Alcest
Shelter
Prophecy Records
De façon plutôt certaine, le peu de métal noir qui se trouvait encore dans Alcest est maintenant relégué aux oubliettes sur Shelter. Ce disque comprend une série de chansons planantes du domaine onirique. Un amoncellement de vapeurs kaléidoscopiques qui te font rêvasser largement en cette période hivernale. C’est donc dans un registre excessivement shoegaze que la formation française nous plonge, plutôt profondément, sur ce 4e album.
Est-ce que la grogne se fera sentir de la part de certains amateurs ? Probablement que certains crieront à l’imposture étant donné que l’environnement métallique se veut absent de l’aventure mais si l’on prend l’album en tant que tel, en laissant les trois albums précédents derrière, il demeure que cette production est vraiment efficace. Enregistrée en Islande avec Birgir Jón Birgisson, qui travaille majoritairement avec Sigur Rós sur leurs albums, cette collection de 8 chansons nous est balancée de façon généreuse avec des rythmiques ondoyantes qui nous replongent parfois dans des souvenirs d’enfance plutôt purifiants.
Le but de l’album est de te faire comprendre que chacun d’entre nous possède son propre abri personnalisé, un lieu que chacun utilise pour se ressourcer. Et quoi de mieux que ce disque tout à fait charmant pour se remettre de cette période hivernale. C’est avec la chanson Voix Sereines que je suis tombé immédiatement sous le charme. C’est celle qui m’a accroché lors de la première écoute. Par la suite, je ne voulais que retourner à cette pièce malgré le fait que j’appréciais tout le reste de l’album.
Neil Halstead de Slowdive est invité sur Away car Neige lui cède sa place au niveau de la voix. Avec un timbre plus bas, il rend justice à cette chanson en lui donnant une facture plus grave mais réconfortante. Cette chanson se démarque officiellement du lot car en plus, nous retrouvons des instruments à cordes qui viennent envelopper la pièce d’une aura plutôt feutrée. Avec les autres chansons de l’album, nous sommes en mode shoegaze avec de nombreuses atmosphères qui nous imbibent agréablement, face à cette musique enveloppante. Opale est une chanson plutôt pimpante tandis que L’Éveil Des Muses demeure cadencée et La Nuit Marche Avec Moi mélange les vapeurs musicales pour proposer un nuage plutôt bourdonnant. La marche céleste se termine avec Délivrance, une chanson de dix minutes qui nous enligne lentement vers une seconde écoute de ce disque, suivie d’une troisième… et ainsi de suite!
Une nouvelle étape pour Alcest et je sens que j’embarque pleinement!