefois si ça a plu à Johanne Marcotte, je me dis que mes impressions ne doivent pas être totalement nullles.
@Danielle
Je soulignais l’origine iranienne d’Amir Khadir pour illustrer que QS n’était pas un parti conservateur au plan identitaire. Un parti profondément nationaliste et traditionnel aurait sans doute de la difficulté à se doter d’un chef d’origine étrangère.
(À cet égard le comité stratégique du PQ formé il y a quelques mois — et composé de 12 Québécois francophones de souche — était assez révélateur:
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/343178/mise-sur-pied-d-un-comite-strategique-sur-la-souverainete )
Pour ce qui est de ma prétendue allégeance nationaliste conservatrice, je vous réfère entre autres à ce billet de décembre dernier, qui m’avait attiré les foudres d’à peu près tous les nationalistes conservateurs du Québec:
http://voir.ca/brasse-camarade/2011/12/04/doleances-pour-un-quebec-depasse/
Bien, lisant vos deux réponses et relisant ce que vous aviez écrit au départ, je constate que si j’ai autant tiqué, c’est dû au fait que la question des origines ne vient pas sans maintes connotations, souvent péjoratives, tout comme la qualification d’idéalisme, fut-il globalisé. Avec vos ajouts, substantiels, je ne jurerais pas avoir mal lu 😉 mais ceux-là assurent certainement la bonne compréhension de votre article.
Oui, la formation de 12 Québécois francophones exclusivement de souche de comité stratégique du PQ était particulièrement désolante.
Quant à l’allégeance que j’ai pu vous prêter …PULVÉRISÉE à la lecture de cet excellent texte que je n’avais pas eu l’heur de lire. Ça me plaît rudement, MerSea!
Merci également pour ce fairplay bien tempéré qui fut le vôtre à mon égard. Au plaisir (du moins pour moi) !
Plaisir partagé. À la prochaine.
Cela dit, je maintiens que le PLQ n’a rien d’un parti de centre mou.
Que penser effectivement de chère tante Pauline qui abandonne le carré rouge?
C’est une manoeuvre qu’on a déjà vue chez eux par le passé; au lieu d’avoir une position nette, tranchée, claire, on tourne autour du pot, on utilise des enrobages pour dire des choses déjà connues. On mise sur l’ambiguité. Ils espèrent ainsi aller récolter les électeurs que les plate-formes plus précises d’autres partis auraient peut-être rebuté.
Et comme à chaque fois qu’on entre en période électorale, le mot ‘souveraineté’ disparaît, pour être remplacé par l’expression ‘bon gouvernement’.
Encore la même affaire usée, quoi… ZZZZZZ, je dors au gaz de schiste.
Je trouve çà amusant que malgré toute l’insatisfaction ressentie au sujet des libéraux, notre cher PQ ne vole pas plus haut!
Autre idée:
La FQS? Wow! Sans blague!
On voit vraiment qu’avoir une page web ne coûte plus rien maintenant!
Un autre avantage du numérique: c’est qu’on ne voit presque plus de tracts Marxistes-Léninistes collés sur les boîtes aux lettres comme dans mon enfance…
Pour finir:
Je suis content de voir une chronique politique un peu plus neutre. Le Voir avait dérivé drôlement…
Elvis Bob Gratton. Comment pourrait-on cataloguer ce grand citoyen du monde ? Ce grand adepte du multiculturalisme pratiqué en anglais plutôt qu’en dans sa langue nationale, dans son propre pays. Héros par excellence de l’idéal fédéral armoricain-rocanadéen, franco-faune, canayen d’origine autocht-aune européenne française, parfait bi-dingue. Think big sti !!! Un progressiste conservateur d »extrême droite tenu en laisse à la gauche, aux pieds de son maître, grand adepte de la mondialisation économique imposée en anglais par les requins du capitalisme sauvage de la finance internationale à tous les peuples et citoyens du monde ?
@Jean-Pire
Heureusement que Falardeau l’a inventé Elvis, hein Jean-Pire? Sinon, ça t’aurais forcé à être original et moins répétitif, pilote automatique.
T’as pas l’impression de parler tout seul?
Tu devrais déserrer les dents un peu, ça te ferais du bien.
BEUEURT, vaut-il mieux seul exprimer une opinion, une pensée, que d’écrire pour ne rien exprimer du tout ?
@michel
falardeau n’a rien « inventé », michel.
il n’a que mis en scène…
jérôme!
d’abord ceci: http://tinyurl.com/7vnd2un
dans le vidéo, tu confirmes ne jamais avoir censuré personne.
tu le fais maintenant avec le bon ian, commentateur fort apprécié par plusieurs assidus des blogues du voir, dont moi.
tu as donc modifié, depuis, ta manière de gérer les commentaires qui t’irritent: tu les supprimes.
un petit billet sur ce sujet?
ça m’intrigue.
Ce qui est toujours intéressant dans vos billets, Monsieur Lussier, c’est cette volonté d’aborder les questions sans rechercher le flafla. Au risque de glisser, de déplaire par-ci ou par-là. Qu’importe. Un peu d’éclairage d’abord et avant tout.
Bien entendu, cela en fait râler. Surtout lorsque l’éclairage est perçu comme un parti-pris (à l’opposé du véritable parti-pris de qui voit tout autre chose que ce qui est ainsi mis en lumière).
Alors, on tire à coups de gros boulets d’indignation primaire sur le messager.
En ne servant pas le menu que l’on aurait voulu, votre cuisine s’en trouve dès lors douteuse. Vous cherchez manifestement à faire avaler des plats indigestes. Dommage, car moi j’apprécie énormément votre cuisine.
Mais persévérez, Monsieur Lussier.
Ce restaurant ne saurait qu’y gagner de vous avoir à titre de toque à ses fourneaux. Un peu de saine gastronomie, ça a toujours meilleur goût – et ça permet de faire découvrir des saveurs allant bien au delà du prêt-à-consommer trop souvent ingurgité sans y faire attention. Par habitude.
concernant le petit graphique, maintenant.
je crois jérome que malheureusement, il est inutile. dans le contexte actuel, je veux dire.
c’est qu’ici au québec, la corruption du parti libéral et l’appui à l’indépendance politique sont deux énormes enjeux qui occultent ceux que tu aimeraient nous voir débattre.
avant tout, nous avons besoin d’une bonne dose de normalité, c’est-à-dire un parti de centre-droite qui ne s’adonne pas au copinage et un parti de centre-gauche qui n’a pas un projet de pays comme article un.
or, selon moi, il est utopique d’espérer que le parti libéral change son modus operandi dans un avenir concevable comme il est utopique d’espérer que l’appui à la souveraineté du québec meure avant notre assimilation complète.
deux problèmes, deux solutions: chasser le parti libéral et voter oui.
après, jérome, on pourra jaser autour de ton petit diagramme.
Bel effort pour articuler tous les clichés véhiculés par les médias. L’analyse des différentes tendances politiques s’embourbe dans le parti pris, spécialement en ce qui touche les gouvernements de gauche. À droite comme à gauche, ce sont les apparatchicks qui profitent du système. À gauche, on prône la pauvreté pour tous; à droite, on fait miroiter des lendemains meilleurs. Et le régime défendu par l’auteur du texte initial est inspiré des propos de Nadeau-Dubois. Qui veut être dirigé par des hispters qui changent d’idées comme de t-shirts. Si j’ai bien compris, Jérôme Lussier propose, derrière la trompeuse neutralité de son discours, un pays du n’importe quoi. Un pays rassemble les forces vives pour former une nation dans laquelle tous chantent sur la même tonalité. M. Lussier propose la cacophonie. Et à gauche comme à droite, celui qui beugle le plus fort l’emporte. Pour y arriver, on diabolise l’adversaire. La rengaine est bien connue.
Où est Option Nationale???? Je crois qu’il serait temps d’informer le public de son existence et d’y trouver sa place dans votre « carte ».
Merci!
@Danielle
Je vous réfère à ma réponse au commentaire de Danielle Bourdages, plus haut, qui posait la même question.
Ce texte est-il une commande du PLQ? Franchement, décrire ce gouvernement comme progressiste! Un petit cours de sémantique Monsieur Lussier!
Je viens de voir la controverse créé par Kamal G. Lutfi, charmant ex-candidat à la CAQ. Je ne peux m’empêcher de faire le lien avec votre texte. La hargne de cet homme sur les souverainistes rejoint votre dédain de ce que vous appelez des « conservateur identitaire »?
Admettez que vous considérer qu’il y a un fond de vérité dans ses propos.
jerome!
jean tremblay
carol neron
serge simard
jean charest
ça commence à faire plusieurs inconditionnels du parti libéral qui révèlent leur nature ultra-conservatrice.
peut-être devrais-tu repositionner le parti libéral, au moins un peu plus bas que le parti québécois sur ton axe vertical…
c’est qu’une charte sur la laïcité me semble plus progressiste que la xénophobie, vois-tu?